Maroc

Souss-Massa : en quête de financements pour la valorisation des déchets plastiques agricoles

Une requête de financement a été adressée au Fonds vert pour le climat (FVC) pour appuyer ce projet dont le coût d’investissement a été estimé à 200 MDH sur 15 ha dans la zone industrielle d’Ahl Rmel à Taroudant. À la clé, la génération d’une valeur économique annuelle de l’ordre de 450 MDH à travers le captage et la domiciliation des gisements de DPA et leur valorisation dans la région dans le cadre d’une économie régionale circulaire.

Compte tenu de sa vocation agricole tournée vers l’export, la région Souss-Massa est le premier territoire générateur des déchets plastiques agricoles (DPA) au niveau national. 55.584 tonnes de ces déchets auraient été produits en 2019 d’après l’étude réalisée en 2021 par l’AgroTech Souss-Massa et financée par le Conseil régional.

Ce chiffre est appelé à évoluer pour atteindre un potentiel cumulatif à l’horizon 2030 de l’ordre de 971.000 tonnes. Aujourd’hui, le projet de valorisation des déchets plastiques agricoles dans le Souss-Massa (VDPA), initié en vertu de la convention de partenariat signée entre le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable et l’AgroTech du Souss-Massa, est en route.

Parmi les résultats palpables, on note la réalisation d’une plateforme pilote de recyclage des DPA au sein de la région afin de mieux capter la valeur ajoutée du recyclage des déchets plastiques agricoles dans le cadre de l’économie circulaire régionale et consolider le taux de recyclage. La plateforme conçue à la base de l’étude de conception de cette plateforme éco-industrielle regroupera tous les maillons de la chaîne de gestion des déchets plastiques agricoles, notamment les professionnels formels du recyclage des déchets plastiques agricoles de la Région.

Couvrant une superficie de 15 hectares située dans la zone industrielle d’Ahl Rmel, dans la province de Taroudant, la plateforme accueillera 30 unités de recyclage ainsi que 12 ateliers mécaniques.

Une requête de financement auprès du Fonds Vert
Actuellement, une requête de financement a été destinée au Fonds vert pour le climat pour appuyer ce projet dont le coût d’investissement a été estimé à 200 MDH. À la clé, la génération d’une valeur économique annuelle de l’ordre de 450 MDH à travers le captage et la domiciliation des gisements de DPA et leur valorisation dans la région dans le cadre d’une économie régionale circulaire.

Argument à l’appui, le taux de recyclage a augmenté au cours des dernières années, passant de 18% en 2020 à 45% en 2023 dans le cadre de l’intégration de la filière dans le tissu économique et sa structuration à travers la création de la fédération régionale du secteur de tri et de valorisation des déchets plastiques.

Selon l’AgroTech et le département du Développement durable qui se sont chargés depuis 2013 de créer et d’organiser cette filière structurée de collecte et de valorisation des déchets plastiques agricoles (DPA) par le recyclage, la plateforme éco industrielle permettra la création de 500 postes d’emplois directs et 2.000 indirects.

Sur le même registre, cette unité permettra la réduction 1,2 millions de TeqCO2 des gaz à effet de serre (GES) sur un horizon de 10 ans auxquelles il faut ajouter une quantité de 51.430 teqCO2 évitée suite à une valorisation des DPA au niveau de la zone programmée dans le cadre de ses répercussions sur le volet liée à l’adaptation et l’atténuation.

La plateforme sera également dotée d’une STEP pour le recyclage des eaux de lavage du plastique souillé, ce qui se traduit par une réduction de la consommation en eau de plus de 2,88 millions de m3 et pourrait être inscrite dans l’intégration d’électricité neutre carbone en plus de la mutualisation des installations et rentabilisation des chaînes de la filière.

Une première zone industrielle dans les tuyaux
Par ailleurs, la création de ce projet en quête de financement qui permettra la mise en place de la première zone industrielle spécifique à la gestion des déchets plastiques agricoles dans une optique d’économie circulaire et de gestion des eaux et des sols est déclinée en trois composantes. La première porte sur une collecte sélective à la source à travers une optimisation de la chaîne logistique pour une meilleure maîtrise des coûts et pour réduire les charges opérationnelles et financières en aval.

Pour sa part, la seconde composante est constituée d’un tri avancé avec une capacité de l’ordre de 330 t/j de tri-recyclage. Quant à la dernière composante, elle porte sur l’aménagement de la zone destinée à l’installation de la plateforme de recyclage des DPA.

Cette zone sera viabilisée à travers l’acquisition d’un terrain de 15 ha, la réalisation des voiries et réseaux divers (assainissement, électricité), la répartition de la plateforme en 30 lots de 2000 m2 chacun dont 30% à 40% construits en hangar en charpente et le reste constituant un espace de stockage. L’ensemble est conçu pour la mise en place d’une zone industrielle spécifique à la gestion durable des DPA.

Par ailleurs une douzaine d’atelier dédiés à la maintenance et mis au service de l’ensemble des unités de transformation seront également installés dans la plateforme.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO


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