Maroc

Société : mobilisation tous azimuts pour la protection de l’enfance

Renforcer la protection des plus vulnérables. C’est l’objectif majeur du Maroc, réaffirmé lors d’une réunion de haut niveau à Fès. Parmi les mesures annoncées : la création d’une agence nationale pour l’enfance, mais aussi de centres pour toxicomanes mineurs et le lancement de nouvelles formations. 

Une rencontre nationale de deux jours s’est ouverte cette semaine à Fès, rassemblant des ministres, des responsables judiciaires et des représentants d’organisations internationales.

Objectif : assurer le suivi de la mise en œuvre des résultats des Assises nationales sur la protection des enfants en contact avec la loi, tenues en juin 2022. Cette grand-messe réaffirme la ferme volonté du Royaume de renforcer la protection des droits des enfants, en particulier ceux en situation vulnérable ou en conflit avec la loi.

Dans son discours d’ouverture, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a annoncé l’intention du gouvernement de créer une agence nationale dédiée à la protection de l’enfance, dans le but de renforcer et d’améliorer les services fournis aux plus jeunes. Cette nouvelle institution, qui disposerait d’antennes régionales, devrait jouer un rôle capital dans l’amélioration de la situation des enfants, en proposant des formations professionnelles, agricoles et pédagogiques adaptées.

Le ministre a également évoqué l’intention du gouvernement de créer des centres dédiés à la prise en charge des toxicomanes mineurs, afin de faciliter leur réintégration dans la société. Il a passé en revue les efforts déployés par son ministère pour protéger la mère et l’enfant, tels que la création d’un parc pour enfants au siège du ministère à Rabat et la réduction des heures de travail pour les femmes fonctionnaires ayant des enfants en situation de handicap.

Une politique nationale intégrée de la santé de l’enfant à l’horizon 2030
Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khaled Aït Taleb, a souligné de son côté les progrès réalisés par le Maroc dans la promotion des droits de l’enfant, notamment avec l’adoption de la politique nationale intégrée de la santé de l’enfant à l’horizon 2030. Il a mis en exergue le rôle clé joué par son ministère dans la promotion et la protection de la santé des enfants, à travers des programmes de santé publique visant à réduire la mortalité infantile, à promouvoir une alimentation saine et à fournir des services de qualité.

Plus de 35.000 enfants pris en charge en 2023
El Hassan Daki, procureur général à la Cour de cassation, a révélé que les cellules de prise en charge des femmes et des enfants dans les parquets ont accueilli quelque 35.355 enfants en 2023, dont 26.770 en situation de victimes, 1.294 en situation difficile et 7.394 en conflit avec la loi. Il a souligné les efforts du Ministère public pour renforcer la protection juridique des enfants contre toutes les formes de violence, d’exploitation et de maltraitance. Daki a rappelé que la protection des droits des enfants revêt un intérêt particulier pour la Princesse Lalla Meryem, présidente de l’Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE), saluant son attachement à soutenir les projets visant à améliorer leurs conditions de vie.

Collaboration des pouvoirs
La ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Aawatif Hayar, a insisté, pour sa part, sur l’importance de la coopération entre les pouvoirs judiciaire et exécutif pour assurer une protection globale des enfants. Elle a également annoncé que le gouvernement travaille sur le cadre juridique pour la création d’une agence nationale chargée de la protection de l’enfance et de l’amélioration de la situation des enfants nécessitant une prise en charge.

Le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a souligné que les enfants en contact avec la loi font partie intégrante du tissu social et doivent bénéficier d’une protection et d’une prise en charge dans un environnement sûr et stable. Il a évoqué les efforts de son ministère pour renforcer le rôle des centres de protection de l’enfance et du système de liberté surveillée, ainsi que pour favoriser l’intégration des enfants dans diverses initiatives culturelles et récréatives.

L’UNICEF salue le «modèle marocain» de protection de l’enfance
La représentante du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) au Maroc, Speciose Hakizimana, a salué le «modèle d’action entre les pouvoirs judiciaire et exécutif au service des droits des enfants au Maroc». Elle a souligné l’importance de cette collaboration multisectorielle pour promouvoir les droits de l’enfant et garantir leur protection optimale.

Cette rencontre nationale, organisée par la présidence du Ministère public en collaboration avec l’UNICEF et avec l’appui de l’Union européenne, comprend des séances plénières et des ateliers thématiques consacrés, notamment, à l’examen des indicateurs d’efficacité pour une prise en charge judiciaire optimale des enfants en contact avec la loi, à la situation des enfants placés dans des institutions pénitentiaires et à la prise en charge des enfants en situation difficile en dehors des centres de protection.

Khaled Aït Taleb
Ministre de la Santé et de la Protection sociale

«Le Maroc a fait un long chemin dans le domaine de la protection des droits de l’enfant en adoptant de nombreuses mesures visant à promouvoir le bien-être des enfants et à protéger leurs droits dans divers domaines.»

Aawatif Hayar
Ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille

«Le domaine de la protection de l’enfance, étant multidimensionnel et multidisciplinaire, la coopération entre les pouvoir judiciaire et exécutif est nécessaire pour assurer une protection intégrée de l’enfant et garantir son intérêt supérieur.»

Mohamed Mehdi Bensaid
Ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication

«Les enfants en contact avec la loi font partie du tissu social et doivent, à ce titre, bénéficier d’une protection et d’une prise en charge dans un environnement sûr et stable.»

Mohamed Salah Tamek
Délégué général à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion

«L’approche de rééducation constitue l’un des piliers de l’approche marocaine relative au traitement des mineurs, dans le but de leur fournir les moyens nécessaires à leur réinsertion dans la société, tout en respectant leur vie privée lors de l’application de la peine.»

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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