Ressources en eau : les grands chantiers de l’Agence du bassin hydraulique
La contribution de l’Agence du bassin hydraulique de Sakia el Hamra et Oued Eddahab, dans le programme national pour l’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, reste primordiale. Le bilan des missions de l’Agence fait ressortir plusieurs acquis avec la continuité de nombre de projets structurants de sécurisation des ressources hydrauliques.
«Le secteur de l’eau au Maroc a connu un événement majeur par la signature, le 13 janvier 2020, sous la présidence de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’assiste, de la convention de mise en œuvre du programme national pour l’approvisionnement en eau potable et d’irrigation (PNAEPI), dont le coût s’élève à plus de 115,4 MMDH», déclare Mr. Rachid Rhandi, directeur de l’Agence du bassin hydraulique de Sakia el Hamra et Oued Eddahab. «Ce programme, couvrant la période 2020-2027, a été élaboré sur Hautes instructions Royales et revêt un caractère stratégique dans un contexte amplifié par l’effet du changement climatique». C’est dans ce contexte que l’Agence du bassin hydraulique de Sakia el Hamra et Oued Eddahab, en tant qu’acteur principal de la gestion et la planification des ressources en eau dans sa zone d’action, contribue à la mise en œuvre de la convention du PNAEPI 2020-2027, à travers la concrétisation d’actions qui s’articulent autour de cinq axes principaux.
Les cinq axes d’intervention prioritaires de l’Agence
Dans le cadre du premier Axe, intitulé «Amélioration de l’offre hydrique», le barrage de Sakia el Hamra est en cours de construction par le ministère de l’Équipement, du transport, de la logistique et de l’eau, avec une capacité qui atteint 113 Mm3. «Ce barrage vise non seulement la recharge de la nappe mais, également, la protection de la ville de Laâyoune contre les inondations», indique le directeur de l’Agence. Ensuite, la prospection et le dégagement des ressources en eau souterraine, à travers la réalisation des travaux de forages de reconnaissance et de forages profonds, ainsi que la réalisation d’études techniques. La liste des études projetées englobe les études géophysiques, les diagraphies, les études hydrogéologiques, les études isotopiques, et celle de modélisations.
Dans ce sens, «nous prévoyons, dans les prochains jours, la signature de la convention relative à la réalisation de ces projets avec le ministère de l’Équipement, du transport, de la logistique et de l’eau, pour un budget alloué qui atteint 800 MDH, couvrant la période 2020-2027», dévoile Rhandi.
Quant au deuxième axe, relatif à la gestion de la demande et la valorisation de l’eau, l’Agence est en cours de mise en place de deux contrats de nappes, le premier concerne celle de Dakhla, (en cours de signature) et le second celle de Foum El Oued (en phase d’étude). Il faut rappeler que ces contrats ont pour objet principal une gestion intégrée, concertée et durable des ressources en eau. Le troisième Axe vise, de son côté, le renforcement de l’alimentation en eau potable en milieu rural. L’Agence a achevé, au cours de cette année 2021, la réalisation de quatre forages de reconnaissance au centre Gargarat (province d’Aousserd) et 2 autres, respectivement au centre Lacraa (province de boujdour), et de Amegriw (province de Tarfaya). Ces projets viennent renforcer l’alimentation en eau potable de ces centres émergents. À signaler, par ailleurs, la réalisation de plusieurs forages de reconnaissance sur les trajectoires des transhumance destinés à l’abreuvement du cheptel. Pour l’Axe relatif à la réutilisation des eaux usées épurées pour l’arrosage des espaces et ceintures vertes, l’Agence a pu, durant les années précédentes, réaliser plusieurs études portant sur la réutilisation des eaux usées épurées des centres situés dans sa zone d’action, notamment ceux de Dakhla, Laâyoune, Smara, Boujdour, Tarfaya, Akhfennir, et El Ouatia. «La réutilisation de ces eaux est une technique en pleine expansion, principalement associée à l’arrosage. Cela va permettre de combler le déficit hydrique dans la région et de fournir des quantités supplémentaires d’eau en accélérant le cycle d’épuration naturelle de l’eau, et également d’assurer l’équilibre et la protection du milieu environnant», précise Rhandi. Enfin, il faut citer l’Axe de la communication et la sensibilisation qui occupe une importance capitale dans le PNAEPI 2020-2027 : «La question de l’eau concerne tout un chacun», insiste-t-il. De ce fait, l’Agence contribue à développer la culture de l’eau chez les acteurs et auprès du grand public, et à favoriser leur implication dans la préservation de cette denrée rare. Dans ce sens, plusieurs actions de communication et de sensibilisation ont été menées par l’Agence au mois de mars, à l’occasion de la journée Mondiale de l’Eau, alors que d’autres mesures vont voir le jour ce mois-ci. À noter que, durant ces campagnes de communication lancées périodiquement, «nous incitons les utilisateurs d’eau à rompre avec les habitudes irrationnelles de consommation et à adopter de nouvelles pratiques plus saines. Ces petits gestes écocitoyens permettent l’extension de l’accès à l’eau à des femmes et des hommes qui n’en bénéficiaient pas encore et le maintien de l’accès à une eau de bonne qualité pour les générations futures», insiste le directeur de l’Agence.
Un acteur majeur en matière de planification des ressources en eau au sein des régions du Sahara marocain.
«Je signale tout d’abord, que la zone d’action de l’Agence couvre complètement les régions de Laâyoune Sakia el Hamra et Dakhla-Oued Eddahab, et partiellement celle de Guelmim Oued Noun. D’ailleurs, le Bassin du Sahara est le plus grand bassin hydraulique marocain avec une superficie de près de 284.899 km2. Par conséquent, nous intervenons sur les trois régions du Sahara Marocain», précise le directeur de l’Agence. Il est utile de rappeler que dans ces régions la gestion des ressources en eau revêt un caractère spécifique du fait du contexte climatique aride et très variable, des séquences de sécheresse sévère et de la rareté des ressources en eau. Ceci constitue un caractère marquant des régimes climatiques et hydrologiques du Bassin. Gérer la ressource en eau, dans ce contexte, représente un défi majeur et, de ce fait, «nous nous focalisons, généralement, sur deux volets principaux : le premier porte sur la planification des ressources en eau, via la réalisation d’études d’évaluation et de suivi de l’évolution de l’état des ressources sur le plan quantitatif et qualitatif ainsi que celle relative à la planification, la gestion et la préservation de l’eau et la prévention des effets des phénomènes climatiques extrêmes. Quant au second volet, il concerne la gestion durable des ressources en eau, qui est assurée à travers l’amélioration de la connaissance des ressources hydriques ainsi que la mobilisation et le contrôle du domaine public hydraulique. Finalement, pour atteindre ces objectifs, nous menons une stratégie fondée sur une conviction reposant sur la gestion anticipative, concertée et dynamique des ressources en eau», conclut le directeur de l’Agence.
Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO Docs