Maroc

Retraite, IPE, télépaiement… : Le patron de la CNSS dit tout

Tous les grands dossiers de la CNSS ont été passés en revue par Said Ahmidouch, DG de la Caisse. Des chantiers qui s’inscrivent dans le projet relatif  à la transformation du modèle de fonctionnement de l’organisme en un système plus performant.

Le directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), Said Ahmidouch, était l’invité, mardi dernier, de la Chambre de commerce suisse au Maroc (CCSM) afin de participer à une conférence-débat autour du thème de «La CNSS à l’heure de la transformation». Ahmidouch s’est ainsi livré à deux exercices : un premier, celui de l’exposé des principales problématiques liées au mode de fonctionnement et à l’efficacité de la Caisse et un deuxième, celui de la présentation du bilan d’activité de l’exercice 2014. Pour le DG de la Caisse, l’année 2014 a marqué la fin du plan triennal 2012-2014. Cet exercice a vu le nombre de salariés déclarés atteindre les 3 millions, contre 2,54 enregistrés en 2011. Le taux de couverture des salariés du secteur privé a ainsi été porté à 81,4% (contre 68% en 2011).

Aussi, de nouvelles prestations avaient été instaurées, telles l’indemnité pour perte d’emploi et le remboursement des cotisations salariales au profit des assurés ayant atteint l’âge de la retraite, sans pour autant avoir cumulé les 3.240 jours requis pour pouvoir prétendre à une retraite totale. Pour ce qui est de l’assurance maladie, le principe de prise en charge des médicaments coûteux et l’élargissement de la liste des affectations bénéficiant de l’exonération du ticket modérateur ont été instaurées afin d’améliorer l’accès aux soins des affiliés.

À partir de là, le montant des prestations servies, tous régimes confondus, a atteint 16 MMDH en 2014, contre 12,4 MMDH en 2011, pour une évolution constatée de 9%. Des avancées ont également été constatées pour ce qui est des délais de paiement des prestations. Ces derniers ont été ramenés à 19 jours au lieu de 34 pour le régime général, et à 32 jours au lieu de 62 pour l’assurance maladie obligatoire (AMO).

Par ailleurs, les relations entre la CNSS et ses clients se sont dématérialisées davantage depuis le lancement du portail Damancom, plateforme adoptée par plus de 42% des clients professionnels (les entreprises) contre seulement 28% deux ans auparavant. Aussi, Said Ahmidouch a attiré l’attention sur l’augmentation du nombre de représentations (de 84 à 102), ainsi que sur la mise en place d’une plateforme virtuelle, disponible pour smartphones, visant à faciliter davantage l’accès des assurés à leurs informations personnelles, au suivi des déclarations et à leurs états.

Le service Allo Damane, un centre d’appel, a également été instauré pour traiter tous types de déclaration, réclamation et autres doléances. Par ailleurs et bien que le bilan de l’exercice 2014 soit, en somme, satisfaisant pour son dg, ce dernier n’a toutefois pas manqué de relever certains dysfonctionnements et les a exposés à l’audience en toute transparence. La question de la non-affiliation des non-salariés a ainsi été relevée, faisant remarquer que selon les chiffres du Haut-commissariat au Plan (HCP), près de 53% (5,86 millions de personnes) des travailleurs marocains ne répondent pas à la désignation de «salarié», ce qui les exclut de facto de l’affiliation au régime de la CNSS. Aussi, un comité ministériel est en passe de proposer des décrets d’application afin de remédier à ce problème.

Ahmidouch commente, à ce sujet, que «deux projets de loi sur la retraite, (99-15) et la couverture maladie (98-15) sont soumis à la deuxième Chambre pour examen et concernent particulièrement les travailleurs non-salariés». Ensuite s’est imposée au débat la question des médicaments génériques. À ce sujet, le patron de la CNSS a confié qu’au Maroc «les médecins n’ont pas le droit de prescrire la molécule et sont contraints par la loi de préciser la dénomination commerciale du produit.

Ceci doit changer. Nous avons fait une demande dans ce sens aux pouvoirs publiques». Ont également été abordées les questions du certificat de vie et de son manque de pertinence, du vide juridique qui entoure les polycliniques privées et du télépaiement. Ahmidouch a avancé que des projets de loi, d’amendements et de décrets étaient en préparation et que l’ensemble des problématiques listées par ses soins seront proprement adressées dans le cadre d’un programme de réajustement et d’optimisation des moyens ainsi que du mode de fonctionnement de la Caisse. 


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