Maroc

Said Dor : “Le NMD offre un nouveau cadre de co-conception des politiques publiques”

Entretien avec Said Dor, Président de la Chambre de Commerce, d’industrie et de services (CCIS) de la Région Souss-Massa

Le Président de la Chambre de Commerce, d’industrie et de services de la Région Souss-Massa expose, dans cet entretien, les principaux chantiers de son mandat ainsi que les modalités de renforcement du rôle de la Chambre sur le plan économique, dans le cadre du Nouveau modèle de développement.

Au-delà de sa mission consultative, la CCIS de la Région Souss-Massa est l’une des rares Chambres qui ont pris part à l’action économique au niveau régional. Comment comptez-vous renforcer ce rôle dans le cadre du Nouveau modèle de développement ?
À l’instar de la période 2015-2021, marquée par la mise en œuvre de la régionalisation avancée, ce mandat 2021-2027 est celui de l’accélération du déploiement de ce chantier stratégique. Toutefois, avec le Nouveau modèle de développement (NMD), la conception de la seconde vague des Programmes de développement régionaux (PDR), ainsi que les autres feuilles de route instituées par la loi organique des Régions et des communes, requièrent une intention particulière, puisque le NMD offre un nouveau cadre de co-conception et de convergence de l’ensemble des politiques publiques avec l’État. Au-delà de sa mission consultative et de sa représentativité du tissu économique, la Chambre de Commerce, d’industrie et de services de la Région Souss-Massa a déjà fait le choix d’être partie prenante à l’action économique.

Notre établissement a adhéré à la réforme des Chambres en vue de renforcer son rôle. Ce dernier passe davantage par notre force de proposition dans le cadre de l’intelligence collective au niveau régional et notre capacité de mobilisation sur le plan institutionnel, puisque la CCIS est un partenaire privilégié de l’ensemble des acteurs régionaux. Aujourd’hui, grâce à la déclinaison régionale du PAI, une première réponse à cette question a été apportée à la diversification de l’économie régionale afin de sortir du triptyque Agriculture, Tourisme et Pêche (ATP). Il s’agit aussi d’exploiter de nouveaux gisements économiques via la mobilisation de nouvelles zones d’activités économiques conformément aux orientations du NMD. Cela signifie que la prochaine décennie devra insuffler un élan supplémentaire de développement afin d’améliorer l’état de santé de l’économie régionale en matière d’attractivité et de création de richesse et surtout d’emplois. La CCIS est également l’une des rares Chambres ayant déjà institué l’appui à l’entrepreneuriat féminin afin de renforcer le taux d’activité des femmes conformément à ces mêmes orientations, en plus de l’encouragement de l’investissement privé, notamment à travers l’appui apporté au Technopark, ainsi que le renforcement du capital humain, en l’occurrence les ressortissants et les élus dans le cadre de la nouvelle feuille de route de la CCIS.

À quatre reprises, vous avez présidé la CCIS de la Région Souss-Massa. Quelles seront vos priorités pour l’actuel mandat ?
En vertu des actions tracées dans le cadre du Plan de développement des Chambres de Commerce, d’industrie et de services, la CCIS de Souss-Massa continuera à œuvrer à parachever les chantiers tracés par cette feuille de route. Il s’agit aussi de notre mobilisation et adhésion à la mise en œuvre régionale du NMD tout en tirant les leçons du contexte pandémique et son impact sur les secteurs économiques, à travers une meilleure résilience du tissu économique. Consciente de la nécessité d’apporter des réponses concrètes à l’ensemble de ces exigences, la CCIS a préparé un projet de feuille de route, qui est au stade de conception, pour cette mandature. Articulée autour de six principaux axes, cette future feuille de route porte sur plusieurs chantiers, notamment le renforcement des mécanismes de gouvernance et des rôles de consultation et de représentation de la Chambre ainsi que la consolidation de ses partenariats institutionnels et économiques. Il est aussi question de contribuer à l’accompagnement de la déclinaison régionale du PAI et à la réalisation de projets structurants, notamment les zones d’activités économiques et l’appui à l’entreprise, dans le cadre d’une politique de proximité, tout en consolidant l’autonomie financière de la CCIS à travers la génération de plus de recettes et la promotion des échanges commerciaux entre la région et l’international.

La CCIS joue un rôle fédérateur, surtout avec le secteur privé. Dans ce contexte de pandémie, comment comptez-vous défendre les intérêts des professionnels et des branches d’activités que vous représentez ?
Dans le cadre de son rôle représentatif, la Chambre de Commerce, d’industrie et de services de la Région Souss-Massa est à l’écoute de ses ressortissants. Il a été procédé à l’institutionnalisation et la formalisation de sa relation avec ses ressortissants afin de pérenniser le contact entre la Chambre et les associations professionnelles dans le but de remonter et défendre leurs doléances auprès des pouvoirs publics. À cet égard, plusieurs actions ont été menées tout au long du contexte pandémique en vue d’accompagner les ressortissants de la Chambre, surtout les branches d’activités les plus touchées par la Covid-19, mais aussi à travers le renforcement de leurs capacités sur le plan fiscal, réglementaire et financier. Il s’agit aussi de faciliter l’accès des ressortissants aux administrations publiques et aux structures professionnelles.

Pour assurer cette double mission, la Chambre a procédé à l’installation de plusieurs guichets uniques au sein de cette institution. Parmi eux, les représentations de l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC), Maroc-PME, Dar Al Moukawil, l’ASMEX, l’APEBI et prochainement certains GIAC. La création de ces interfaces a renforcé aussi le rôle de la Chambre en matière d’accompagnement et proximité vis-à-vis de ses adhérents et membres conformément aux missions assignées à la Chambre. Par ailleurs, notre institution a réinventé sa relation avec les administrations dans le cadre de la programmation de réunions régulières de concertations et d’échanges, notamment avec la Direction des Impôts, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), la Direction de la Douane et bien d’autres, pour répondre aux différentes doléances et sollicitations de ses ressortissants et d’améliorer le climat des affaires.

La défense des intérêts des professionnels et des branches d’activité passe aussi par l’accès à l’information et la diplomatie économique qui est une priorité majeure avec les partenaires étrangers pour la recherche de nouveaux débouchés commerciaux pour les produits de la Région Souss-Massa, le développement des investissements directs étrangers (IDE) et le renforcement de l’attractivité du territoire.

La CCIS de Souss-Massa fait partie des sept Chambres qui ont bénéficié de conventions à utilité économique, notamment en ce qui concerne le financement du complexe multi-service. Où en est ce projet qui devrait impulser le rôle de la CCIS de Souss-Massa ?
Mobilisant 17 MDH, cette convention, qui s’inscrit dans le cadre du financement des projets d’intérêt économique des CCIS du Royaume prévu dans le plan de développement de la CCIS, porte sur les modalités d’appui de l’État à notre institution afin d’achever les travaux de réalisation du complexe multi-service.

Ce complexe renforcera notre autonomie. Il nous permettra également d’améliorer les services rendus aux ressortissants de la CCIS-SM et offrira un service de domiciliation et d’accompagnement des TPME du secteur tertiaire au niveau des plateaux bureaux, et proposera une vitrine d’exposition aux PME régionales et nationales au niveau des showrooms. Il est à rappeler que le complexe multi-services de la CCIS-SM, qui s’étend sur une superficie de 27.785 m2, compte 4 composantes principales, à savoir 5 showsrooms d’une superficie moyenne de 400 m2, en plus d’une mezzanine et d’un sous-sol, des plateaux de bureaux d’une superficie allant de 140 m2 à 180 m2, bâties en R+3 avec un parking au sous-sol, un espace d’exposition et le Technopark d’Agadir. Ce dernier, opérationnel depuis 2 mois, a été réalisé en partenariat avec le Conseil Régional et le ministère de l’Industrie et du commerce. Il hébergera, à terme, 100 startups (50 y sont déjà installées) sans compter les positions au niveau de son espace co-working, le plus grand du Royaume.

L’achèvement des travaux de réalisation du complexe multi-services, objet de la convention mentionnée ci-dessus, concerne les travaux de finition des plateaux de bureaux ainsi que leur équipement, l’achèvement des travaux d’aménagement extérieur, y compris la construction et l’équipement d’une buvette/restaurant ainsi que l’aménagement et l’équipement d’un espace d’exposition sur 3000 m2. Enfin, il est à signaler que la CCIS compte prochainement lancer l’appel à manifestation d’intérêt concernant la location des 5 showrooms.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO Suppléments



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