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Mondial féminin 2023 : Mission déjà accomplie pour le commando de Pedros

La phase à élimination directe de la Coupe du monde féminine de football, coorganisée par l’Australie et la Nouvelle-Zélande, démarre ce samedi. Et il faudra à nouveau compter avec le Maroc qui, sur la planète foot, est le pays des exploits. 

À quoi tient une place dans les pages d’histoire du football ? À un but ! C’est ce qui, très souvent, détermine qui termine du côté des héros ou des vaincus. C’est un but qui a fait défaut le 24 juillet dernier lors de la déroute face à l’Allemagne (défaite 6-0), pour le premier match de l’histoire du Maroc dans une Coupe du monde féminine. C’est un but qui a suffi, six jours plus tard, pour raviver les flammes de l’espoir contre la Corée (victoire 1-0), et entretenir le rêve – bien que mince – d’une qualification pour le second tour. C’est encore un but qui a suffi au Maroc, ce jeudi, pour continuer de marquer l’histoire du Mondial, car la Colombie, adversaire du jour, ne s’est jamais remise de l’estocade portée par Anissa Lahmari juste avant la pause (victoire finale 1-0).

Paradoxalement, c’est aussi un but qui a cruellement manqué à l’Allemagne qui en avait marqué tant lors de son premier match, et qui a finalement dû se contenter de faire jeu égal avec la Corée (1-1) qui, jusque-là, n’en avait inscrit aucun. Un but, c’est finalement à cela que s’est joué le destin du groupe H dans ce Mondial 2023. Il a condamné l’Allemagne, double championne du monde (2007 et 2011), à sortir par la petite porte et sans gloire dès le premier tour, en même temps qu’il a fait entrer le Maroc, première nation arabe à disputer la Coupe du monde féminine, dans la catégorie des sensations du tournoi, et fait la fierté de 37 millions de Marocains.

Pour les 23 du commando conduit par Reynald Pedros, la mission continue, mais l’essentiel est déjà sauf. Rappelons qu’en début de compétition, l’objectif annoncé était une qualification pour le second tour. Un objectif atteint avec la manière, et en délivrant au passage une belle leçon de résilience et de détermination. Refusant d’enterrer ses rêves après la claque reçue en début de tournoi, la sélection marocaine s’est donné le droit de continuer à rêver, et a offert la preuve que les pires débuts font les meilleures fins.

Retrouvailles
Et le meilleur reste peut-être à venir. La phase à élimination directe qui démarre ce samedi promet encore de belles surprises. Le Maroc ferme le bal du second tour, avec une très alléchante opposition contre la France d’un certain… Hervé Renard. Le sélectionneur des Bleues est un visage connu au Maroc, puisqu’il a dirigé la sélection masculine entre 2016 et 2019. Il est notamment celui qui a qualifié les Lions de l’Atlas en Coupe du monde en 2018, alors qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait réussi en 20 ans. Sur le banc de l’Équipe de France, depuis le mois de mars, il présente un bilan de cinq victoires pour un match nul et une défaite (en amical, contre l’Australie). Dans ce tournoi, son équipe a terminé en tête du groupe F, en s’offrant notamment le scalp du Brésil (2-1) lors de la deuxième journée de la phase de poule.

Ce match aura aussi une forte portée sentimentale pour Reynald Pedros, le sélectionneur français de l’équipe du Maroc. Le technicien de 51 ans a fait l’essentiel de sa carrière de joueur en France, où il a notamment porté les couleurs de Nantes, Marseille et Lyon, entre autres. Avant de prendre la tête de la sélection féminine du Maroc en 2021, il avait entraîné plusieurs clubs féminins en France – Lyon notamment avec qui il a remporté 5 titres majeurs, dont le triplé championnat/coupe/ligue des champions en 2019 -, avec certaines des joueuses qui forment l’ossature actuelle de l’équipe de France. Parmi elles, la capitaine Wendie Renard

L’Afrique en force au second tour

Le Maroc sera bien accompagné dans ce second tour de la Coupe du monde. Sur les quatre équipes africaines engagées dans le tournoi, trois ont réussi à se qualifier dans leur groupe. Malgré son élimination, la Zambie, qui disputait son premier Mondial, comme le Maroc, est repartie avec les honneurs en s’offrant une victoire de prestige contre le Costa Rica (3-1). Le Nigéria, toujours invaincu dans la compétition, s’est extirpé d’un groupe B dont il a pris la seconde place. Les Super Falcons se sont notamment distinguées en battant l’Australie, pays organisateur (3-2), lors de la seconde journée de la phase de groupe. Au prochain tour, elles affronteront l’Angleterre, championne d’Europe.

De son côté, l’Afrique du Sud, championne d’Afrique, a réussi une fin de premier tour en boulet de canon pour arracher la deuxième place du groupe G. Les Banyana-Banyana retrouveront les Pays-Bas dans un match là aussi à forte portée symbolique. Les Pays-Bas étant l’ancienne puissance coloniale d’Afrique du Sud.

Darryl Ngomo / Les Inspirations ÉCO

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