Maroc

Urologie : les experts décortiquent les méfaits du tabagisme

Le deuxième congrès nord-africain d’urologie, organisé par l’Association marocaine d’endo-urologie (AMEU), s’est clôturé le 13 février dernier. L’accent a été surtout mis sur la médecine régénérative, la sexologie et les cancers de la prostate et de la vessie.

L’université Mohammed VI des sciences de la santé a accueilli, du 11 au 13 février, le 2e congrès nord-africain de l’urologie et 9e congrès international du nouveau débat en urologie. Cette rencontre scientifique, dont le thème se focalisait sur l’«endo-urologie : défis et actualités» a été l’occasion pour les experts et participants d’échanger des connaissances sur le sujet et favoriser la formation et la sensibilisation. Après deux journées d’échanges, dédiées aux thèmes de l’endo-urologie, des cancersdu rein et de la prostate, entre autres, le congrès de l’urologie a consacré sa dernière journée à la médecine régénérative et la qualité de vie à travers deux sessions animées par plusieurs experts.

Lutte contre les cancers de la prostate et vessie
«Il s’agit de débattre de toutes les nouveautés et des innovations en urologie mais aussi d’une occasion pour éduquer et surtout échanger d’expertises avec les pays d’outre-mer», a expliqué le Professeur Redouane Rabii, urologue, sexologue et président de l’AMEU et initiateur de ce congrès . Ce dernier est très engagé, notamment dans la lutte pour la réduction du cancer de prostate qui, dit-il, est le premier cancer chez l’homme. Il fait également part de son inquiétude concernant le cancer de la vessie causé notamment, dans 50% des cas, par la consommation de tabac. «Il faut savoir qu’il s’agit du deuxième cancer chez l’homme et il peut être très dangereux parce qu’une fois il dépasse la paroi, il faut un traitement palliatif. C’est-à-dire qu’il faut enlever la vessie, en refaire une autre par l’intestin, faire des poches ou au pire avoir recours à la chimiothérapie et nous voulons éviter d’arriver à ce stade», déplore le praticien.

Solutions alternatives
Par ailleurs, le professeur explique que le tabac et la combustion créent dans le corps humain ce qu’on appelle des radicaux libres et des polytoxiques qui sont éliminés par les reins, dont le rôle est de déterger l’organisme, a-t-il rappelé. Cependant, ces radicaux libres et polytoxiques stagnent au niveau de la vessie et c’est ce qui entraîne les cancers, ajoute le spécialiste. Concernant l’utilisation de produits alternatifs sans combustion pour réduire les risques tabagiques, Pr. Rabii considère qu’il s’agit d’une solution à considérer sérieusement. «Nous n’avons pas le choix. Il vaut mieux réduire au maximum le risque que de continuer de fumer. Or, des solutions telles que la cigarette électronique ou le tabac chauffé permettraient de réduire le risque», a-t-il souligné.

Médecine régénérative
Enfin, le professeur, se montre confiant quant à la médecine régénérative qu’il considère comme la médecine du futur, «la seule qui permette de rajeunir et de traiter des maladies incurables». De son côté, Professeur Imane Kendili, psychiatre, addictologue et sexologue, est intervenue sur les questions de la chirurgie pénienne, du tabac et de la réduction des risques pour une meilleure sexualité du couple. Elle confie que «plus de 30% des hommes de plus de 40 ans» vivent avec des dysfonctions érectiles importantes et ont du mal à avoir une activité sexuelle avec leurs partenaires. Parmi les causes : les cigarettes et l’alcool, souligne-t-elle, avant de préciser qu’il est très difficile pour les patients d’arrêter certaines substances et d’avoir une hygiène de vie. Son combat : améliorer la qualité de vie sexuelle à travers la chirurgie pénienne, améliorer la qualité de vie à travers des exercices physiques et à travers la réduction des risques en matière de consommation de cigarettes et d’autres substances. Rappelons que ce deuxième congrès nord-africain de l’urologie a été organisé par l’AMEU, en partenariat avec l’Association européenne d’urologie (AEU), la Société internationale d’urologie (SIU), l’Association arabe d’urologie (AAU), le Congrès d’Asie centrale d’urologie (CACU), l’Association bulgare d’urologie (ABU), l’Association marocaine de sexologie (AMS) et d’Association marocaine de médecine régénérative. Chaque année, le congrès connaît la participation d’experts marocains et d’experts de renommée internationale en urologie, gynécologie, radiologie et oncologie. Cette année, les organisateurs du congrès ont opté pour un format hybride, en raison de la situation sanitaire exceptionnelle qui exige certaines mesures préventives.

Mariama Ndoye / Les Inspirations Éco



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