Zagora : la protection de la nappe de Feija actée
C’est en marge des travaux du Conseil d’administration de l’Agence du bassin hydraulique de Drâa-Oued Noun, au titre de l’année 2022, qu’un contrat pour la gestion participative de la nappe de Feija a été paraphé afin d’assurer sa préservation.
Après la signature du contrat de gestion participative de la nappe de l’axe Meski-Boudnib, le 28 octobre 2022, à Errachidia, relevant du Bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris, c’était au tour du périmètre hydrogéologique de la nappe de Feija à Zagora, dépendant du bassin de Drâa-Oued Noun, de conclure son contrat de nappe conformément aux dispositions de la loi 36-15 sur l’eau, avec la mise en place d’un plan d’action. C’est en marge des travaux du Conseil d’administration de l’Agence du bassin hydraulique de Drâa-Oued Noun, au titre de l’année 2022, que ce contrat pour la gestion participative de la nappe de Feija a été paraphé par Nizar Baraka, ministère de l’Equipement et de l’Eau, en présence des présidents du Conseil de la région de Drâa-Tafilalet et du Conseil provincial de Zagora.
A l’instar du contrat de gestion participative de la nappe de l’axe Meski-Boudnib en cours d’exécution et du futur contrat de nappe de Guelmim, ledit accord vise la gestion intégrée de l’utilisation de l’eau par les usagers et à assurer la préservation de la nappe de Feija étalée sur une superficie de 1.000 Km2 ainsi que l’approvisionnement en eau potable de la population de la commune de Ternata. Nizar Baraka, a souligné que l’accord de partenariat visant la préservation de la nappe au niveau du bassin de Drâa-Oued Noun et de Maider s’assigne pour objectif de recharger cette nappe à travers des petits barrages et des seuils de recharge.
Actuellement, la nappe du Feija enregistre des déficits importants puisque les prélèvements dépassent de loin les ressources renouvelables. Aussi, la surexploitation de la nappe s’est traduite par une baisse continue des niveaux piézométriques engendrant des frais immédiats d’approfondissement des ouvrages de captage et des surcoûts de pompage de plus en plus élevés et parfois même l’abandon des exploitations agricoles. Aujourd’hui, le contrat de nappe s’assigne pour objectif d’accompagner l’ensemble des intervenants dans la gestion et l’utilisation des ressources en eau dans la zone de Feija.
Les projets hydrauliques structurants réalisés
Lors des travaux du Conseil d’administration de l’Agence du bassin hydraulique de Drâa-Oued Noun, au titre de l’année 2022, consacrée à l’examen du bilan des actions de cette Agence, la présentation et la discussion de son budget et de son programme d’action au titre de l’année 2023, Nizar Baraka a expliqué que l’année écoulée a été marquée au niveau de ce bassin par la réalisation de nombreux projets hydrauliques structurants. Il s’agit, selon lui, de l’achèvement des travaux du Barrage Agdez, d’une capacité de 247 millions de m3, qui permettra l’approvisionnement en eau potable de la province de Zagora, ainsi que le renforcement des systèmes d’irrigation des oasis. La mise en eau de cet ouvrage hydraulique a été entamée en fin juillet 2022. Il a été question aussi de la poursuite des travaux de réalisation du barrage Fask d’une capacité de 79 millions de m3, qui permettra de renforcer l’alimentation en eau potable de la ville de Guelmim.
Dans ce sens, le taux d’avancement des travaux de cet ouvrage hydraulique a atteint les 87%. Dans ce même contexte, Nizar Baraka a déclaré que, dans le cadre de la loi 36-15 relative à l’eau, l’Agence du bassin hydraulique de Drâa-Oued Noun a procédé à l’élaboration du Plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau de ce bassin, en concertation avec les différents intervenants et acteurs institutionnels.
Par ailleurs, le bassin de Drâa-Oued Noun a été marqué, durant l’année hydrologique 2021-2022, par un déficit pluviométrique de 45%. En outre les précipitations entre le 1er septembre 2022 et le 18 janvier 2023 ont connu un déficit de l’ordre de 56% par rapport à la moyenne annuelle. Ce qui a impacté négativement le volume des apports en eau au niveau des retenues des barrages de la région, affichant un taux de remplissage de 15,1%, soit une capacité globale de 111.91 Mm3.
Approvisionnement en eau potable : renforcement du dessalement
Afin d’accompagner cette situation, de nombreux projets ont été programmés, notamment la réalisation du barrage de Msalit dans la province de Tata, pour la protection contre les inondations, l’abreuvement du cheptel et l’irrigation, ainsi que la poursuite de la réalisation d’une station de dessalement de l’eau de mer pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable de la province de Sidi Ifni.
Il s’agit aussi de l’extension de la station de dessalement de l’eau de mer dans la province de Tan-Tan et l’extension de la station de déminéralisation des eaux saumâtres dans la région de Khang Lahmam afin de renforcer le système d’alimentation en eau potable des villes de Tan-Tan et El Ouatia. De surcroît, il a été procédé au démarrage de la réalisation des études pour la réalisation de la station de dessalement de l’eau de mer pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable de la province de la Région de Guelmim-Oued Noun et la poursuite des efforts dans le domaine de l’exploration des nappes souterraines et l’équipement de forages afin de satisfaire l’approvisionnement en eau potable, notamment dans les zones rurales.
A cet égard, 24 petits barrages ont été réalisés pour assurer le développement local, promouvoir le développement des parcelles de la petite et moyenne hydraulique et assurer la protection contre les inondations. Afin de réduire la pression sur les ressources conventionnelles en eau, le ministre de l’Équipement et de l’eau a indiqué que le recours à l’utilisation des eaux usées traitées est en cours de généralisation pour l’arrosage de la ceinture verte de la ville de Zagora. Dans le même objectif, des études sont menées à Guelmim et Tan-Tan, ainsi que dans les communes de Mirleft et Lakhsas, dans la province de Sidi Ifni.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO
