Maroc

Rentrée scolaire : les banques au secours des parents

Pour de nombreux ménages, la rentrée scolaire est une source de stress en raison des achats de fournitures scolaires ainsi que de frais associés à l’éducation des enfants dans ce contexte d’inflation et de baisse du pouvoir d’achat des Marocains. Beaucoup d’entre eux se tournent vers les banques au moment où les taux d’intérêt explosent.

Après plusieurs semaines de vacances, les élèves ont retrouvé ce lundi le chemin de l’école pour un marathon de neuf mois. Un moment de retrouvailles, mais aussi le point de départ d’une nouvelle année académique avec de nouvelles opportunités d’apprentissage et de développement. Contrairement aux apprenants, pour les parents, la fin des vacances est souvent synonyme d’un retour à une routine quotidienne plus rigide. C’est aussi une source de stress en raison des achats de fournitures scolaires ainsi que d’autres frais associés à l’éducation des enfants. Une rentrée sous haute tension, dans ce contexte d’inflation et de baisse du pouvoir d’achat des ménages marocains.
Les résultats de l’enquête permanente de conjoncture auprès des ménages, publiée en juillet dernier et menée par le Haut-commissariat au plan (HCP), montrent qu’au deuxième trimestre 2023, le moral des ménages poursuivait sa tendance baissière pour atteindre son niveau le plus bas depuis le début de l’enquête en 2008. Dans le détail, 87,3% des ménages déclarent une dégradation du niveau de vie au cours des 12 derniers mois, 10% ont ressenti un maintien au même niveau et 2,7% une amélioration. Le solde d’opinion sur l’évolution passée du niveau de vie est resté négatif et a atteint son niveau le plus bas avec moins 84,6 points, contre moins 81,5 points au trimestre précédent et moins 73 points au même trimestre de l’année passée. S’agissant de l’évolution du niveau de vie au cours des 12 prochains mois, 53,4% des ménages s’attendent à une dégradation, 36,9% à un maintien au même niveau et 9,7 % à une amélioration.
Or, les dépenses relatives aux fournitures scolaires, qui varient considérablement selon les familles et selon aussi qu’un enfant est scolarisé dans le segment public ou privé, ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Par exemple, pour les enfants scolarisés dans l’enseignement public, la dépense annuelle moyenne des ménages a été estimée à 1.087 dirhams en 2022 contre 7.726 dirhams pour les enfants scolarisés dans le privé. Pour les familles qui visent l’excellence, le montant des droits de première inscription peut très vite grimper à 20.000 DH avec des mensualités de 4.500 DH pour la maternelle et l’élémentaire, 6.500 DH pour le collège et 7.500 DH pour le lycée. Pour subvenir aux besoins de leur progéniture, certains parents n’ont autre choix que de se retourner vers les banques pour solliciter des emprunts, essentiellement des crédits de consommation. Or, les taux d’intérêt en vigueur actuellement au Maroc sont élevés rendant ainsi les crédits plus chers.
En effet, selon la Banque centrale, les taux débiteurs ont connu une augmentation trimestrielle de 53 points de base à 5,03% au premier trimestre 2023. Pour le crédit à la consommation, le taux se situait déjà à plus de 7% en mars dernier dans certaines banques de la place, qui imputent cette hausse aux relèvements par Bank Al-Maghrib de son taux directeur. Ce qui place les ménages entre le marteau des écoles et l’enclume des circuits de financement, alors que la rentrée universitaire, elle aussi, se profile à l’horizon.
Financement du coût de la vie d’étudiant
Là encore, la facture sera sans doute très salée pour les Marocains les moins nantis qui vont devoir se rabattre sur le circuit bancaire, où la concurrence bat son plein en termes d’offres. C’est le cas, notamment, de Bank Of Africa qui propose un accompagnement à travers des solutions de financement des études supérieures. L’offre, baptisée «Crédit Enseignement +», est destinée aux étudiants qui envisagent de poursuivre leurs études supérieures, passer un stage ou bénéficier d’un programme d’échange à l’étranger. Elle comprend un financement pouvant aller jusqu’à 250.000 DH, à raison de 50.000 DH par année d’étude, avec une durée maximale de remboursement de 12 ans et un différé allant jusqu’à 6 ans. Il y a également le «Crédit Enseignement + Complémentaire».
De son côté, la Société générale met aussi à la disposition des étudiants un prêt appelé «Études Bank-In». Il s’agit d’une offre de crédit dédiée aux étudiants qui poursuivent des études supérieures au Maroc ou à l’étranger. Elle est composée de deux financements. L’un est destiné aux frais de scolarité soit 50.000 DH par année d’études (au-delà si nécessaire) et l’autre au financement du coût de la vie. Ce financement peut aller jusqu’à 15.000 DH pour des études au Maroc et 35.000 DH pour des études à l’étranger.
La durée est de 1 à 10 ans avec possibilité d’un différé partiel allant jusqu’à 5 ans. À noter qu’il existe une possibilité de différer le remboursement du crédit jusqu’après l’entrée dans la vie active de l’étudiant. Enfin, la Banque populaire propose, quant à elle, un prêt qui peut également aller jusqu’à 250.000 DH à raison de 50.000 DH par année d’études avec une durée de remboursement de 12 ans. La liste est loin d’être exhaustive. D’autres banques proposent aussi des produits adaptés aux besoins et aux préoccupations de la population estudiantine marocaine, notamment par le biais de leur palette de produits de crédit à la consommation. Sans doute une véritable aubaine pour de nombreux ménages marocains !

 

Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO



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