Si la Selecão est un serpent…coupons-lui la tête
Hervé Renard et ses poulains le savaient et le savent désormais plus que jamais : tout se joue sur le moral qui, une fois affecté, la technique comme le rêve de toute une nation se délabrent.
Il ne suffit pas de jouer le tout pour le tout comme il ne faudra pas trop galérer face à une sélection portugaise dont les éléments ne sont pas tous du même calibre qu’un certain Cristiano Ronaldo que l’on n’a souvent pas reconnu contre de petites équipes de la Liga où il évolue jusqu’à nouvelle offre. Car pourquoi ne pas oser l’avancer et frontalement : le Portugal – pour ne pas dire Cristiano Ronaldo – n’aurait pas été aussi spectaculaire face à une sélection espagnole plus soudée, plus homogène, plus complète, plus esthétique et ce, à tous les niveaux. Un peu à l’image de la sélection marocaine dont les éléments, sans exception aucune, ont fait leurs preuves en compagnie de leurs équipes respectives. Les joueurs marocains évoluent dans presque toute l’Europe et certains dans les plus grands championnats du vieux continent. Pas que cela ! Car faut-il le rappeler aussi, sur le plan technique, les Lions de l’Atlas n’ont rien à envier aux joueurs portugais. Alors s’il est quelque chose à prendre sérieusement au sérieux, ce ne sont nullement les qualités footballistiques du 23 marocain, mais bien le degré de concentration et plus généralement, l’aspect psychologique. C’est sur quoi s’est d’ailleurs arrêté Hervé Renard lors de la conférence de presse qui a suivi la dernière séance d’entraînement de la constellation choisie par Renard himself. «L’équipe doit être psychologiquement prête mais surtout parée à combattre et à croire en soi», a relevé le Français. «Nous n’allons pas fouler la pelouse en étant battus, sinon on ne prend pas le bus pour rallier le stade», a martelé l’entraîneur, qui n’a pas dévoilé son Onze de départ.
Passer avec succès le test contre le Portugal sera d’une très grande utilité pour l’équipe nationale du Maroc qui verra sa confiance augmenter considérablement pour assurer le meilleur lors de la rencontre qui l’opposera à une équipe espagnole et la substitution-surprise de son entraineur, Julen Lopetegui, à un jour seulement du Mondial de Russie. Une éviction dont on devrait cacher les retombées, mais qui sûrement eu son impact lors du premier de la Roja où elle a été tenue en échec par, le seul Cristiano Ronaldo.
Il est certes évident que d’autres joueurs peuvent sortir le grand jeu, le milieu de terrain Bernardo Silva en l’occurrence, fraîchement recruté par Manchester City. Cela dit, l’homogénéité dont a fait preuve le groupe national lors des qualifications pour ce Mondial russe devra surpasser les qualités techniques et même l’expérience des quelques éléments de la sélection portugaise. Surtout en parlant de CR7, qui s’est comme rajeuni grâce à son High-trick dans les filets de la Roja et son sprint de 40 Km/h avant de ne servir sur un plateau en or une passe qui aurait pu être décisive si elle n’avait pas rencontré la maladresse de son coéquipier. Une vitesse censée pousser la ligne défensive de l’équipe nationale à ouvrir grand non seulement ses yeux, mais son esprit ! De l’avis de Renard, «Cristiano Ronaldo est un joueur exceptionnel […], notre rôle consiste à le rendre moins exceptionnel».
L’heure est donc à la mobilisation des esprits, parce que lorsqu’il s’agit du beau jeu et de la technique, les Lions de l’Atlas ne sont pas en manque et les Marocains peuvent – et doivent – s’en réjouir. Si la pression est bel et bien présente, il ne faut tout de même pas qu’elle frôle la démesure. «Les joueurs évoluent dans des championnats de haut niveau et sont habitués à vivre ce genre de situations», a déclaré hier Hervé Renard.
Quant à la ligne offensive des Lions de l’Atlas, c’est de la « rage de vaincre » qu’elle doit être armée, mais encore et toujours, de sagesse et de concentration devant les buts adverses.
La mission n’est pas aussi simple, mais elle est loin d’être impossible. Il faudra y croire comme le – très – brillant Fayçal Fajr qui avance au nom de tous ses coéquipiers : «Si je dis qu’on ne croit pas à cette qualification, ce serait mentir», a posé le milieu Fayçal Fajr».
Encore une fois, il suffit d’être sage sur la pelouse et surtout…veiller à couper soigneusement la tête du serpent. Une mission qui ne devrait pas être très difficile pour un Lion ; afin qu’on puisse aller de l’avant dans cette aventure que la nation attend depuis une bonne vingtaine d’années !