Sports

Fès : le MAS, sens dessus-dessous

Le Maghreb association sportive (MAS) de Fès est désormais sans président, après l’annonce du retrait d’Ismaïl Jamaï. Un retrait partiel, puisque le concerné garde le poste de directeur exécutif, et que la famille Jamaï détient toujours près de 70% des parts du club. 

Sur le plan sportif, le Maghreb de Fès, unique club de la région Fès-Meknès à disputer le championnat d’élite cette saison, réalise un début de saison correct, à défaut d’être parfait. Invaincus après 5 journées (3 nuls pour 2 victoires), les Tigres occupent la 3e place de la Botola Pro avec 9 points, soit seulement un de moins que le leader, l’ASFAR.

En revanche, sur le plan de la gouvernance, c’est le flou total. Samedi, un jour avant le succès convainquant (3-0) acquis aux dépens de la JS Soualem, Ismaïl Jamaï, alors président du MAS, a réuni la presse pour annoncer sa démission. Un retrait qui suscite bien des interrogations sur la forme, étant donné que la famille Jamaï conserve 70% des actions de la société sportive du MAS, dont Ismaïl Jamaï demeurera le directeur exécutif. Le concerné a expliqué que sa famille et lui avaient fait l’objet de nombreuses critiques en dépit des bons résultats obtenus sous sa présidence.

Il a également précisé qu’après son départ, le club lui devrait une somme de 150 millions de dirhams. Une dette qui pourrait dissuader d’autres candidats à la présidence lors de la prochaine assemblée générale prévue en fin d’année. Il est important de rappeler que, conformément à la loi 17-95, les sociétés sportives n’ont pas actuellement le droit d’ouvrir leur capital au secteur privé. En contrepartie, une subvention de 7 millions de dirhams est accordée à chaque club. Ainsi, à l’heure actuelle, l’association détient toujours 99,99% des actions de la société sportive anonyme (SAS). L’objectif principal de cette démarche est de faire passer les clubs de football du secteur informel au secteur formel.

Retour au premier plan
La présidence d’Ismaïl Jamaï depuis juin 2019, a été marquée par le retour des Tigres au sein du championnat d’élite et la mise en place de l’académie du club, un projet longtemps rêvé, enfin devenu réalité. Néanmoins, en raison de la crise financière engendrée par la pandémie de covid, le club a enregistré des pertes chiffrées à plus de 10 millions de dirhams pour le club. Malgré cela, le club a réalisé des recrutements de qualité et a engagé le directeur technique, David Boulanger, pour renforcer son académie. Une réussite notable a été atteinte par l’école du club, qui a désormais atteint un niveau de maturité lui permettant de couvrir ses dépenses tout en garantissant son autonomie financière. L’académie a ainsi généré des recettes de 1,1 million de dirhams pour la première fois lors de la saison 2022-2023.

Belles promesses
Au cours des deux premières semaines suivant le lancement des inscriptions, l’école du club a enregistré des résultats remarquables, générant près de 500.000 dirhams. Pour assurer le bon démarrage de la saison en cours, du club, la famille Jamai a injecté plus de 20 millions de dirhams. Cette contribution a permis de régler les arriérés du club, de résoudre des litiges judiciaires en suspens, et d’engager un nouvel entraîneur, en la personne de Tarik Sektioui, un ancien de la maison.

Par ailleurs, dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route de la Stratégie nationale du sport, qui implique notamment les fédérations, les collectivités et les associations sportives, le ministère des Sports a annoncé le lancement d’un projet de construction d’une salle couverte au Complexe sportif de Fès. Avec un budget de 41,7 millions de dirhams, cette initiative vise à renforcer l’infrastructure sportive de la région et à promouvoir le développement du sport au niveau local.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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