Traitement des eaux usées : Fès cherche un nouvel exploitant pour sa mégastation d’épuration
La Régie autonome de distribution d’eau et d’électricité de Fès (RADEEF) vient de lancer un appel d’offres pour l’exploitation de la station d’épuration de la ville, pour un budget prévisionnel de 42 MDH. Le futur exploitant aura pour mission d’assurer la continuité de ce service stratégique pendant un an, à compter du 1er janvier 2024.
Traiter les eaux usées de plus d’un million d’habitants. Voilà le défi que devra relever le futur exploitant de la station d’épuration de Fès. Alors que le contrat initial arrive à échéance à la fin de l’année, la RADEEF vient de lancer un appel d’offres ouvert pour attribuer l’exploitation de cette installation stratégique pour un nouveau mandat d’un an. Avec une capacité de 1,2 million d’équivalents habitants (EH), il s’agit de l’une des plus grandes stations du Maroc. Construite pour un montant de plus d’un milliard de dirhams, elle traite quotidiennement les eaux usées domestiques et industrielles de Fès.
Un an d’exploitation de la STEP pour une enveloppe de 42 MDH
La phase initiale du contrat portait sur une période d’exploitation de 10 ans, s’étendant du 1er janvier 2014 au 31 décembre 2023. Quant au présent appel d’offres, il concerne la nouvelle phase d’exploitation de la station, prévue pour démarrer le 1er janvier 2024. Nécessitant une enveloppe prévisionnelle de 42 MDH, sa durée d’exploitation est fixée à un an. Les responsables de la Régie insistent sur le fait que les entreprises intéressées par cet appel d’offres devront reconnaître l’importance cruciale de la continuité du service de la fosse de relevage. Ils soulignent qu’aucun by-pass ne sera toléré, mettant ainsi en lumière la nécessité absolue de garantir la stabilité opérationnelle de la station d’épuration.
Une gestion intégrée des eaux usées
La station d’épuration actuelle, construite en quatre modules parallèles et identiques, intègre une filière complète de traitement des eaux usées ainsi qu’une filière de traitement des boues, incluant la valorisation du biogaz par cogénération.
De plus, la RADEEF a mis en place un système de séchage solaire dédié aux boues issues de la station. La structure existante comprend plusieurs ouvrages, tels que la station de réception et de pompage des eaux brutes, le prétraitement avec des chenaux de dégrillage fin et des dessableurs-dégraisseurs, ainsi que le traitement biologique en quatre lignes parallèles. La filière boues comprend des modules d’épaississement, des digesteurs circulaires mésophiles, un stockeur des boues digérées, et une déshydratation commune aux deux modules.
La filière biogaz est constituée d’une tour biologique de lavage, de stockage tampon du biogaz, d’une torchère pour l’élimination du biogaz en excès, et d’une unité de cogénération.
300 MDH pour l’arrosage des espaces verts
Au cours de l’année 2024, la RADEEF veut concrétiser également son engagement en faveur de la gestion durable des ressources hydriques avec un investissement de 300 MDH dans un projet novateur de réutilisation des eaux usées.
Ce projet vise spécifiquement l’arrosage des espaces verts de la ville, couvrant une superficie de 480 ha, en plus du Golf Royal (70 ha) et de celui d’Oued Fès (35 ha). À l’avant-garde des technologies environnementales, la RADEEF mise sur une technique de traitement trimodal, combinant filtration sur sable et rayonnement ultraviolet, pour produire jusqu’à 33.000 mètres cubes d’eau par jour.
Le dispositif logistique de ce projet d’envergure comprend la mise en place de trois réservoirs, quatre stations de pompage, et une canalisation étendue sur 80 km. Cette infrastructure sophistiquée garantira le transport efficace des eaux traitées vers les zones spécifiques d’arrosage, contribuant ainsi à optimiser l’utilisation des ressources hydriques disponibles.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO