Maroc

Tourisme : les gestes barrières anti-Covid freinent la relance

La propagation du virus se poursuit à un niveau «faible à très faible» depuis début mars 2022 mais les conditions d’entrée sur le territoire national restent encore coûteuses et dissuasives à l’égard des touristes, zappant ainsi les efforts d’une vraie relance touristique.  

Enlevez vos masques ! À l’image de nombreux pays, le Maroc est parvenu à neutraliser la menace que représentait la Covid-19. La situation épidémiologique actuelle se caractérise, en effet, par «une baisse continue de la transmission du virus dans les différentes régions du Royaume», indiquait déjà, en début de semaine dernière, Mouad Mrabet, coordonnateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique au ministère de la Santé et de la protection sociale.

Lors d’une rencontre à Rabat avec la presse, consacrée à la présentation du bilan mensuel de la situation épidémiologique (13 avril /10 mai 2022), Mrabet relevait que la propagation du virus se poursuivait à un niveau «faible à très faible» durant cette troisième période intermédiaire qui se poursuit pour la dixième semaine consécutive, depuis début mars 2022.

Une propagation du virus «faible à très faible»


Les derniers chiffres de la situation épidémiologique confirment cette tendance baissière. Ainsi, un total de 97 nouveaux cas d’infection au nouveau coronavirus (Covid-19) et 36 guérisons ont été enregistrés au Maroc dans les dernières 24 heures, a indiqué jeudi le ministère de la Santé et de la protection sociale qui ne fait état d’aucun nouveau décès.

Dans son bulletin quotidien sur la situation épidémiologique, le ministère a, en outre, précisé que le nombre de primo-vaccinés atteint 24.814.712, celui des personnes ayant bénéficié de deux doses s’élève à 23.294.243, alors que 6.308.475 personnes ont reçu trois injections.

Le nouveau bilan des infections porte à 1.165.552 le nombre total des contaminations depuis le premier cas signalé dans le Royaume, le 2 mars 2020, tandis que le nombre des personnes rétablies est passé à 1.148.964, soit un taux de guérison de 98,6%.

Seulement voilà, si tous les indicateurs démontrent que la menace de la Covid-19 s’estompe largement, certains gestes barrières ont encore la peau dure. Si dans la vie de tous les jours, les pratiques en vogue au plus fort de la Covid-19, comme se laver les mains, tousser et éternuer dans son coude, utiliser un mouchoir à usage unique, porter un masque jetable ou lavable, ne sont plus d’actualité pour les entrées et les sorties du territoire national, c’est un protocole sanitaire rigide qui s’applique aux voyageurs, notamment pour les touristes étrangers souhaitant visiter le Maroc.

Il leur est toujours demandé un test PCR et un Pass Vaccinal comme du temps des fortes contaminations au coronavirus. De quoi exaspérer les opérateurs touristiques ! «Un dispositif compliqué, coûteux et dissuasif», regrette Wissal El Gharbaoui.

Une perte de 50% du potentiel de récupération de parts de marchés

Selon la secrétaire générale de la Confédération nationale du tourisme (CNT) qui corrobore les propos qu’a tenu le président de la CNT, Hamid Bentahar, lors de son passage à L’invité des ÉCO, le mois dernier, s’il y a lieu de saluer la cadence des arrivées touristiques depuis la réouverture des frontières aériennes, les conditions d’accès actuelles des voyageurs font perdre au Maroc 50% de son potentiel de récupération de ses parts de marchés naturelles, dans un contexte de forte reconquête, alors que la demande mondiale est en hausse.

“Le Maroc doit prendre rapidement des mesures pour que nous puissions reprendre nos parts de marché naturelles.”, recommande El Gharbaoui avant d’insister sur la nécessité de reconstruire un secteur durement impacté par deux ans de crise sanitaire et économique.

En réalité, la posture du Royaume est en contradiction avec ses ambitions de relance. Si l’Office national marocain du tourisme (ONMT) et la CNT multiplient les initiatives pour amorcer la relance du secteur touristique en 2022, les gestes barrières en vigueur au niveau des aéroports ne profitent qu’à la concurrence qui se contente de seulement l’une ou l’autre des mesures. En même temps, il est difficile de donner tort à l’Exécutif au vu des rebonds de contaminations enregistrés dans certains pays, notamment en Chine et aux USA.

La Chine, en particulier, fait actuellement face à une flambée des infections à la Covid-19, principalement à Beijing, la capitale, et Shanghai, le centre financier du pays. Dans les deux métropoles, de strictes restrictions sont mises en œuvre dans le cadre de la stratégie nationale dite de tolérance-zéro.

À signaler aussi que les États-Unis ont franchi, le 12 mai, le seuil symbolique du million de morts. La Maison Blanche a appelé à «ne pas céder à la complaisance et à maintenir une volonté politique forte», en marge d’un sommet international virtuel consacré au Covid-19, lequel a débouché, jeudi, sur de nouveaux engagements financiers pour plus de 3 milliards de dollars.

Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO



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