Vacances : les Marocains toujours dans le flou
Nous sommes déjà à la mi-juillet, et l’écrasante majorité des ménages n’a encore aucune visibilité sur sa destination de vacances.
Circonstances sanitaires et finances impactées obligent, l’embarras l’emporte sur le choix. Une chose est sûre, ceux qui ne jurent que par les destinations européennes passeront leur chemin: il faudra trancher et vite, mais dans le seul périmètre national. Un mal pour un bien, car Marrakech, Agadir, Essaouira, Dakhla sont autant de villes touristiques dont la cote est au plus haut.
Le risque est cependant de voir ces destinations prises d’assaut par les touristes, au détriment du sacro-saint principe de la distanciation sociale. C’est cet équilibre -périlleux- que les autorités et les hôteliers auront à gérer: un taux de remplissage à même de refaire démarrer la machine touristique, mais qui ne menace pas de tourner au drame épidémiologique. Il est tout de même ironique de voir que, pendant des années, les appels se sont faits incessants pour que le tourisme interne reçoive la part de promotion qu’il mérite.
La Covid-19 est non seulement venue rappeler l’importance de la consommation locale, mais elle confirme même que la réanimation du «patient touristique» est conditionnée par l’engouement de la demande nationale. C’est aussi l’occasion de positionner enfin l’arrière-pays encore méconnu par beaucoup de Marocains sur la carte des belles destinations à découvrir, de Tanger à Lagouira.
On pourrait citer des spots côtiers comme Imsouane au Sud, Belyounech au Nord ou encore des pépites paradisiaques nichées dans les contreforts de l’Atlas comme Bin El-Ouidane. Le potentiel est bien là; à charge pour les Conseils régionaux du tourisme de se retrousser les manches et d’activer des plans d’urgence pour sauver ce qui peut l’être de la saison. Les jours de la période estivale s’égrènent, et avec eux s’amenuisent les chances pour les professionnels de sauver un secteur laminé par la pandémie.
Meriem Allam
Les Inspirations ÉCO