Maroc

Sécurité hydrique : un engagement royal sans faille

La sécurisation des ressources hydriques a toujours bénéficié d’un intérêt particulier de la part du Roi Mohammed VI, qui a veillé depuis son accession au Trône à ériger cette question en tant que priorité nationale. Ceci est particulièrement vrai lors de cette troisième décennie de règne, avec l’accélération des chantiers de barrages et de dessalement de l’eau de mer. 

Initiée par feu le Roi Hassan II, la politique royale de construction des barrages a été poursuivie durant les 24 années de règne (1999-2023) du Roi Mohammed VI. Elle a également fait appel à d’autres ressources non conventionnelles à travers l’accélération des chantiers de dessalement de l’eau de mer, face à une situation hydrique très difficile. C’est la raison pour laquelle la gestion des ressources hydriques et souterraines a été érigée en priorité nationale, comme en témoigne la séance de travail consacrée, le 9 mai 2023 à Rabat, au suivi du Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation (PNAEPI 2020-2027).

Pour rappel, cette réunion a été précédée, le 14 octobre 2022, par le discours prononcé par le Roi Mohammed VI devant le Parlement, à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire où le Souverain avait souligné que «la question de l’eau n’est pas l’affaire exclusive d’une politique sectorielle isolée, mais constitue une préoccupation commune à de nombreux secteurs».

Aujourd’hui, si le Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation (PNAEPI 2020-2027) a été accéléré afin de faire face à l’urgence de la sécurité hydrique, sa mise à jour constante est également une nécessité. Elle passe par une combinaison de solutions déjà mises en œuvre, en vue d’affronter la succession des années de sécheresse et les effets accélérés des changements climatiques. L’objectif principal est de faire face à la pression exercée par les changements extrêmes. Ce qui suppose l’accélération du développement des stations de dessalement de l’eau de mer, l’interconnexion des bassins hydrauliques, le recyclage des eaux usées, le tout parallèlement à la politique des barrages menée depuis des décennies.

Barrages : la capacité de stockage frôlera 27 milliards de m3
Grâce à la politique de dessalement prônée par le Roi Mohammed VI ainsi qu’à la réalisation de 18 nouveaux barrages (en cours de construction), l’ambition affichée par le Royaume est d’atteindre une capacité de stockage de l’ordre de 27 milliards de m3. Actuellement, le Maroc compte 152 grands barrages et 141 ouvrages hydrauliques de dimension plus réduite. Un investissement supplémentaire a été consenti pour renforcer le PNAEPI (2020-2027), portant son budget global à 143 MMDH.

Dans le détail, cette rallonge a permis, selon le ministère de l’Équipement et de l’Eau, d’accélérer le projet d’interconnexion des bassins hydrauliques de Sebou et du Bouregreg, avec la réalisation en cours de la tranche urgente de cette interconnexion sur 67 km, pour atteindre le barrage d’Al Massira, avec un débit de 15 m3/s. La finalité est aussi «d’éviter que 500 à 800 millions de m3 d’eau se déversent en mer et qu’ils puissent assurer les besoins en eau potable et en eau d’irrigation au niveau de l’ensemble de ces bassins».

Par ailleurs, de nouveaux barrages sont programmés, et il est prévu d’actualiser les coûts d’une vingtaine d’infrastructures hydriques prévues et de réduire la durée des délais de réalisation. Il est aussi question d’accélérer les projets de mobilisation des eaux non conventionnelles, à travers la programmation de stations de dessalement de l’eau de mer et l’augmentation des capacités de réutilisation des eaux usées traitées de façon à atteindre les 100 millions/m3 au lieu de 30 millions/m3. En plus de l’accélération du programme d’irrigation localisée (objectif : 1 million d’hectares à l’horizon 2030), les autres mesures adoptées concernent le renforcement de l’approvisionnement en eau potable du monde rural, en élargissant la couverture des douars non alimentés et en renforçant les moyens logistiques et humains mobilisés.

Gestion de l’eau : les principales orientations royales
Le souverain a rappelé que la problématique de l’eau, sous tous ses aspects, revêt toujours une importance capitale. «Le problème de l’eau ne doit pas servir de prétexte à la surenchère politique, ni d’argument pour alimenter des tensions sociales. Il nous incombe, à nous tous, en tant que Marocains, de redoubler d’efforts pour faire un usage responsable et rationnel de l’eau», a fait savoir le Roi Mohammed VI. Dans ce sens, les administrations et les services publics se doivent de donner l’exemple, selon lui. «Il faut également assurer une gestion optimale de la demande, en concomitance avec les réalisations en cours, en matière de mobilisation des ressources hydriques», précise le Roi. Actuellement, plus de 50 nouveaux ouvrages de grande ou moyenne dimension ont été érigés, alors que 20 autres sont en cours de réalisation.

«Indépendamment de la pluviométrie qui marquera les années à venir, nous nous attachons à accélérer la réalisation du Programme national prioritaire de l’Eau 2022-2027 dont les projets sont répartis à l’échelle de tout le Royaume», explique le Souverain qui a cité l’achèvement de la construction des barrages programmés, la mise en place d’interconnexions hydrauliques et la réalisation de stations de dessalement de l’eau de mer.

À cela s’ajoute l’affermissement de l’orientation visant à assurer l’économie de l’eau, notamment en matière d’irrigation. Parallèlement, le Roi Mohammed VI a mis l’accent sur la nécessité, à moyen terme, de renforcer la politique de l’eau et de rattraper le retard dans ce domaine. «Le devoir de responsabilité impose désormais des choix durables et intégrés, ainsi que davantage de solidarité et d’efficacité et ce, dans le cadre du nouveau Plan national de l’eau, dont Nous appelons de nos vœux la mise en œuvre diligente», a-t-il souligné.

Dans ce contexte, le Roi Mohammed VI a tracé les principales orientations à suivre. Il s’agit tout d’abord de lancer des initiatives et des projets plus ambitieux, en ayant recours aux innovations et technologies nouvelles, dans les domaines de l’économie de l’eau et de la réutilisation des eaux usées. Il est question aussi d’accorder une attention particulière à une exploitation rationnelle des eaux souterraines et à la préservation des nappes phréatiques, en mettant fin au phénomène de pompage illégal et au creusement de puits anarchiques. Pour le Souverain, «les stratégies sectorielles doivent être constamment mises à jour en fonction de la pression exercée sur les ressources hydriques ainsi que de leur évolution future». Par ailleurs, le Roi a appelé à prendre en compte le coût réel de l’eau à chaque étape de la mobilisation de cette ressource et à considérer ce que cela implique en termes de transparence et de sensibilisation aux différents aspects de ce coût.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO


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