Maroc

Un chemin pavé d’embûches

Manque de volonté de certains parents migrants quant à la scolarisation de leurs enfants, mobilité récurrente des migrants, complexité des procédures d’inscription…  Autant de freins à l’accès des enfants de migrants et de réfugiés à la scolarisation.  Des actions sont prévues pour rectifier le tir.

La réussite de toute stratégie migratoire est tributaire de la mise en place d’un véritable programme d’intégration des migrants. À ce titre, tout le monde s’accorde sur la nécessité de garantir aux enfants de migrants et de réfugiés le droit d’accès à l’école. Depuis le lancement de la stratégie marocaine de migration, le Maroc déploie des efforts pour inscrire les enfants dans le système scolaire national. Plus de 6.200 enfants de migrants sont inscrits dans les établissements scolaires des différentes académies du royaume. La généralisation n’est pas encore au rendez-vous. Certes, la stratégie nationale d’immigration et d’asile permet un accès ouvert et gratuit des migrants et réfugiés, toutes nationalités confondues, aux établissements scolaires publics primaires et secondaires, sur la même base que les Marocains. Mais, il reste encore quelques freins à dépasser pour garantir à tous les enfants de migrants l’accès à l’enseignement. Le diagnostic est déjà établi par le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration, qui pointe du doigt certaines difficultés entravant le bon déroulement du programme de scolarisation des enfants migrants. Il s’agit notamment du manque de volonté de certains parents à scolariser leurs enfants ainsi que la mobilité récurrente des migrants sur le territoire marocain. Cette situation provoque une certaine instabilité des enfants migrants dans les établissements scolaires. À cela s’ajoute un problème de taille, celui des difficultés rencontrées pour l’inscription des enfants dans les écoles publiques à cause de la complexité et l’hétérogénéité des procédures pour les enfants étrangers, comme le relèvent certains acteurs œuvrant dans le domaine. L’expérience des années précédentes a démontré la nécessité de mobiliser les acteurs intervenant dans le domaine de l’éducation, pour garantir une réelle scolarité des enfants migrants au même titre que les enfants marocains, selon le département des Affaires de la migration. C’est ainsi qu’un certain nombre de mesures d’accompagnement seront mises en place en coordination avec les partenaires institutionnels et les organisations de la société civile. Les actions qui seront déployées visent une meilleure mise en application de la circulaire du ministère de l’Éducation nationale autorisant les immigrés et les réfugiés à accéder aux écoles publiques et privées et à l’éducation formelle au Maroc, indépendamment de leur situation administrative. Il est prévu de simplifier et d’harmoniser les procédures d’inscription des élèves étrangers et de mettre en place un programme de formation continue et de sensibilisation au profit du corps professoral et des services extérieurs du ministère de l’Éducation nationale, notamment au sujet du traitement particulier de cette catégorie d’enfants compte tenu de leur statut et de leurs spécificités sociales. En effet, il est primordial que tous les acteurs éducatifs soient sensibilisés afin d’assurer à tout enfant l’accès à une école à proximité de son domicile. On compte aussi mettre en œuvre des projets pilotes de classes de mise à niveau au profit des élèves immigrés et réfugiés, en ciblant les zones de concentration de la population cible. Même les parents devront être ciblés en les sensibilisant à l’intérêt de l’éducation non formelle afin de faciliter l’intégration des enfants dans les classes d’enseignement formel et la formation professionnelle.

Actions favorisant l’insertion scolaire
Pour favoriser l’accès des enfants migrants à l’enseignement, nombre d’actions ont été menées depuis le lancement de la stratégie nationale de la migration. On peut citer notamment l’opération caravane pour la mobilisation sociale et l’intégration directe des enfants non scolarisés qui a permis l’inscription de 577 enfants immigrés et réfugiés au titre de l’année 2016-2017. L’initiative royale «Un million de cartables» est ouverte au profit des élèves migrants depuis l’année scolaire 2013-2014. Les élèves migrants bénéficient de l’accès aux services offerts par les cantines scolaires au même titre que les enfants marocains. Le partenariat avec la société civile permet l’intégration des immigrés et réfugiés dans les programmes d’éducation non formelle. En 2016-2017, quelque 460 enfants migrants ont bénéficié de ce programme contre 422 en 2015-2016. Ces bénéficiaires sont orientés soit pour les intégrer au système formel, soit pour poursuivre un cursus de formation professionnelle. Par ailleurs, des classes de soutien scolaire ont été mises en place par des associations dans le cadre du soutien annuel du ministère des Affaires de la migration au profit de centaines d’enfants migrants. Cette action vise à assurer une éducation optimale des élèves immigrés et réfugiés. À cet égard, il s’avère nécessaire de renforcer l’appui financier et technique des associations partenaires œuvrant sur le terrain par des actions de proximité.


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