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L’Assemblée Générale de la Fédération des Sociétés d’Assurances de Droit National Africaines (FANAF) a ouvert ses portes à Marrakech sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI. Cet événement de premier plan a rassemblé les acteurs majeurs du secteur de l’assurance venus de tout le continent pour débattre d’un enjeu crucial: quels leviers pour un développement inclusif et durable de l’assurance en Afrique ?
Si plusieurs défis ont été abordés lors de cette rencontre, l’intervention de Mohamed Hassan Bensalah, Président de la Fédération Marocaine de l’Assurance (FMA), a marqué les esprits par un appel audacieux à la création d’un marché unique de l’assurance en Afrique.
Un secteur stratégique mais fragmenté
«L’assurance constitue un réel filet de sécurité pour nos populations et un solide levier de développement pour nos pays. Et pourtant, notre secteur peine à jouer pleinement sa mission», a déclaré Hassan Bensalah. Malgré un potentiel immense, le marché africain de l’assurance souffre encore de taux de pénétration faibles et d’une fragmentation qui freine son expansion.
Face à cette réalité, il a plaidé pour une convergence des marchés et une harmonisation des cadres réglementaires afin de bâtir une industrie plus robuste et plus compétitive. «Nous vivons certes dans des pays différents, mais les enjeux de notre secteur sont les mêmes : des taux de pénétration assez faibles, des risques qui évoluent rapidement et des technologies en pleine mutation», a-t-il rappelé.
Un modèle Africain à construire
Convaincu que l’Afrique doit tracer sa propre voie, Hassan Bensalah a insisté sur la nécessité d’adopter une vision plus ambitieuse et unifiée. «Nous avons tous les atouts pour y parvenir: une jeunesse dynamique, une transformation digitale maîtrisée et des marchés en pleine expansion», a-t-il souligné.
Cette intégration du marché passe aussi par un renforcement des synergies entre les secteurs public et privé. Il a ainsi mis en avant le modèle marocain, notamment la mise en place en 2020 du régime de couverture des événements catastrophiques, qui a permis une meilleure résilience après le séisme d’Al Haouz.
« Nous n’allons pas attendre 2027 pour agir »
Loin d’être une simple ambition théorique, cet appel à un marché unique de l’assurance en Afrique se veut une feuille de route concrète et immédiate. «Nous n’allons pas attendre 2027 pour agir», a martelé le Président de la FMA, faisant référence à la tenue au Maroc de l’Assemblée Générale et de la Conférence Annuelle de l’Organisation Africaine des Assurances (OAA).
«La construction d’un marché unique commence ici et maintenant, par nos échanges, nos idées et notre volonté de faire de l’assurance un moteur de transformation pour notre continent», a-t-il conclu, appelant tous les acteurs du secteur à s’engager activement dans cette dynamique.
L’Afrique de demain, selon Bensalah, sera forte, résiliente et unie. Le marché unique de l’assurance pourrait bien en être un des piliers majeurs.