Maroc

Souss-Massa : une étude de faisabilité pour les barrages prioritaires

L’objectif est de faire face aux nombreuses requêtes émanant des différents intervenants dans le domaine des ressources en eau, que ce soit les communes rurales, les autorités locales, les représentants de la société civile ou ceux des services externes pour la sélection des sites prioritaires et pertinents parmi les demandes reçues par l’ABH-SM. 

Avec un taux de remplissage d’à peine 16,72%, selon la situation journalière du 28 juin 2022, le volume d’eau stocké dans les retenues des barrages de la Région Souss-Massa se situe à la troisième place en matière de déficit hydrique au niveau national après le bassin de Moulouya et d’Oum Er Rbia. Ces deux périmètres affichent, respectivement, 10,26% et 9,33% de taux de remplissage au niveau national.

Partant de ce constat, la pénurie d’eau au niveau de la Région Souss-Massa ne peut être résolue que grâce à un mix de solutions. Il s’agit de faire appel aux ressources non conventionnelles pour mobiliser plus de ressources telles que le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées pour l’irrigation des espaces verts, en plus de la poursuite de la politique des barrages.

Sur ce dernier point, l’Agence du bassin hydraulique (ABH) de Souss-Massa a lancé une étude de faisabilité visant la sélection des sites prioritaires et pertinents parmi les requêtes et demandes reçues par l’ABH-SM et l’établissement de leurs études de faisabilité. L’objectif est de faire face aux nombreuses requêtes émanant des différents intervenants dans le domaine des ressources en eau, que ce soit les communes rurales, les autorités locales, les représentants de la société civile ou ceux des services externes.

Dans ce sens, le Secrétariat d’État chargée de l’Eau avait déjà établi une procédure de sélection des sites prioritaires pour la programmation de leur construction selon une procédure ficelée.

L’aire d’étude couvre 13 provinces et préfectures
Répartie en trois missions, l’étude en question examinera tout d’abord les requêtes et choix des sites favorables. Le but de cette première mission est l’analyse et le tri des requêtes reçues par l’ABHSM de telle sorte à définir les sites les plus favorables.

Pour ce faire, chaque site fera l’objet d’une fiche d’évaluation donnant les informations nécessaires pour un jugement primaire sur la faisabilité d’un barrage au droit de ce site ou sur son cours d’eau. Par la suite, il est question de réaliser les études hydrologiques et géologiques et choix des sites pertinents et prioritaires, outre l’étude de faisabilité des sites prioritaires.

Dans le détail, l’étude, objet du marché issu du présent appel d’offres, consistera à situer les sites en question dans leurs contextes naturels et l’élaboration d’un système d’Information géographique (SIG) avec une classification des sites favorables.

A la lumière de ces données, un classement en accord avec le maître d’ouvrage aboutira au choix des sites potentiels et prioritaires à réaliser sur des critères bien justifiés. Et précisera également le délai d’exécution pour l’ensemble des prestations de cette étude de faisabilité des barrages prioritaires dans la zone d’action de l’ABH-SM au titre de son programme 2022.

L’aire d’étude couvre les bassins de Souss-Massa, de Drâa, de Tiznit, de Sidi Ifni, de Sayad Noun et les bassins côtiers Tamri et Tamraght. Au total, cette aire couvre 13 provinces et préfectures sur le plan administratif.

La capacité des barrages sera portée à 24 milliards de m3
Cette mobilisation des ressources en eaux superficielles permettra, à long terme, de réguler les débits des cours d’eaux et donc la protection contre les effets des inondations, mais aussi l’apprivoisement en eau potable des populations. Actuellement, le Maroc dispose de 149 barrages alors que 129 barrages collinaires ont été lancés.

La capacité sera portée à 24 milliards de m3 au lieu de 19 milliards de m3 avec la programmation de 20 barrages dont 16 ont été déjà lancés. Ils permettront d’alimenter la nappe phréatique dans les différentes régions ciblées. Actuellement, le Maroc dispose en moyenne de 22 milliards de m3 dont 18 milliards de m3 sous forme d’eau superficielle et 4 milliards m3 d’eau souterraine, soit 606 m3 annuellement par habitant.

À l’horizon 2030, cette moyenne sera revue à la baisse pour se situer à 560 m3 seulement alors qu’elle était d’environ 1000 m3 dans les années soixante.

Cette moyenne représente les données mobilisées depuis 1940 jusqu’à aujourd’hui. Dans le détail, l’équivalent de 51% des ressources hydriques sont concentrés dans 7% de la superficie nationale, notamment dans le bassin du Loukkos et celui de Sebou, ce qui crée un décalage par rapport à la  moyenne par habitant qui peut aller de 1000 m3 par personne dans les périmètres précités à 120 m3 dans d’autres zones du Maroc qui souffrent de la rareté d’eau.

Parmi elles, la région de Souss-Massa dont le volume stocké ne dépasse pas 122 millions m3 alors que la capacité totale des barrages est de 731,39 millions m3. La hausse des températures durant cette période, accompagnée actuellement de vagues de chaleur, exerce davantage de pression sur le reste des retenues d’eau stockées dans les principaux barrages de la région.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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