Kazakhstan: 18 ans de prison pour les meurtriers d’un médaillé olympique de patinage
La justice kazakhe a condamné jeudi à des peines de 18 ans de prison deux hommes jugés pour le meurtre du patineur kazakh Denis Ten, médaillé olympique aux JO-2014 de Sotchi, qui avait provoqué une vive émotion au Kazakhstan.
Arman Koudaïberguenov et Nourali Kiïazov ont été reconnus coupables du meurtre en juillet 2018 de Denis Ten, 25 ans, qui les avait surpris alors qu’ils tentaient de voler les rétroviseurs de sa voiture, a constaté un journaliste au tribunal.
Une troisième accusée, Janar Tolybaïeva, a été condamnée à quatre ans de prison pour complicité. Elle était accusée de ne pas avoir prévenu la police alors qu’elle avait été informée du meurtre.
Le parquet avait requis 20 ans de prison pour les deux hommes.
Entraîné par l’Américain Frank Carroll, Denis Ten avait obtenu la médaille d’argent aux Championnats du monde en 2013, un an avant de décrocher le bronze aux JO-2014 de Sotchi. En 2015, il avait une nouvelle fois obtenu le bronze aux Championnats du monde mais peinait depuis à confirmer.
La mort du jeune patineur artistique d’origine coréenne avait provoqué une onde de choc au Kazakhstan, dont il faisait la fierté. Elle avait aussi provoqué la colère de nombreux habitants d’Almaty, reprochant à la police d’échouer à faire baisser la criminalité et même de protéger les délinquants.
Nourlan Oustemirov, l’avocat de la famille du patineur, a expliqué à l’AFP que les proches de Denis Ten n’étaient pas satisfaits par l’enquête, dénonçant un crime organisé. Le patineur a été « attiré » dans le quartier d’Almaty où il a été tué, a assuré Oustemirov, ajoutant que « au moins cinq personnes savaient qu’il serait là ».
La mère de Denis Ten « a eu l’impression que quelque chose n’était pas juste. Il y avait des contradictions », a-t-il encore déclaré. « J’ai trouvé beaucoup de choses qui confirment » ces doutes, a-t-il précisé, sans vouloir s’avancer sur qui aurait pu vouloir tuer le patineur.
L’agression s’est produite à Almaty, la plus grande ville de ce pays d’Asie centrale. Denis Ten avait surpris les deux hommes tentant de voler ses rétroviseurs et avait été poignardé au cours d’une bagarre alors qu’il tentait de les mettre en fuite.
Il était mort quelques heures plus tard à l’hôpital, où il avait été admis dans un état critique.
Après le meurtre, un théâtre d’Almaty avait produit un spectacle sur le drame, basé sur des publications Facebook et des articles de journaux publiés dans les minutes et les heures ayant suivi le drame, beaucoup critiquant le travail des policiers.