Maroc

Séisme : 120 milliards de dirhams pour tout reconstruire

Si l’argent récolté dans le cadre du fonds spécial se chiffre, pour l’heure, à quelque 8 milliards de dirhams, le Roi Mohammed VI a approuvé un véritable plan de guerre estimé à 120 milliards. Objectif : reconstruire la région de fond en comble.

Place à la reconstruction ! Après les premiers secours, les condoléances et le recueillement, l’heure est à l’action pour doter les victimes du séisme d’un toit digne de ce nom. Une demande royale expresse qui ne saurait attendre, car, dans les zones sinistrées, l’attente a déjà suffisamment duré. Dépossédés de leurs maisons par le terrible tremblement de terre qui a frappé le pays, un grand nombre de survivants se sont retrouvés sans abri.

Il faut donc agir sans délai pour redonner de la dignité à tous ces citoyens qui aspirent à retrouver un logement. Ce vœu, cher au Souverain, est loin d’être fantaisiste, une partie des fonds nécessaires pour mener à bien ce vaste chantier étant disponible. Alors que les contributions des personnes morales et physiques au fonds de solidarité dédié à ce projet se poursuivent, le Souverain a annoncé un programme de financement à la hauteur des enjeux.

120 MMDH
Si les fonds recueillis se chiffrent pour l’heure à quelque 8 milliards de dirhams (MMDH), le Roi Mohammed VI a approuvé un plan colossal pour la reconstruction. Dans le détail, il s’agit d’un budget prévisionnel global estimé à 120 MMDH, mobilisable sur une période de cinq ans. Cette somme représente plus de 9% du PIB national (1.330 MMDH en 2022 selon Bank Al-Maghrib).

Au total, le programme cible une population de 4,2 millions d’habitants, soit l’équivalent d’environ 12% de la population marocaine estimée à 36,31 millions d’habitants selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP). La première version du programme intégré et multi-sectoriel, présentée devant le Souverain, couvre les six provinces et préfecture affectées par le tremblement de terre (Marrakech, Al Haouz, Taroudant, Chichaoua, Azilal et Ouarzazate).

S’inscrivant dans cette dynamique royale, Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’eau, a organisé récemment une réunion de communication et de coordination avec les chefs des représentations professionnelles du secteur de la construction et des travaux publics en vue d’échanger sur les modalités pratiques de mise en œuvre de cet immense chantier de reconstruction des zones affectées par le séisme.

En partenariat avec le ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, ce tête-à-tête avec les professionnels a permis d’exposer la réflexion stratégique et d’évaluer les compétences techniques portant sur divers aspects, notamment la fourniture en quantité suffisante et en qualité requise des matériaux de construction afin d’éviter les spéculations et les fluctuations de prix.

Dans son intervention, le secrétaire général du ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, a souligné la nécessité d’impliquer les professionnels du bâtiment dans les opérations de reconstruction, et ce, en fonction des besoins des populations concernées et en conformité avec les normes architecturales et techniques qui s’harmonisent avec le patrimoine de ces régions et respectent les caractéristiques de leurs bâtiments.

Reconstruire et accompagner les populations
De leur côté, les représentants des différents professionnels du secteur de la construction et des travaux publics (bureaux d’ingénierie et de conseil, architectes, topographes, laboratoires de construction et de contrôle, entreprises de construction) ont confirmé leur engagement à accompagner la mise en œuvre du programme d’urgence de relogement et de reconstruction. Ils ont fait part de leur disposition à agir en coordination totale avec toutes les composantes du gouvernement, notamment en assurant les expertises nécessaires pour évaluer les dommages subis par les bâtiments et les infrastructures. Il se sont engagés par ailleurs à proposer des conceptions innovantes et de nouvelles techniques répondant aux caractéristiques architecturales locales, à mener une étude sur la possibilité de réutilisation des matériaux de construction locaux, issus des décombres, dans les opérations de reconstruction, dans le cadre de l’économie circulaire.

Ils ont aussi mis en avant l’existence d’un stock national suffisant de matériaux de construction, qui sera assuré et stabilisé en termes de prix, ainsi que la préparation d’un levé topographique et de photos aériennes de référence des endroits sinistrés avant et après les opérations de déblaiement. Il a été également question de la nécessité d’assurer l’accompagnement des populations et leur implication à toutes les étapes de la construction, à travers des actions de formation et de sensibilisation.

De son côté, la tutelle a appelé à étudier des solutions technologiques innovantes dans le domaine de la construction et à réviser les normes techniques et les textes réglementaires régissant la sécurité des infrastructures et des bâtiments, dans le but de renforcer leur capacité à résister à de futurs tremblements de terre éventuels.

La nécessité de poursuivre la dynamique de mobilisation collective pour coordonner les interventions sur le terrain a aussi été évoquée. Une étape qui rentre dans le cadre de la bonne gouvernance afin d’assurer la qualité de la construction et de respecter les délais fixés, le tout, en tenant compte des contraintes des changements climatiques et des spécificités des zones touchées.

Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO

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