Sefrioui se projette déjà en 2020
Le groupe Addoha affiche des résultats au vert avec un taux de croissance à deux chiffres et la baisse de l’endettement de 2,7 MMDH. Le titre en Bourse présente le meilleur niveau de liquidité et de rendement. Des indicateurs qui permettent à Anas Sefrioui, président du groupe, de voir l’avenir en rose comme il nous l’explique dans cette interview exclusive.
Les Inspirations ÉCO : Quel commentaire faites-vous sur les résultats du 1er semestre du groupe Addoha ?
Anas Sefrioui : Comme vous avez certainement pu le noter dans notre communiqué, nos comptes sont au vert. Nous avons récolté 14 MMDH en cash au cours des 18 premiers mois de la période 2015-2017. Ces fonds proviennent uniquement des ventes d’appartements et de villas réalisées par Addoha et Prestigia. Nous avons également enregistré une croissance de 12%, donc à 2 chiffres, de janvier à juin 2016 par rapport à la même période en 2015. L’observation qui se dégage de ces résultats est que le secteur immobilier reste très porteur contrairement à ce que l’on croit. Il se trouve seulement que certains promoteurs non professionnels et sans relation avec le secteur s’aventurent dans le domaine et finissent par se confronter à d’énormes difficultés.
Vous êtes visiblement satisfaits. Cela dit, où en êtes-vous en ce qui concerne le Plan Génération Cash ?
S’agissant du Plan Génération Cash (PGC), notre objectif principal était la réduction de notre dette. À cet effet, nous avions mis en place un programme sur 18 mois. À mi-parcours de ce programme, nous avons pu rembourser 2,7 MMDH, ce qui représente 60% de l’objectif que nous nous étions fixés pour le Plan Génération Cash. Par conséquent, le PGC suit son rythme normal et je tiens à féliciter nos équipes pour la rigueur et la solidité dont elles ont fait preuve.
Vos banquiers partagent-ils votre satisfaction ?
Nos banquiers sont très satisfaits. J’en veux pour preuve le classement du bilan du groupe comme
«bilan sans risque», ce qui nous a d’ailleurs permis de négocier un taux beaucoup plus intéressant qu’en 2015. Un avantage qui s’est automatiquement reflété sur nos résultats.
Nous avons dû comprendre que avez déjà mis en place un plan pour la période 2018-2020. Quels en sont les principaux piliers ?
Le premier pilier du programme 2018-2020 est l’agrandissement de notre réserve foncière. Comme vous le savez, nous disposons à ce jour d’une réserve foncière de 4.500 ha en zone urbaine autorisée d’une valeur comptable de 10 MMDH et évaluée en chiffre réel à 25 MMDH. Nous avons par ailleurs, dans le cadre de ce Plan, mis en place un budget additionnel de 300 MDH en vue d’acquérir plus de foncier. Ce nouveau patrimoine sur lequel nous comptons déployer le Coralia, une marque intermédiaire, constituera pour nous un nouveau relais de croissance. En effet, la demande au niveau de la classe moyenne connaît une forte hausse et devrait, si nos estimations sont bonnes, se situer entre les 30.000 et 40.000 logements avec une offre inexistante. À titre d’exemple, nous avons vendu 600 appartements sur ce segment au titre de 2015 et comptons en vendre 1.000 en 2016. Nous pourrions cependant atteindre 5.000 logements par an si des réajustements sont apportés en ce qui concerne l’offre dédiée à la classe moyenne. Il y a par conséquent beaucoup à faire en collaboration avec les ministères concernés pour faire aboutir ce projet.
Votre réserve foncière n’a-t-elle pas été affectée pendant la période où vous avez connu un problème de liquidité ?
Pas du tout, comme je vous l’ai dit, nous avons récolté 14 MMDH, grâce aux ventes réalisées par Doha et Prestigia. Ces fonds nous ont permis de dégager 4 MMDH de cash flow. Notre objectif à ce propos est 8 MMDH de cashflow pour la période 2015-2017.
Cette période de difficulté n’a-t-elle pas impacté votre positionnement sur le continent ?
Si nous prenons pays par pays, en Côte d’Ivoire, nous venons de signer une convention pour la livraison de 5.000 logements à la police ivoirienne. Au Sénégal, nous avons démarré un projet pour la construction d’une dizaine de tours en plein cœur de Dakar. Nous sommes également actifs au Tchad avec un projet de construction de maisons basses ainsi qu’au Cameroun et au Congo-Brazzaville où nous avons acquis des terrains sur lesquels nous lancerons des constructions qui sont en phase de conception. Toutefois, en Guinée, nous avons enregistré des retards dans l’exécution en raison du niveau élevé du crédit à l’acquéreur et des problèmes liés au cadastre. Toutefois, nous restons généralement très confiants en ce qui concerne l’Afrique. Il faut souligner que l’Afrique compte à présent 700 millions d’habitants. Un chiffre qui passera à 1,2 MMDH en 2025. D’où notre intérêt pour ce marché très porteur.
Vous affichez également une sérénité en ce qui concerne l’horizon 2020. Qu’est-ce qui fonde votre sérénité et quelles sont vos perspectives quant à l’Afrique ?
Notre sérénité se fonde sur les résultats que nous avons réalisés ainsi que sur notre réserve foncière. Cela montre par ailleurs que le groupe a des fondamentaux très solides et nous permet de renforcer notre visibilité et d’assurer notre pérennité. En ce qui concerne l’Afrique, nous disposons également d’un stock foncier important. Que ce soit pour Coralia, ou pour notre activité en Afrique, nous prévoyons une part de marché sur le chiffre d’affaires global, autour de 20%.