Hammams : les gérants lancent un SOS
La Fédération nationale des associations de propriétaires et gérants de hammams traditionnels et douches au Maroc monte au créneau et adresse une correspondance à Saad Dine El Otmani, où elle liste les doléances du secteur pour limiter les dégâts dans cette activité.
Après des mois de fermeture due à la crise du coronavirus et une accumulation des charges durant la période du confinement, les propriétaires et exploitants des bains maures et douches expriment leur ras-le-bol. Dans une lettre adressée au chef de gouvernement, la fédération appelle à des mesures en faveur du secteur pour limiter l’impact de la crise sanitaire sur les gestionnaires et employés de ces établissements. Les propriétaires et gérants de hammams souhaitent ainsi établir un dialogue avec Saad Dine El Otmani en vue d’œuvrer pour la réouverture des établissements concernés, et ce, dans le strict respect des mesures sanitaires telles que dictées par les autorités marocaines. La fédération appelle, par ailleurs, à dispenser les professionnels du paiement des redevances fiscales en retard et à l’exonération totale des loyers de ces lieux appartenant au ministère des Habous et des affaires islamiques tout en mettant en place des formules juridiques adaptées pour les locataires privés. La fédération va plus loin et sollicite également un crédit assorti d’une franchise de six mois à débloquer en faveur des opérateurs une fois la pandémie maîtrisée.
Rappelons que le Maroc compte environ 12.000 hammams qui génèrent près de 120.000 opportunités d’emplois directs et indirects. Depuis le début de la crise et les mesures prises par le gouvernement pour contenir son expansion, les propriétaires des hammams n’ont de cesse de lancer des alertes pour sauver le secteur. Devant l’exigence du gouvernement de respecter certaines règles, notamment le port du masque et l’obligation de ne pas dépasser les 50% de leur capacité, la fédération avait préféré attendre la réouverture complète, arguant qu’il était difficile de respecter ces conditions.
Par ailleurs, la fédération avait laissé le choix aux propriétaires d’ouvrir ou non. Aujourd’hui, avec la décision du gouvernement, fin août dernier, de fermer tous les hammams, notamment à Casablanca, Marrakech et Beni Mellal en raison de la recrudescence des cas, la profession en souffrance réclame des solutions.
Mariama Ndoye / Les Inspirations Éco