Maroc

Sénégal : La 4G trouve enfin preneur

Le Conseil d’administration de la Sonatel a fait d’une pierre deux coups. L’opérateur vient de renouveler sa convention de concession et a acquis les droits d’exploitation de la 4G pour 100 milliards de FCFA. Haro sur le gouvernement du Sénégal : la société civile parle de bradage.

Après un boycott par les opérateurs téléphoniques, notamment Orange, Tigo et Expresso de l’appel d’offres pour l’obtention de licences de la 4G, c’est finalement le premier opérateur cité et la Sonatel qui ont acquis les droits d’exploitation de la 4G pour un montant de 32 milliards de FCFA. C’était dans le cadre du renouvellement de sa convention de concession obtenue pour 68 milliards de FCFA. Le Conseil d’administration du groupe de téléphonie Sonatel s’engage ainsi à payer à l’État du Sénégal 100 milliards de FCFA et a l’obligation de débuter la commercialisation de la 4G dans deux mois.

Nouvelles licences
L’opérateur téléphonique a signé les projets de convention de concession et de cahier des charges pour une durée de 17 ans concernant la concession fixe, 2G et 3G, à compter du 8 août 2017 et de 17 ans pour les fréquences 4G, à compter de la décision d’attribution des fréquences. «Le gouvernement et l’opérateur concerné ont décidé de mettre à profit le renouvellement de la concession de Sonatel pour introduire dans le périmètre de celle-ci l’exploitation de la 4 G, car dans le cas d’espèce il s’agit fondamentalement d’attribution de fréquences», a relevé le directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP). Pour Abdou Karim Sall, «cette procédure liée au contexte sénégalais ne fait pas obstacle à ce que le gouvernement du Sénégal attribue de nouvelles licences pour les réseaux de générations à venir, notamment la 5G et la 6G».

Nuances
Entre la licence et l’extension de la 4G, le directeur général de l’ARTP se veut clair en soulignant qu’il y a une différence notoire entre extension et acquisition de la 4G. Dans le cas d’espèce, il s’agit, selon lui, d’extension de la licence 2G/3G à la 4G. «L’attribution de la 4G se fait sur la base de procédures très strictes définies par le Code des télécoms», souligne-t-il. Toutefois, l’opérateur devra par exemple, au risque que tout soit stoppé, assurer la couverture de 90% de la population en 3 ans et couvrir l’ensemble des zones frontalières habitées du Sénégal dont le nombre d’habitants est supérieur ou égal à 200, dans les cinq ans à venir.

Haro sur le gouvernement
L’attribution de la licence 4G pour 32 milliards de FCFA a créé un tollé chez certains membres de la société civile. L’Association des utilisateurs des TICS est montée au créneau pour parler de bradage de la licence aux Français. «Le prix actuel révèle un bradage pur et simple d’une ressource rare de notre pays. En 1997, France Telecom avait payé environ 70 milliards de FCFA. Aujourd’hui, on nous dit que cette licence vaut 68 milliards de FCFA. On a acheté il y a 20 ans à 70 milliards, 20 ans après, vous achetez à 68 milliards. Nous pensons que cette licence a été sous-évaluée», a indiqué Ndiaga Gueye. Pour le président de l’association, «les autorités sont dans une logique de bradage de ce pays. L’extension de cette concession est sur 17 ans. Les coûts élevés de ces opérateurs ont plombé les affaires de nombre d’activités basées sur les TIC». Un argumentaire balayé d’un revers de main par le dg de l’ARTP qui parle de confusion en relevant qu’«à l’époque, il s’agissait de vendre les actifs et les actions de Sonatel. Ce n’était pas dans le cadre d’une licence à proprement dite. Aujourd’hui, vous ferez le Benchmark, notamment dans beaucoup de pays africains, vous verrez que le Sénégal a fait une très bonne opération».  



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