Maroc

Santé. L’OMS appelle à étudier davantage l’impact des microplastiques

Ce plaidoyer pour une réduction de la pollution par le plastique pour protéger l’environnement et préserver la santé humaine, découle d’une analyse que vient de faire l’organisation mondiale. Présentation.

Faisant suite à la publication d’une analyse de l’état de la recherche sur les microplastiques dans l’eau de boisson, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle à mener une évaluation approfondie des microplastiques présents dans l’environnement et leurs conséquences potentielles sur la santé humaine.

Pas encore de risque pour la santé humaine
Selon Dr Maria Neira, directrice du Département de la santé publique, de l’environnement et des déterminants sociaux de la santé à l’OMS, «il est urgent d’en savoir plus sur l’impact des microplastiques sur la santé parce qu’ils sont partout y compris dans l’eau que nous buvons. Certes, d’après les informations limitées dont nous disposons, les microplastiques présents dans l’eau potable ne semblent pas poser de problème pour la santé aux niveaux actuels mais nous devons en savoir plus. Nous devons aussi stopper l’augmentation de la pollution plastique dans le monde entier», a-t-elle ajouté. Ce plaidoyer de l’OMS pour une réduction de la pollution par le plastique pour protéger l’environnement et préserver la santé humaine découle d’une analyse que vient de faire l’organisation mondiale.

Éviter les microplastiques de plus de 150 microns
Selon l’analyse qui résume les dernières connaissances sur les microplastiques dans l’eau potable, ceux d’une taille supérieure à 150 microns ne sont pas susceptibles d’être absorbés dans le corps humain et même l’absorption de particules plus fines devrait être limitée. En effet, l’absorption et la distribution de très petites particules microplastiques, notamment de nanoparticules, peuvent toutefois être plus élevées bien que les données soient extrêmement limitées. Par exemple, une étude publiée en 2014 montre que les microplastiques se dégradent en nanoplastiques et inhibent la croissance d’un genre d’algue verte (la S.obliquus) ainsi que la reproduction d’un petit crustacé (le Daphnia magna). C’est pourquoi d’autres recherches sont nécessaires pour obtenir une évaluation plus précise de l’exposition aux microplastiques et de leurs effets potentiels sur la santé humaine.

Mettre au point des méthodes standardisées
Pour l’OMS, il s’agit notamment de mettre au point des méthodes standardisées pour mesurer les particules microplastiques dans l’eau, d’approfondir les études sur les sources et la présence des microplastiques dans l’eau douce et sur l’efficacité des différents procédés de traitement. L’Organisation recommande ainsi aux fournisseurs d’eau de boisson et aux organismes de réglementation de donner la priorité à l’élimination des agents pathogènes microbiens et des produits chimiques qui présentent des risques connus pour la santé humaine, tels que ceux qui causent des maladies diarrhéiques mortelles. Dans un rapport publié en 2017, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) juge également que la gestion et la réduction des macrodéchets plastiques est nécessaire et urgente mais que même si elle était totalement efficace, elle ne réglerait que la partie la plus visible du problème. Les appels récents à interdire l’utilisation de microbilles dans les cosmétiques sont bienvenus selon l’UICN mais ces microbilles ne représentent que 2% de la source des microplastiques primaires.

Faire évoluer la législation et les normes de production
L’UICN appelle donc la R&D des entreprises, l’écoconception et la législation à évoluer pour prendre en compte la production primaire de microplastiques notamment ceux issus du lavage des textiles synthétiques et de l’usure des pneus invitant les consommateurs à agir en choisissant des tissus naturels plutôt que synthétiques. En 2018, des microplastiques et des produits chimiques persistants ont été retrouvés dans presque tous les échantillons de neige et d’eau collectés par Greenpeace en Antarctique, même dans les zones les plus reculées. En 2019, une étude sur un secteur isolé et protégé (Natura 2000) à 1.400 mètres d’altitude dans le massif pyrénéen sur le versant français a montré le dépôt journalier d’une moyenne de 365 minuscules morceaux de plastique par mètre carré. Enfin, une campagne mondiale dénommée CleanSeas a été lancée à l’occasion du 4e Sommet mondial des océans tenue à Bali en Indonésie en février 2017. Elle invite les gouvernements et les entreprises à interdire les micro-plastiques dans les produits cosmétiques, à taxer les sacs en plastique et à limiter l’utilisation d’articles jetables en plastique. À cette occasion, dix pays se sont engagés à agir. Ils dévoileront l’état d’avancement de la mise en œuvre de leur stratégie commune à la fin du mois d’octobre prochain à Oslo en Norvège lors du prochain Sommet mondial des océans. 


De quoi parle-t-on ?

Les microplastiques sont les petites particules (< 5 mm) de matière plastique dispersées dans l’environnement. Il peut également s’agir de fragments d’objets en plastique ou de microbilles de plastique de plus en plus utilisées par l’industrie et dans les cosmétiques depuis quelques années ou de fibres synthétiques. Quels qu’ils soient, ils sont en tous cas devenus un sujet de préoccupation car ils s’accumulent dans les sols, les cours d’eau, les lacs, l’environnement marin et certains aliments. Et en quelques décennies, ils ont contaminé tous les océans et les espèces marines à tous les niveaux de la chaîne alimentaire d’un pôle à l’autre et jusque dans les grands fonds.



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