Taroudant : COPAG explore les nouveaux défis des filières agricoles
COPAG a initié, mercredi dernier, à Taroudant, une journée de communication sur les acquis à préserver et les défis à relever par le secteur agricole en présence des interprofessions agricoles, notamment Maroc Lait, la FIFEL, Maroc Citrus et la FIVIAR, ainsi que ses partenaires institutionnels.
Sur près de 40.531 coopératives recensées au Maroc, 25.646 groupements opèrent actuellement dans le secteur agricole, soit l’équivalent de 63%. La grande partie de ce tissu coopératif a été créé, selon l’ODCO, après la mise en œuvre du Plan Maroc Vert lancé en 2008. Jusqu’à cette date, rares sont les coopératives telles que COPAG qui ont su fonder un modèle coopératif intégré. Et aujourd’hui, la première coopérative au Maroc est arrivée, malgré les défis, à incorporer, après plus de trois décennies, l’ensemble de sa chaîne de valeur dans le cadre d’une politique d’intégration et de diversification constituée de six domaines d’activité, de l’amont à l’aval. Sur la base de ces réalisations, COPAG a initié, mercredi dernier, à Taroudant, une journée de communication sur les acquis à préserver et les défis à relever par le secteur agricole marocain en présence des interprofessions agricoles, notamment Maroc Lait, la FIFEL, Maroc Citrus et la FIVIAR. Il va sans dire que le contexte dans lequel évolue actuellement le secteur agricole fait face à plusieurs défis, à la fois endogènes et exogènes, notamment la persistance de l’inflation, la flambée des prix des matières premières et des intrants, l’augmentation des coûts de transport et d’énergie, le stress hydrique, les aléas climatiques…
Nouveaux contrats programmes :de nouvelles perspectives de développement
«Malgré les difficultés inhérentes à ce contexte, l’espoir est de mise. Le modèle économique adopté par la COPAG a prouvé une fois de plus sa résilience et sa capacité à relever les défis lors de cette conjoncture marquée par l’instabilité et la volatilité économique avec sa base d’adhérents et ses partenaires», a expliqué Moulay M’Hamed Loultiti, président de la COPAG.
Dans le cadre de la déclinaison des axes de la nouvelle stratégie «Génération Green 2020-2030» au niveau régional, le Plan agricole régional (PAR) vise la mise en place d’une nouvelle génération de projets d’agrégation à l’horizon 2030. Dans ce sens, «la région de Souss-Massa, à fort potentiel agricole, s’est parfaitement intégrée à cette dynamique à travers la concrétisation de plusieurs projets», a souligné Noureddine Kessa, directeur régional de l’Office de mise en valeur agricole (ORMVA) Souss-Massa.
Les principales filières concernées sont les agrumes, le lait, le maraîchage, les viandes rouges et les viandes blanches. De quoi offrir au secteur de nouvelles perspectives de développement agricole surtout avec la signature des nouveaux contrats programmes, à commencer par la filière lait dont la production devrait passer de 2,5 milliards de litres à 3,5 milliards en 2030 avec l’amélioration de la productivité du cheptel, une meilleure génétique des bovins laitiers et la réhabilitation de 9.250 étables laitières à l’horizon 2030 contre 6.250 en 2025.
Filières : les objectifs à atteindre
Pour la filière des viandes rouges, la production est de l’ordre de 606.000 t en 2020 avec une couverture des besoins atteignant 98%. Concernant la filière des fruits et légumes, les superficies ont atteint 260.000 ha avec une production dépassant 7 millions de tonnes (Mt).
Dans le cadre de l’approvisionnement du marché national, les marchés de gros de Casablanca accueille quotidiennement 3.000 t alors que celui d’Inzegane en reçoit 1500. Sur le plan des exportations, les primeurs qui représentent 15% des superficies fruits et légumes ont totalisé 1,6 Mt durant la campagne précédente dont 13% de tomates. Selon la FIFEL, les principales zones de production sont la région Souss-Massa à hauteur de 57%, Rabat-Salé-Kénitra (17%), Casablanca-Settat (8%) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (5%).
Toutefois, malgré la stabilité des superficies plantées, les rendements sont à la hausse en attendant le nouveau contrat programme de la filière. S’agissant des agrumes, la filière prépare son nouveau contrat programme (2022-2030). Il a déjà tracé les objectifs à atteindre, notamment une production égale à 3 Mt dont 1 Mt destiné à l’export à l’horizon 2030. Pour rappel, la production a atteint une moyenne de 2,4 Mt alors que la campagne 2018-2019 avait enregistré un record de 2,6 Mt d’agrumes. S’agissant des exportations, elles s’élèvent à 650.000 t/an avec un record frôlant 770.000 t en 2021-2022.
Yassine saber / Les Inspirations ÉCO