Opinions

Edito. Priorité stratégique

Chose promise, chose due. Si les efforts semblent avoir été vains sur le front du chômage, l’action du gouvernement a particulièrement été visible en matière de finances publiques.

L’Exécutif s’était engagé à contenir le déficit autour des 4% du PIB en 2024. Il a fait mieux en le réduisant à 3,9%, soit 60,9 milliards de DH. Une prouesse à mettre à l’actif d’une maîtrise des dépenses et d’un accroissement des ressources. Ceci dit, la hausse des recettes fiscales et non fiscales a permis d’absorber les pressions inflationnistes, d’investir dans des projets structurants et de financer des engagements sociaux cruciaux, comme la généralisation de la protection sociale ou encore l’appui aux victimes du séisme d’Al Haouz. Mais à quel prix ? La progression des dépenses, notamment celles liées aux biens et services, ne saurait être minimisée.

L’effort consenti pour honorer les engagements du dialogue social et revaloriser les salaires de la fonction publique est louable, mais il pèse lourdement sur les finances de l’État. Les intérêts de la dette continuent, eux aussi, à grimper, alimentant une dynamique inquiétante pour les années à venir.

En parallèle, la baisse des charges de compensation, notamment grâce à la décompensation partielle du gaz butane, marque un tournant dans la gestion budgétaire.

Cependant, l’impact à moyen terme sur le pouvoir d’achat des ménages les plus vulnérables pourrait être lourd. Mais la véritable interrogation demeure la soutenabilité des investissements publics. Avec un taux de réalisation de 116,9%, ils témoignent d’une volonté affirmée d’accélérer les projets structurants.

Les chiffres de 2024 reflètent une gestion budgétaire pragmatique et orientée vers des priorités stratégiques.

Toutefois, les défis restent immenses : maintenir la cadence des réformes structurelles, assurer une gestion prudente de la dette, et, surtout, concilier ambitions sociales et contraintes budgétaires. Si la vertu budgétaire est une discipline, elle n’est jamais acquise. Espérons que 2025 soit l’année de la consolidation.

Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO



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