MarocTable ronde

Réussite du Made in Morocco : les leviers à actionner

Pour assurer la pérennité du Made in Morocco, la promotion de l’investissement s’avère être un atout incontournable. Sans pour autant négliger la promotion et l’amélioration de la réputation de la Marque Maroc en interne, mais surtout à l’international. 

Dans la promotion du Made in Morocco, il est important d’actionner plusieurs leviers pour pérenniser le développement de la production nationale. Quand il s’agit justement de production de produits de grande consommation, les marques s’adressent en premier lieu aux consommateurs. «Afin d’emmener des marques marocaines à l’étranger, il faut créer des canaux d’écoulement avec les consommateurs», explique Adil Douiri, directeur général principal de Mutandis. Le groupe a, en effet, acquis la marque centenaire américaine Season, qui est en fin de compte devenue une marque 100% marocaine. Mutandis a ainsi hérité de tous les contrats qu’avait cette entreprise avec les supermarchés et hypermarchés présents aux États-Unis.

«Une fois ces canaux ouverts, rien ne nous empêche d’aller voir d’autres industriels marocains qui peuvent produire de nouvelles gammes de produits pour la marque», explique Douiri.

Les contrats locaux ouvrent, en effet, la voie à tout un pan de l’industrie marocaine, à condition que ces derniers soient capables de produire de la quantité pour de grands marchés comme celui des États-Unis. L’exemple le plus éloquent est celui du groupe LabelVie, qui a fait l’acquisition de 6 supermarchés en France, qui enregistrent à eux seuls près de 6 MMDH de chiffre d’affaires, soit quasiment la moitié des ventes de LabelVie au Maroc.

Le groupe peut, dans ce sens, profiter de l’industrie nationale pour alimenter son marché à l’Hexagone à des prix de production nationale très compétitifs. «Le plus urgent pour l’industrie marocaine c’est d’ouvrir les canaux d’accès aux consommateurs étrangers», détaille Douiri dans ce sens.

Ce point de vue de création de canaux d’accès aux marchés étrangers dépend de la nature des secteurs, assure de son côté Ezzohra Samouh, directrice générale d’Afrique Câbles. Elle estime que «certains secteurs arrivent facilement à s’exporter et, de ce fait, à être des vrais ambassadeurs de la marque Maroc à l’étranger. D’autres pas autant».

Pour le secteur de la production des batteries, le niveau de la qualité doit être supérieur, répondant aux standards internationaux de l’industrie automobile. Il s’agit également de devoir se forger une réputation irréprochable auprès des constructeurs automobiles mondiaux de premier rang. Ezzohra Samouh explique dans ce sens que «c’est le cas d’Afrique Câbles qui a été homologué par le groupe Renault; nous prônons la qualité dans nos produits. C’est la clé d’un positionnement aussi bien au Maroc qu’à l’international».

L’investissement, la clé de voûte
Par ailleurs, il est à préciser que le renforcement de l’investissement est la clé de voûte du renforcement du système Made in Morroco. Dans ce sens Salim Ennaji, Founder managing partner d’Agilis advisory, affirme qu’il y a encore du travail à faire dans ce sens, «celui de démystifier, auprès de beaucoup d’entrepreneurs marocains, la logique du Made in Morocco et de l’industrie. Il faut dire qu’à date d’aujourd’hui, le secteur industriel présente un facteur de blocage dans le mindset de certains investisseurs marocains». L’investisseur local est de nature prudente, il doit en effet sortir d’un certain confort et prendre le risque, pour aller dans le sens de la création de richesse, de l’emploi et de la valeur ajoutée, conseille Ennaji.

Pour y parvenir, il est ainsi question que les investisseurs se fassent accompagner par des industriels. «Tout le monde ne peut être fin connaisseur du domaine industriel. L’industrie est une infime partie de la population des entrepreneurs. Dans cette logique, les investisseurs peuvent les financer, et accompagner leurs opérations industrielles», confirme-t-il dans ce sens.

La réputation, un atout majeur
La réputation et la perception représentent des atouts majeurs de la réussite du Made in Morocco. Le Royaume est en effet défini sur le Net, comme étant une économie diversifiée, avec des industries telles que l’agriculture, le textile, l’électronique et le tourisme. Plus encore, les produits couramment fabriqués au Maroc sont la maroquinerie, la céramique, les tapis et les épices.

Cette définition a interpelé les intervenants de la table ronde. Ali Seddiki, directeur général de l’AMDIE, est entièrement d’accord sur le fait que la seule diffusion de spots du Morocco Now, la campagne de promotion de la Marque Maroc, à l’international n’est pas du tout suffisante pour faire démontrer le développement socio-économique que connaît le pays.

En revanche, il estime que cette communication est nécessaire, car les chiffres sont là pour confirmer que ce n’est pas la réalité du Maroc. «La Marque Maroc fait partie des 5 marques ayant réalisé la croissance la plus forte dans le monde. Notre pays se place aussi en troisième position du classement mondial du «Financial Times», dans le top 50 des économies les plus attractives dans le monde en termes d’investissements en 2023», confie le DG de l’AMDIE. Il rappelle que «le Royaume, sur les 20 dernières années, a connu un bond énorme. Nous sommes non seulement des fabricants de véhicules mais nous sommes aussi des designers de véhicules. Le Maroc dispose de l’un des plus grands centres de R&D dans lequel on fait du design de véhicules pour le groupe Stellantis». La deuxième industrie exportatrice au Maroc est l’automobile après les phosphates, grâce à l’OCP.

Dans le top 5 des secteurs nationaux exportateurs figure également l’aéronautique. Le Maroc est effectivement une économie diversifiée, qui demeure tributaire de l’agriculture, mais qui dispose d’une vraie offre exportable bien réputée à l’international.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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