Affaire Samir: Entre Carlyle et le Maroc, le jeu de tactique juridique continue
Nouveaux éléments dans l’épineux dossier Carlyle contre le Maroc à propos de la Samir, feuilleton juridique dans lequel les années continuent de s’égréner.
Le fond d’investissement Carlyle fulmine aujourd’hui suite au récent dépôt par la partie marocaine d’une objection devant le Cirdi, tribunal arbitral de la Banque mondiale chargé de statuer sur son différend avec le Maroc à propos de la situation financière de la raffinerie nationale Samir.
Cette démarche, estime le géant américain dans le rapport dont LesECO.ma détient copie, a pour but de retarder le dénouement de l’affaire de la liquidation de la raffinerie.
Carlyle accuse, dans sa réponse adressée au Cirdi fin novembre dernier, le Maroc d’avoir causé l’insolvabilité en 2014, année durant laquelle le Fonds avait acheté l’équivalent de 400 millions de dollars de produits pétroliers à Samir, qui avait fait faillite avant de pouvoir livrer la marchandise.
Aujourd’hui, si elle est acceptée, la requête d’objection du Maroc ouvrirait un nouveau cap dans la procédure du Cirdi. La procédure d’arbitrage, prévue dans le meilleur des cas de démarrer en 2021 selon les éléments avancés jusqu’ici, devrait être précédée par une nouvelle phase d’allers-retours juridiques.
Représentant la partie marocaine, l’avocat siégeant à Londres Christopher Harris, Carlyle n’a pas pu démontrer qu’il était lui-même à l’origine des investissements réalisés dans la Samir par le biais de sociétés établies aux Iles Caïmans.
Les fonds US indique par ailleurs, via son cabinet d’avocats Weil, Gotshal & Manges, qu’il contrôlait directement les fonds investis dans la Samir via The carlyle Group LP.
Rappel des principaux faits
Le 30 janvier 2018, le fonds d’investissements et les entités qui en relèvent adressent un écrit au gouvernement marocain, dans lequel Carlyle informe de son intention de porter sa demande d’arbitrage auprès du Centre international de règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI).
Dans son document, la firme dénonce que des actions fautives du gouvernement marocain aient pénalisé ses investissements. Faute d’accord, la demande a en effet été déposée, et Carlyle y a exigé quelque 400 millions de dollars d’indemnisation, correspondant à la valeur des pertes subies.