Sahara. Participation politique : les régions battent tous les records
Les taux de participation enregistrés aux élections du 8 septembre 2021, dans les trois provinces du Sud, ont confirmé l’attachement des citoyens à l’intégrité territoriale du Royaume, avec un message fort qui se dégage de cette mobilisation massive. Une forte légitimité a ainsi été acquise par les nouveaux élus, en tant que représentants uniques des populations du Sahara marocain.
Les taux de participation, se situant entre 58% et 66%, enregistrés lors des élections du 8 septembre dernier, revêtent un caractère fortement symbolique, selon les observateurs de la scène politique nationale. En effet, et après que la région Lâayoune-Sakia El Hamra ait enregistré le score le plus élevé sur le plan national (66,94%), la forte mobilisation dans les deux autres régions sahariennes, celle de Guelmim-Oued Noun (63,76%) et celle de Dakhla-Oued Eddahab (58,30%) se doit également d’être relevée. Elle indique qu’un travail d’encadrement préalable, en profondeur, a été accompli sur le terrain, par l’État et les partis politiques.
Ceci a permis aux populations des provinces du Sud de s’exprimer de manière massive à l’occasion des dernières élections. Le message émis par les Marocains du Sahara est adressé, également, à la communauté internationale, avec un scrutin qui a pu offrir toutes les garanties de transparence requises, comme cela a été constaté par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), dans son rapport d’évaluation de l’opération électorale. Il faut dire aussi que les seuils de participation atteints appellent les nouveaux conseils, élus au sein des trois régions, à tracer une feuille de route reposant sur les recommandations du Nouveau modèle de développement, dans l’optique de définir des plans d’action qui s’inscrivent dans la continuité des programmes de développement régionaux. Le nouveau mandat des élus des provinces du Sud sera, par conséquent, marqué par la nécessité de donner naissance à une nouvelle élite politique dans ces provinces, avec la nomination ou l’élection, aux postes supérieurs, de plusieurs profils originaires des trois régions. À souligner que le climat favorable, ayant prévalu à l’occasion de la tenue de ces élections, atteste aussi de la maturité des acteurs politiques qui sont investis, notamment, d’une mission d’encadrement des citoyens. Pour finir, il faut rappeler que tant les jeunes que les femmes ont pu améliorer, de manière notable, leur présence au sein des nouveaux Conseils communaux et régionaux des provinces du Sud.
Un nouveau souffle pour la régionalisation avancée
Si le contexte électoral était sous l’emprise de la pandémie, la forte participation électorale des citoyens des trois provinces a démontré aux séparatistes que la marocanité du Sahara a été confirmée sans équivoque. Preuve, s’il en fallait, de la forte adhésion des Sahraouis au projet de consolidation de l’édifice démocratique et institutionnel de leur pays, et leur pleine intégration au chantier de la régionalisation avancée. Sur ce registre, la contribution des régions du Sud au PIB national devrait se voir renforcer durant les prochaines années, sans oublier que la déconcentration du pouvoir de décision, en matière budgétaire, est à même de conférer une nouvelle dimension à l’autonomie de gestion des Conseils régionaux de ces provinces. En effet, les prérogatives des régions seront renforcées après l’entrée en vigueur des schémas de déconcentration. Parmi les effets directs induits par la forte participation constatée, il faut signaler la consolidation de la légitimité des conseils élus qui pourront se doter de tous les moyens nécessaires en vue de mettre en œuvre les programmes prévus dans leurs mandats. Pour rappel, lesdits conseils ont pu, jusqu’à présent, finaliser l’agenda de la rentrée régionale et communale, prévue durant ce mois de novembre, dans l’optique de lancer des programmes qui répondent aux attentes des populations. Il faut dire que la mise en œuvre de la régionalisation avancée est une responsabilité partagée entre l’administration centrale et les instances élues des trois régions du pays. Des contrats-programmes ont été finalisés dans l’objectif de faire converger les efforts des conseils élus et ceux du gouvernement avec, en perspective, l’aboutissement dans les délais des projets validés par les instances élues.
Une forte légitimité pour les élus
Le nouveau mandat politique, au sein des trois régions, sera dominé par la consolidation des liens des provinces du Sud avec les autres régions du pays, ainsi que par l’émergence d’une nouvelle élite qui sera chargée du volet de la diplomatie parallèle. L’enjeu reste donc important pour la classe politique des populations du Sahara marocain, nécessitant la mise en place d’une feuille de route coordonnée avec la société civile, destinée à améliorer les modes de défense de la cause nationale. La légitimité obtenue grâce à la forte participation au dernier scrutin devrait aussi permettre aux élus d’être plus audacieux en matière de conception des projets de développement à fort impact économique et social. Les trois régions s’avèrent, dans cette optique, particulièrement qualifiées pour enregistrer les taux de croissance les plus élevés du pays sur le plan économique et en matière d’indicateurs de développement humain.
Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO Docs