Monde

Conseil français du culte musulman: Fraîchement élu, Mohamed Moussaoui explique ses priorités

Après plusieurs tractations, le franco-marocain Mohamed Moussaoui a été porté, dimanche 19 janvier, à la tête du Conseil français du culte musulman (CFCM). Élu pour deux ans, il est attendu sur de nombreux dossiers brûlants, notamment la question du radicalisme en France.

Vous venez d’être élu à la tête du CFCM. Avez-vous déjà fixé un rendez-vous avec les représentants de l’Exécutif ?
Nous avons convenu d’un rendez-vous avec les pouvoirs publics, en particulier le ministre de l’Intérieur. Mais avant d’effectuer une quelconque visite de courtoisie, nous avons besoin de travailler sur notre feuille de route après avoir terminé d’installer tous les membres de notre équipe. Pour le moment, on ne peut fixer de date pour une quelconque rencontre car il faudra tenir compte de la complexité des agendas des personnes que nous souhaitons rencontrer.

Les pouvoirs publics insistent sur la nécessité d’une vraie lutte contre le radicalisme en France…
L’Union des mosquées de France, que je dirige, a lancé dès sa création en 2014 une vaste campagne de rencontres. Cela nous a permis de rencontrer des centaines d’imams et d’aumôniers dans toutes les régions de France. Après avoir accueilli leurs avis, nous avons synthétisé l’ensemble de leurs propositions pour proposer une feuille de route axée sur la formation des cadres religieux en exercice ainsi que la formation des jeunes qui aspirent à l’imamat. Nous voulons également insister sur la nécessité d’encadrer l’enseignement religieux dans les mosquées et la formation des jeunes Français de confession musulmane qui, s’ils le souhaitent, peuvent être armés de «filtres de connaissance», notamment face aux messages de propagandes extrémistes. Cette année, nous avons proposé la création d’un observatoire national de lutte contre le radicalisme qui s’appuiera sur un comité large afin de travailler sur la production de textes ainsi que la déconstruction de certains concepts. Nous allons mettre à contribution tout le monde.

Vous êtes normalement élu pour un mandat de six ans, mais vous allez céder votre fauteuil au bout de deux. Pourquoi ?
C’est un choix statutaire inscrit dans les textes du CFCM. Le mandat du président élu étant de six ans, les trois fédérations qui arrivent en tête, en termes de délégués au sein du Conseil d’administration du CFCM, composent le bureau exécutif. Chacune des fédérations se voit ainsi attribuer un mandat de deux ans de façon à mettre en avant tout le monde, toujours selon le dispositif statutaire de 2013.

Est-ce que vos origines marocaines ont pesé dans la balance?
En réalité, de nombreuses mosquées dirigées par des Français d’autres origines ont voté pour l’Union des mosquées de France, notre liste qui regroupe de nombreux établissements (environ 750 mosquées). C’est là le fruit d’un travail de rapprochement avec les fidèles musulmans dans toutes les régions que nous abattons depuis six ans.



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