CAN U17 : une victoire pleine de promesses pour l’avenir du football marocain

La victoire de la sélection marocaine U17 en Coupe d’Afrique des Nations, acquise samedi dernier à Mohammedia face au Mali, marque une nouvelle étape dans l’ambitieuse transformation du football national. Ce premier sacre continental dans cette catégorie consacre une stratégie longuement mûrie.

Depuis plusieurs mois, le football marocain s’impose comme un acteur majeur sur la scène internationale, autant par ses résultats que par la structuration de ses filières de formation. Après les seniors et les U23, c’est au tour des moins de 17 ans de hisser haut les couleurs nationales.

Samedi dernier, à Mohammedia, la sélection U17 a remporté pour la première fois la Coupe d’Afrique des Nations, au terme d’une finale accrochée face au Mali, conclue aux tirs au but (4-2, 0-0 à l’issue du temps réglementaire). Un sacre fondateur, selon le sélectionneur Nabil Baha, qui dresse un bilan encourageant et expose sa vision pour l’avenir.

Un processus de longue haleine
«Nous sommes sur la bonne voie», se réjouit Baha. Dans une interview accordée à l’agence MAP, le technicien revient sur les coulisses de ce sacre et sur les conditions dans lesquelles cette génération de jeunes joueurs a vu le jour. Selon lui, le Maroc a désormais un football respecté au niveau mondial, et ce n’est pas un hasard.

«Au niveau des infrastructures, nous n’avons plus rien à envier aux grandes nations du football. Le football marocain est en pleine croissance et il commence à être reconnu par les autres pays. Si nous continuons ainsi, nous deviendrons une très grande nation de football», explique-t-il.

Une certitude partagée par de nombreux observateurs du football africain : le Maroc se distingue désormais par un modèle d’intégration des jeunes talents, soutenu par des projets structurants comme l’Académie Mohammed VI de football, qui forme de futurs professionnels dont plusieurs ont déjà rejoint des clubs européens. Mais Baha met également en avant l’importance des académies régionales et des partenariats tels que celui avec l’OCP, qui visent à renforcer les compétences locales.

«Ce projet donnera de nombreux joueurs, entraîneurs et postes de travail, contribuant ainsi au développement du football marocain», souligne le sélectionneur des U17.

Les performances de l’équipe marocaine à cette CAN s’inscrivent dans la continuité d’un travail amorcé il y a plusieurs années pour structurer la formation des jeunes joueurs. Le rôle des entraîneurs marocains dans cette dynamique est fondamental.

«Nous avons une école d’entraîneurs marocains qui commence à montrer des résultats. Les anciens joueurs se forment désormais, bénéficient des diplômes proposés par la FRMF, et l’apport d’experts étrangers a permis d’enrichir la formation locale», précise Nabil Baha.

Le technicien semble convaincu que les résultats obtenus par cette génération de jeunes talents ne doivent pas rester un feu de paille.

«L’objectif est de capitaliser sur cette victoire et de préparer au mieux la Coupe du monde. Nous avons une fenêtre pour observer et suivre nos joueurs tout au long de l’année», explique-t-il.

La prochaine échéance est le Mondial U17, qui se tiendra au Qatar en novembre. Pour y parvenir, l’équipe aura un planning chargé, avec des dates FIFA en juin, septembre et octobre.

«Nous allons organiser des tournois, des matchs et des tournées pour évaluer nos joueurs et leur offrir une préparation complète», précise-t-il.

Le sacre comme point d’inflexion
La victoire en CAN est le fruit de plusieurs années de travail, mais aussi d’une mentalité de vainqueur inculquée à ces jeunes footballeurs dès leur entrée en formation. Baha insiste sur l’importance de cet état d’esprit pour réussir à l’échelle internationale.

«Il faut leur enseigner à être affamés de victoire. Nous devons leur transmettre une mentalité de gagneurs, capables de battre n’importe quelle équipe. Ce mental leur permettra de bâtir un capital confiance qui les accompagnera lorsqu’ils intégreront la sélection A», affirme-t-il.

Cette philosophie de travail est essentielle pour permettre aux jeunes joueurs d’avoir les clés nécessaires à leur succès futur. Ce titre continental marque un tournant dans l’histoire du football marocain. Pour Nabil Baha, l’essentiel est de capitaliser sur cette dynamique pour renforcer la cohésion entre les catégories de jeunes et la sélection senior.

«Nous devons continuer à former des joueurs et leur donner les outils nécessaires pour réussir au plus haut niveau. L’Académie Mohammed VI et les structures de formation de clubs sont la clé de ce système. Et il est primordial de continuer à investir dans l’encadrement de qualité pour qu’ils aient les meilleures chances de réussir», conclut-il.

Si les résultats sur le terrain sont le reflet de cette dynamique, le rôle des acteurs locaux, qu’ils soient éducateurs, entraîneurs ou dirigeants, reste déterminant. Ces derniers doivent continuer à transmettre leur expérience et à se concentrer sur la formation des générations futures.

L’émergence de joueurs tels que ceux formés à l’Académie Mohammed VI, qui ont déjà fait leurs preuves en Europe, illustre l’efficacité du modèle marocain. Mais il reste encore beaucoup à faire pour que ces jeunes talents puissent pleinement s’épanouir au plus haut niveau, avec des infrastructures et un encadrement à la hauteur de leurs ambitions.

Le Maroc se positionne ainsi comme un modèle à suivre en Afrique, un exemple d’investissement et de structuration réussis. À l’horizon, l’objectif est clair : faire du football marocain une référence mondiale, capable de rivaliser avec les meilleures nations, et d’offrir un vivier inépuisable de talents à l’équipe A.

Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO