SIAM 2023/Alliances productives : vers une nouvelle génération d’organisations agricoles
L’Agence pour le développement agricole (ADA) a signé des conventions-cadres de partenariat avec Marjane Holding, Nectarome Marrakech, Verde Orto et VMM. Objectif : la mise en place d’un projet d’alliances productives.
En marge du Salon international de l’agriculture (SIAM) à Meknès, l’Agence pour le développement agricole (ADA) a signé des conventions-cadres de partenariat pour la mise en place d’un projet d’alliances productives entre le ministère de tutelle et quatre partenaires commerciaux de premier plan, à savoir Marjane Holding, Nectarome Marrakech, Verde Orto et VMM. Ce projet pilote est mené en coordination avec la Direction de développement des filières de production et les Directions régionales de l’agriculture concernées. Financé par la Banque mondiale, il s’inscrit dans les objectifs de la stratégie Génération Green 2020-2030. «Les alliances productives constituent un concept novateur introduit au Maroc grâce à l’appui de la Banque mondiale. Ce projet propose un modèle d’organisation impliquant les producteurs regroupés en coopératives ou en GIE, ainsi que les acheteurs qui sont des entreprises privées», nous confie El Mahdi Arrifi, directeur général de l’Agence pour le développement agricole (ADA).
10 alliances productives concernées
Œuvrant dans différentes filières telles que le maraîchage, l’arboriculture (pommier et noyer), les cultures biologiques, les légumineuses, le cumin, l’argan, le miel et le lait (fromage), ce projet concerne 10 alliances productives, impliquant 16 coopératives qui regroupent 728 producteurs, dont 296 femmes.
Ces alliances productives visent à renforcer la coordination et la coopération entre les différents acteurs de la chaîne de valeur, de la production à la commercialisation, afin de maximiser la valeur ajoutée et d’améliorer la compétitivité des produits agricoles nationaux. Leur mise en place permettra également de favoriser l’inclusion économique des femmes et des petits producteurs, qui représentent une part importante de la population rurale au Maroc. En travaillant ensemble au sein de ces structures, ils pourront bénéficier de moyens accrus pour améliorer leur production, leur qualité et leur accès au marché.
Vers une nouvelle génération d’organisations agricoles
Ces conventions répondent à la volonté du département de l’Agriculture d’introduire une nouvelle génération d’organisations agricoles. L’objectif est d’enrichir les modèles d’organisation actuels en couvrant à la fois les volets économiques et sociaux, tout en développant l’agrégation agricole de manière à démultiplier les moyens, notamment en matière de regroupement des petits producteurs, pour un meilleur accès au marché.
Ces partenariats permettront de développer des alliances productives bénéfiques pour tous les acteurs impliqués. Les agriculteurs pourront ainsi bénéficier de moyens accrus pour mieux organiser leur production et améliorer leur accès au marché, tandis que les partenaires commerciaux pourront disposer de produits de qualité, répondant aux besoins et attentes des consommateurs. La mise en place de ces alliances productives contribuera également à la création d’emplois et au développement économique des zones rurales.
Une approche qui a fait ses preuves
L’approche dite de l’«alliance productive» consiste en un partenariat entre un groupement de producteurs et un acheteur, soutenu par l’État, à travers la mise en place de plans d’affaires élaborés. Elle a pour objectif d’aider les producteurs à répondre aux exigences des acheteurs en établissant des accords commerciaux clairs et bien définis. Les avantages pour les producteurs sont multiples avec, d’une part, l’accès à des marchés plus rentables, à forte valeur ajoutée, fiables et capables d’absorber de plus grandes quantités de produits, et d’autre part, la réduction des pertes de valeur associées aux multiples intermédiaires intervenant dans certaines filières.
Cette approche a fait ses preuves dans plusieurs pays d’Amérique Latine, où elle a permis une nette augmentation des revenus des producteurs impliqués grâce à l’augmentation des flux de commercialisation des produits agricoles. Elle est en accord avec la nouvelle vision de la stratégie agricole nationale, qui prône l’adoption de nouveaux modèles organisationnels pour soutenir les producteurs dans l’atteinte de leurs objectifs économiques.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO