Lions de l’Atlas : l’étoile du Mondial
On y aura cru jusqu’au bout. Le Maroc termine au pied du podium de la plus prestigieuse compétition de football au monde. Auteurs d’un parcours épique, les joueurs ont tout laissé sur le terrain. Au final, ils auront marqué de leur empreinte cette compétition planétaire. Révélation incontestable de la Coupe du monde Qatar 2022, cette équipe restera à jamais gravée dans les mémoires comme l’étoile du Mondial.
ls ne seront malheureusement pas parvenus à couronner leur parcours exceptionnel par une médaille de bronze. Pour ce match de la 3e place, les Lions de l’Atlas ont tout donné, mais ils sont malheureusement tombés sur une équipe croate solide et bien organisée, déterminée à offrir une belle sortie à son capitaine Luca Modric qui disputait son dernier Mondial.
«Nous sommes allés au bout du bout de cette compétition», s’est félicité, à l’issue de la rencontre, Walid Regragui, le sélectionneur national. Il faut dire qu’il a dû faire, pour ce 7e match du Maroc en Coupe du monde – une première dans l’histoire du pays et de l’Afrique – avec une série de blessures, notamment une charnière centrale décimée (Ghanem Saïss et Nayef Aguerd étant forfaits), et un état de fatigue général qui a atteint à son paroxysme. Mais l’essentiel est ailleurs. Les Lions sont entrés définitivement dans l’histoire en étant la première équipe musulmane, arabe et africaine à terminer 4e d’une Coupe du monde. L’exploit réalisé par ce dream team a eu des retombées plus que positives. «Nous sommes parvenus à unir notre pays pendant un mois ; tout le monde était content», s’est félicité le coach. Une joie partagée au plus haut niveau de l’État.
Dans un message, le Roi Mohammed VI a félicité le groupe pour «cet exploit historique et inédit» en lui exprimant ses «vifs remerciements» et sa «profonde fierté». Le Souverain relève leur «rendement exceptionnel» et leur «discipline remarquable qui reflètent le grand professionnalisme, la haute compétitivité, le patriotisme sincère et les nobles valeurs humaines» qu’ils ont véhiculés.
Il note aussi «l’esprit de défi» et la «détermination à ne ménager aucun effort pour hisser haut le drapeau du football marocain sur la scène internationale et représenter comme il se doit le football africain et arabe ; une ferme détermination, animée par les encouragements et le soutien de supporters marocains passionnés».
À travers cet authentique exploit, l’équipe du Maroc n’a pas uniquement représenté une seule nation mais tout un continent, une zone marginalisée depuis longtemps en raison d’une inégalité dans l’attribution des places pour le Mondial (5 seulement pour 54 nations africaines).
Lors de cette Coupe du monde exceptionnelle à plus d’un titre, première à avoir été organisée dans un pays arabe et musulman, les Lions de l’Atlas sont allés au-delà de leur mission. L’équipe inscrit définitivement son nom dans l’histoire du football mondial avec une prouesse qui restera dans les annales.
D’entrée, le Maroc a surpris les observateurs par la qualité de son jeu en réalisant un début de compétition tonitruant, devenant l’unique équipe africaine de l’histoire à avoir engrangé sept points dans les phases de poules, et à finir en tête de son groupe. Cette performance, qui a été saluée dans le monde entier, n’est pas le fruit du hasard. Sous la houlette d’un tacticien hors pair, Walid Regragui, l’équipe a su développer un jeu qui n’a rien à envier à celui des grandes nations de football.
À travers ses conseils et son intelligence tactique, le jeune coach, qui n’a pris les rênes de l’équipe première que deux mois avant le Mondial, a insufflé aux joueurs ce «quelque chose» qui leur manquait pour briller et faire briller leur pays.
Cette épopée va, sans nul doute, avoir des retombées positives pour le Royaume. Le Maroc pourra capitaliser sur cette réalisation pour mettre en place une nouvelle stratégie visant à améliorer d’autres disciplines sportives, comme le tennis, le basketball, le handball… Avec cette participation réussie, la valeur marchande de l’équipe nationale a, par ailleurs, considérablement progressé. Compte tenu de leurs remarquables prestations individuelles, de nombreux joueurs ont vu leur cote littéralement exploser.
C’est particulièrement le cas de Azzedine Ounahi. Le milieu de terrain de 22 ans, qui en a épaté plus d’un et, notamment, Luis Enrique, est devenu la cible de nombreuses écuries de renom (FC Barcelone, Leicester City…). Alors que son «cours» actuel est estimé à 3,5 millions d’euros, certains clubs sont prêts à casser leur tirelire pour le recruter. Une offre de 45 millions d’euros serait sur la table !
Cette participation historique des hommes de Regragui serait aussi un élément clé qui pourrait jouer en faveur du Royaume en renforçant son image auprès de la FIFA. Pour rappel, le Maroc n’est, à ce jour, jamais parvenu à convaincre l’instance footballistique internationale à lui confier l’organisation de la Coupe du monde, en dépit de ses multiples candidatures.
Cependant, et en attendant l’attribution de l’édition 2026, il s’est vu confier l’organisation de la Coupe du monde des club en 2023 qui se tiendra du 1er au 11 février. La prochaine édition du Mondial des clubs rassemblera les clubs champions de leur continent, à l’instar du Wydad de Casablanca, champion d’Afrique en titre, le Real Madrid, vainqueur de la Ligue des champions d’Europe, Flamengo, champion de la Copa Libertadores, les Sounders de Seattle, vainqueurs de la Ligue des Champions de la CONCACAF, Auckland, l’équipe qui a gagné la Ligue des Champions de l’OFC (Océanie)…
Les résultats obtenus dans cette compétition, suivie par plus de la moitié de la planète, auront également un rôle majeur à même de faire rayonner le Royaume et augmenter son attractivité sur le plan touristique. Bien que le rêve marocain se soit éteint en demi-finale, il n’en reste pas moins que cette participation remarquable constituera une source de motivation pour les générations futures, et contribuera à la transformation du paysage sportif national.
J.G. / Les Inspirations ÉCO