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Système LMD. En panne sèche ?

En 2003, le Maroc a entamé la réforme de l’enseignement supérieur qui structure la licence, le master et le doctorat. La mise en oeuvre de ce système connaît de nombreux obstacles.

Le LMD est l’acronyme d’une réforme de l’enseignement supérieur qui structure le système en trois grades de diplômes : Licence (Bac+3), Master (Bac+5) et Doctorat (Bac+8). D’après Daniel Franck Idiata, «il s’agit d’une nouvelle architecture de l’enseignement supérieur qui répond à la volonté de construire un Espace européen de l’enseignement supérieur (EEES) entre les pays membres de la communauté, facilitant ainsi la mobilité des étudiants en Europe et assurant la reconnaissance mutuelle des diplômes européens, permettant de mettre en cohérence les différents systèmes nationaux». Après son entrée en vigueur en Grande-Bretagne en 2000, en France en 2002, le Maroc s’est trouvé obligé d’entreprendre sa réforme universitaire en 2003 afin de réduire l’hétérogénéité de ses établissements d’enseignement supérieur, de répondre aux standards internationaux et permettre aux étudiants marocains une mobilité aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale.

Un système en difficulté
La réforme LMD au Maroc est un processus de rénovation, d’adaptation et de réajustement continus qui restructurent les programmes ainsi que les différents aspects de l’action pédagogique, les méthodes d’enseignement et les modes d’évaluation. Par ailleurs, la mise en œuvre de ce système connaît un certain nombre de problèmes. D’abord, la massification dont souffrent les établissements d’enseignement supérieur, surtout ceux à accès ouvert, rendant le taux d’encadrement pédagogique et administratif très faible. En outre, la philosophie même de la réforme LMD veut que l’étudiant, une fois intégré au système, puisse avoir la possibilité d’aller jusqu’au bout. Cependant, le nombre d’étudiants licenciés est en constante évolution alors que les places et offres de parcours dans les filières Masters, par exemple, sont limitées dans le secteur public. Enfin, le passage d’un système de validation annuelle à un système de validation par module nécessite le déploiement des moyens financier, logistique, technologique et humain considérables sans lesquels la concrétisation de cette réforme peinera et la qualité de l’enseignement ternira. Pour pallier ces difficultés, il est indispensable de procéder à l’évaluation de l’architecture pédagogique, à la révision des pratiques d’évaluation et la mise en place d’un dispositif d’accompagnement des étudiants dès la première année de la licence. Ces actions permettraient au moins une amélioration du rendement du système universitaire national en attendant une nouvelle réforme encore plus structurante.  


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