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Migration : Birou veut «sauver» les élèves MRE de l’échec scolaire

Les élèves MRE seront soutenus afin d’améliorer leur performance scolaire. Une nouvelle feuille de route prévoit un partenariat tripartite entre le gouvernement marocain, les associations et les élus des pays d’accueil pour lutter contre l’échec scolaire de la communauté marocaine résidant à l’étranger.

Le taux d’abandon scolaire des enfants marocains résidant à l’étranger est inquiétant. En Belgique, à titre d’exemple, ce taux est cinq fois plus élevé chez les MRE que les Belges. Le même constat est enregistré dans d’autres pays d’Europe comme la France et l’Allemagne. Ainsi, le ministre chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration, Anis Birou, estime qu’il est, on ne peut plus, nécessaire de résoudre cette problématique à travers un partenariat tripartite entre le Maroc, les élus locaux des pays d’accueil et la société civile.

Aussi, les associations sont-elles appelées à être présentes en force au sein des établissements scolaires et à jouer un rôle d’alerte afin d’éviter l’abandon scolaire. «Il faut que les enfants MRE réussissent à l’école pour qu’ils aient une influence sur la décision économique et même politique des pays d’accueil», a répété le responsable gouvernemental à plusieurs reprises, hier lors d’une rencontre à Rabat avec les acteurs associatifs sur la performance scolaire des enfants des Marocains résidant à l’étranger. Pour atteindre les objectifs escomptés, le ministère a, ainsi, tracé une feuille de route basée sur les résultats d’une étude lancée en octobre 2015. La priorité sera accordée au soutien scolaire dans les différentes matières. Sur ce plan, plusieurs projets sont définis notamment la création d’un observatoire sur la performance scolaire des MRE, l’organisation des cours de langues des pays d’accueil destinés aux parents et aux élèves, la mise en place d’un système de tutorat par les pairs et la mise à disposition des élèves des cours en ligne pour le soutien scolaire. La sensibilisation et la communication sont aussi au centre de la stratégie du département d’Anis Birou.

Il s’agit, entre autres, de miser sur la sensibilisation des parents MRE qui sont souvent le maillon faible de la chaîne. L’étude du ministère relève que le manque d’implication parentale est un facteur déterminant dans la démotivation des élèves MRE et leur faible performance scolaire. La communication auprès des élèves MRE sur les parcours scolaires s’avère également une nécessité ainsi que la mise en place d’outils d’échange entre les différents acteurs. La stratégie compte aussi sur la mise en place d’un réseau de médiateurs scolaires entre les parents, les élèves et les établissements scolaires et d’un réseau d’échange entre les élèves MRE. Un réseau d’associations MRE agissant dans le domaine scolaire sera créé.

L’encouragement des enfants n’est pas en reste, à travers la mise en place des bourses d’excellence pour les élèves performants, l’instauration d’un système de parrainage en leur faveur, l’identification et la promotion des «success stories» au sein de la communauté marocaine et la mise en œuvre d’un programme spécifique de coaching des élèves en échec scolaire. Le renforcement du pilotage institutionnel est également prévu à travers notamment l’appui des associations MRE œuvrant dans le domaine scolaire et le renforcement de la coopération internationale.

À l’origine de l’échec…
La performance scolaire des élèves MRE est conditionnée par plusieurs facteurs liés à leur milieu social et familial, au niveau d’encadrement associatif et aux mesures entreprises par les pays d’accueil. C’est le principal constat de l’étude menée par le ministère des MRE et des affaires de la migration. Cette étude relève que les élèves marocains sont majoritairement orientés vers des filières techniques ou professionnelles en raison des carences linguistiques et de la prise de conscience tardive de l’importance des classes d’orientation. À cela s’ajoutent les politiques éducatives des pays d’accueil qui ont failli dans l’intégration des élèves MRE. L’étude pointe également du doigt la quasi-inexistence des synergies entre les différents acteurs institutionnels et associatifs. Quant à la société civile, elle souffre de manque de moyens permettant un accompagnement efficace des élèves.



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