Maroc

Secteur de la santé : la coordination syndicale annonce une reprise des actions

Face au silence du ministère de la Santé et à la non-activation de l’accord du 23 juillet 2024, les syndicats de la santé reprennent la lutte. Déçus par l’absence de communication et d’avancées concrètes, ils appellent à la mobilisation générale dès début 2025, promettant grèves et sit-ins pour faire aboutir leurs revendications.

La Coordination syndicale nationale du secteur de la santé a récemment fait part de sa décision de reprendre les actions de lutte dès le début de l’année 2025. Cette annonce intervient, selon les responsables de la coordination, dans un contexte de frustration et de mécontentement croissants face au «silence» du ministère de la Santé et de la Protection sociale, ainsi qu’au non-respect des engagements pris dans l’accord du 23 juillet 2024.

La coordination syndicale souligne qu’un mois et demi après une réunion avec le ministre – au cours de laquelle il avait été convenu d’accélérer la mise en œuvre de l’accord et de finaliser les textes réglementaires des nouvelles lois sur le système de santé -, aucune avancée concrète n’a été constatée.

Les syndicats ont annoncé d’avoir tenté à plusieurs reprises de contacter le ministère, proposant même des ateliers de travail pour finaliser l’accord et ses modalités d’application, mais ces tentatives seraient restées vaines.

Le dialogue rompu, la lutte reprend
Bounnouh Mohamed, secrétaire régional du Syndicat national de la santé publique dans la région de Fès-Meknès, a mis en lumière la persistance du retard accusé dans la mise en œuvre des accords.

«Malgré les assurances données par les responsables du ministère, quant à la continuité de l’administration et la prise en compte de l’accord initial, la lenteur de la réponse a conduit le syndicat à reprendre son programme de lutte, suivant ainsi l’appel de la coordination syndicale nationale», a-t-il souligné.

Cette situation met en avant, selon lui, la détermination des syndicats à faire valoir les droits des professionnels de la santé et à obtenir des avancées concrètes. L’absence de réaction de la part du ministère est «inacceptable» pour la coordination syndicale. Celle-ci rappelle que les propositions relatives aux doléances des travailleurs de la santé sont incluses dans l’accord de juillet et constituent un début de réponse à leurs revendications. Les syndicats estiment que le gouvernement, dont le ministre de la Santé fait partie, doit s’engager à faire avancer et à satisfaire ces revendications dans les plus brefs délais.

Vers un nouveau cycle de tensions
Les membres de la coordination pointent du doigt les atermoiements incompréhensibles et l’absence de communication de la part du ministère, de nature à susciter l’inquiétude. Dans ce cadre, la coordination syndicale souligne que l’absence de dialogue institutionnel et le non-respect des engagements nuisent à l’instauration du climat de confiance nécessaire à la mise en œuvre de toute réforme du secteur de la santé. Les syndicats s’interrogent ainsi sur la capacité des professionnels de la santé à s’engager efficacement dans un tel contexte.

Face à cette situation, la coordination syndicale a décidé d’assumer ses responsabilités et de reprendre les actions de lutte pour défendre les droits et les intérêts des travailleurs de la santé. Elle dénonce un schéma récurrent où il est nécessaire de lutter pour parvenir à un accord, puis de lutter à nouveau pour imposer sa mise en œuvre.

Cette prise de position se traduira par des grèves et des sit-ins à l’échelle locale, régionale, provinciale et nationale, ainsi que par d’autres formes de protestation inédites. Les syndicats appellent en conséquence tous les travailleurs à se mobiliser et à se préparer aux prochaines étapes de lutte pour défendre leurs revendications justes et légitimes.

L’Accord de juillet : Les engagements du ministère
L’accord du 23 juillet 2024, fruit d’une réunion marathon entre le ministère de la Santé et les six syndicats les plus représentatifs du secteur, avait suscité un espoir de changement significatif.

Cet accord comprenait des mesures concrètes telles qu’une augmentation salariale mensuelle de 500 DH net pour les infirmiers et de 200 DH net pour les cadres administratifs et techniciens de santé, sous forme d’indemnités pour risques professionnels, dans le cadre des groupements sanitaires territoriaux (GST), et ce, à partir du 1er juillet 2025.

Il prévoyait également une amélioration des conditions de promotion des professionnels de santé via une commission spéciale dès juillet 2024, ainsi qu’une indemnité pour les activités liées aux programmes sanitaires, notamment la médecine de famille et les soins ambulatoires.

L’accord abordait aussi la question des diplômés de l’École nationale de la santé publique, via une commission d’étude, et la préservation des droits des professionnels de santé, tout en ajoutant de nouveaux avantages dans le cadre de la réforme du système de santé. Enfin, il définissait la procédure de recrutement dans les GST. Ces avancées avaient conduit la coordination syndicale nationale à suspendre ses mouvements de protestation, laissant entrevoir une période de dialogue et de collaboration constructive.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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