Mondial : gros débat sur la longueur des arrêts de jeu
Ça n’aura échappé à personne. Les premiers matchs de cette coupe du monde du Qatar sont étonnement plus longs qu’à l’accoutumée. En cause, des minutes de temps additionnel anormalement, pourrait-on penser, allongées. Au point d’atteindre plus de 1 heure et 13 minutes d’arrêts de jeu en seulement cinq rencontres, à l’heure où nous mettions sous presse.
«Dans toute l’histoire de la Coupe du monde, nous n’avions jamais vu ça», confie, étonné, un journaliste marocain qui couvre l’événement.
En réalité, ce n’est pas véritablement surprenant car Pierluigi Collina, le patron de l’arbitrage mondial, avait annoncé, avant le tournoi, que les arbitres du Mondial-2022 allaient laisser le temps additionnel nécessaire. Toutes les rencontres ont été prolongées bien au-delà des 90 minutes réglementaires, avec des joueurs parfois à bout de forces. Le match le plus spectaculaire, dans ce registre, a été Angleterre-Iran (6-2), qui a duré en tout plus de 117 minutes, avec, notamment, 14 minutes de temps supplémentaire annoncé à la fin de la première période.
Certes, dans ce cas précis, cela s’explique en partie par deux blessures importantes, une dans chaque période. Mais les autres matchs, Qatar/Équateur, Sénégal/Pays-Bas, pays de Galles/États-Unis et Argentine/Arabie Saoudite ont, eux aussi, dépassé les 100 minutes, sans avoir été marqués par des incidents physiques majeurs. L’explication, il faut la rechercher dans les propos du président de la commission des arbitres de la Fifa, Pierluigi Collina, qui avait annoncé, dès jeudi dernier, que les arbitres allaient être «très attentifs» au temps de jeu effectif.
L’objectif est d’«éviter les matches à 42, 43 ou 44 minutes de temps effectif. Donc, les temps de remplacement, de penalties, de célébrations, de soins médicaux ou, bien sûr, de VAR, devront être compensés. Il en va de même pour le temps perdu au moment des célébrations qui peuvent parfois durer 90 secondes. Le tout pour le «respect des spectateurs et des téléspectateurs». Si l’intention est louable, elle a aussi ses revers.
À la fin du match USA/Pays de Galles, qui s’est déroulé lundi, l’arbitre qatari, Abdulrahman Al-Jassim, a annoncé neuf minutes de temps additionnel. Durant ce temps supplémentaire, plusieurs joueurs se sont écroulés et ont dû être soignés pour des crampes, ce qui a engendré encore plus de temps ajouté. La deuxième période a ainsi duré plus de 55 minutes, sans blessure grave ni utilisation de la VAR et avec un seul but inscrit.
Autre aberration, plusieurs buts très tardifs ont, par ailleurs, été inscrits, comme celui de l’Iranien Mehdi Taremi, marqué à la 103e minute ou celui du Néerlandais Davy Klaassen, enregistré à la 99e minute. Au point pour Gareth Southgate, sélectionneur anglais, d’estimer excessif d’accorder 24 minutes de temps additionnel sur le match contre l’Iran, car ceci «représente beaucoup de temps de concentration».
J.G. avec AFP / Les Inspirations ÉCO