Saaïd Amzazi : « toute décision doit être bien réfléchie »
Entretien avec Saaïd Amzazi, ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Comment appréhendez-vous cette rentrée ?
Ce n’est pas une rentrée ordinaire. Nous faisons face à une situation exceptionnelle, comme partout dans le monde. Personne n’a de visibilité claire sur l’évolution de la situation épidémiologique, ce qui nous a poussés à adopter une approche non-conventionnelle, soit le scénario le plus sage pour cette rentrée. Il en va de la responsabilité de l’État d’apaiser les craintes des familles pour assurer une rentrée sereine.
Toutes les garanties sont-elles assurées ?
Nous travaillons sur les différents scénarios de rentrée depuis juillet dernier, en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique. La nouveauté réside dans l’adoption d’une formule à mi-chemin entre l’enseignement à distance et celui présentiel, en raison de la situation sanitaire inquiétante. Nous avons choisi d’assurer la rentrée dans tout le pays, première décision qui a été prise, en associant étroitement les familles. La responsabilité de la sensibilisation et de l’accompagnement est collective. Nous avons donné aux familles la possibilité de décider pour que l’accueil des élèves se fasse dans la sérénité. Le protocole sanitaire adopté est très rigoureux, ce qui a permis d’assurer le bon déroulement des examens du baccalauréat.
Comment faire en sorte que la responsabilité soit réellement partagée durant cette rentrée ?
Un appel à la préservation de l’esprit de solidarité et de sacrifice, qui a été très présent durant l’année scolaire précédente et qui nous a permis d’éviter l’année blanche, a été lancé à destination des familles et du corps éducatif. Le plus important est que la décision de la rentrée ne soit plus typiquement pédagogique, mais qu’elle implique plusieurs intervenants pour gérer cette crise, avec l’exigence de l’ordre public sanitaire qui s’impose. Toute décision doit être bien réfléchie car 10 millions d’élèves et d’étudiants sont concernés.
Younes Bennajah / Les Inspirations Éco