Sécurité routière : un enjeu mondial au cœur des débats à Marrakech
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Marrakech accueille la 4e Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière, un événement majeur réunissant décideurs, experts et acteurs économiques pour répondre à une urgence qui cause plus de 1,19 million de décès chaque année.
Dans un contexte où les accidents de la route constituent la principale cause de mortalité chez les jeunes âgés de 5 à 29 ans, la communauté internationale se mobilise pour renforcer les engagements en faveur de la sécurité routière.
La 4e Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière, qui se tient dans la Ville ocre jusqu’au 20 février, intervient alors que les Nations unies ont fixé l’objectif ambitieux de réduire de moitié le nombre de décès et de blessés sur les routes d’ici à 2030.
Une mobilisation internationale pour des routes plus sûres
Les discussions, qui réunissent plusieurs ministres des Transports, représentants d’organisations internationales et experts en mobilité, portent sur les politiques publiques les plus efficaces pour améliorer la sécurité routière. Parmi les axes prioritaires figurent l’amélioration des infrastructures, le renforcement de la réglementation et l’adoption de nouvelles technologies pour réduire les comportements à risque.
Le Maroc, hôte de cet événement, met en avant ses propres avancées en la matière. Le pays a récemment renforcé son arsenal législatif et multiplié les campagnes de sensibilisation afin d’inciter à une conduite plus responsable. Malgré ces efforts, le défi reste de taille avec près de 3.500 décès enregistrés chaque année sur les routes marocaines.
Une situation contrastée au Maroc
Avec un réseau routier en expansion et une motorisation croissante, le Maroc est confronté à des défis majeurs en matière de sécurité routière. Si des progrès notables ont été réalisés ces dernières années, notamment avec la modernisation du code de la route et le déploiement de radars de surveillance, les chiffres demeurent préoccupants.
En 2023, le pays a enregistré une hausse des accidents graves, notamment en milieu urbain où l’indiscipline des conducteurs et le non-respect des règles de priorité sont pointés du doigt. Le gouvernement marocain a ainsi intensifié ses efforts pour améliorer la formation des conducteurs, renforcer les contrôles routiers et inciter à l’usage des transports en commun afin de réduire la congestion et les risques d’accidents.
Par ailleurs, des initiatives locales voient le jour, comme la mise en place de zones de circulation apaisée dans certaines villes, visant à protéger les usagers vulnérables tels que les piétons et les cyclistes.
Des engagements concrets pour atteindre l’objectif 2030
Parmi les propositions débattues à Marrakech, plusieurs mesures phares se dégagent : la généralisation des limitations de vitesse en milieu urbain, le renforcement des sanctions en cas d’infraction et le développement de modes de transport alternatifs. La conférence vise également à favoriser les investissements dans des infrastructures plus sûres et à promouvoir l’éducation routière dès le plus jeune âge.
L’enjeu est aussi économique. Selon la Banque mondiale, les accidents de la route coûtent aux pays en développement jusqu’à 5 % de leur PIB. Un argument de poids pour inciter les gouvernements à accélérer la mise en œuvre de mesures efficaces.
En clôture de l’événement, une déclaration commune devrait être adoptée, réaffirmant l’engagement des États participants à traduire ces recommandations en actions concrètes. Un nouveau cap pour espérer, d’ici 2030, inverser la courbe des tragédies routières.
Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO