Sports

Botola Pro/statut de SA : Le grand flou

Dans un an, l’ensemble des clubs marocains de la Botola PRO doivent migrer du statut d’association à celui de société anonyme à Conseil d’administration. Ces clubs ne semblent pas, à valeur aujourd’hui, pressées de s’y conformer.

L’article 15 de la loi 30.09, relative à l’éducation physique et aux sports, exige des clubs marocains de la Botola Pro de peaufiner leur professionnalisme en passant du statut d’association à celui de société anonyme à Conseil d’administration mené par un président-directeur général, qui pourrait nommer un directeur général délégué en charge de la gestion opérationnelle. En vertu de cette loi, l’association s’engage à demeurer actionnaire de la société, à hauteur du tiers du capital, et à se charger du football amateur (les différentes sections et leurs centres de formation). La société anonyme, quant à elle, gère en totalité le football professionnel, y compris les volets commerciaux et de marketing.

Exigences réglementaires
Les fonctions d’administrateur ou de dirigeant de l’association d’une part, de président ou de membre du Conseil d’administration, de président ou de membre du conseil de surveillance, de membre du directoire ou de dirigeant de la société de l’autre, sont incompatibles et donc non cumulables. Par ailleurs, la société anonyme assure l’animation dans les meilleures conditions de l’activité sportive. Elle s’engage à gérer l’effectif et les activités de l’équipe professionnelle participant à toutes les compétitions nationales et internationales. Elle organise les rencontres, officielles ou non, auxquelles participent cette équipe, notamment sous la forme d’organisation des manifestations sportives mais aussi en matière commerciale. La société assure, entre autres, le recrutement des joueurs et du staff technique, l’exercice de toute activité et conclusion de tous les contrats, accords ou conventions, la préservation et l’amélioration de l’image de marque du club, la mise à disposition en faveur de l’association des locaux, installations, équipements lui permettant d’accomplir et de poursuivre ses activités. En revanche, l’association s’interdit, pendant toute la durée de la présente convention, d’exercer une activité concurrente, similaire ou connexe à celle de la société.

Passivité des clubs
«L’ensemble de ces dispositions doivent être opérationnelles avant fin décembre 2017», selon Abdelaziz Talbi, président de la Commission contrôle de gestion au sein de la Fédération royale marocaine de football (FRMF). Cette dernière secoue ainsi le cocotier pour mettre fin à un amateurisme qui ronge le football national depuis des décennies. Cependant, les clubs d’élite concernés par ce dispositif ne s’empressent pas de s’y conformer; pire encore, la majorité n’a pas encore assimilé le fond de cette réforme et tergiverse encore. Les douze mois qui nous séparent de l’échéance fatidique sont un délai court au vu de l’ampleur des formalités à accomplir. Inventorier les actifs mobiliers et immobiliers, évaluer la valeur marchande du club en prenant en compte le niveau précis d’endettement, chercher des actionnaires potentiels, négocier la valeur de la transaction, entamer le transfert des compétences, procéder à la passation des pouvoirs de l’association vers la société anonyme… C’est un travail colossal pour un délai incompressible et qui requiert une expertise que les clubs ne possèdent pas. À cet égard, la FRMF gagnerait à communiquer sur le fond du sujet et à dispenser une formation aux managers des clubs concernant l’irrévocabilité des délais.


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