Remaniement ministériel. El Otmani attend les propositions des chefs de partis
Après des rencontres marathoniennes avec le chef de gouvernement, les dirigeants des partis de la majorité doivent maintenant proposer des profils de haut niveau. Ils sont appelés à faire preuve de maturité politique dans le choix des futurs ministres.
Saâd Eddine El Otmani rencontre depuis plusieurs jours, chacun des secrétaires généraux des partis de la majorité. Selon des sources proches du dossier, le chef de gouvernement aurait expliqué à ses interlocuteurs la méthodologie, la philosophie et la feuille de route du prochain remaniement ministériel. En effet, El Otmani exerce ainsi l’une de ses plus importantes et sensibles prérogatives constitutionnelle en respect de l’article 47 de la Loi suprême.
Ce dernier stipule que «…Sur proposition du Chef de Gouvernement, le Roi nomme les membres du gouvernement…, Le Chef de Gouvernement peut demander au Roi de mettre fin aux fonctions d’un ou de plusieurs membres du gouvernement».
Selon nos sources, El Otmani a demandé aux chefs de partis de prendre toute la mesure du contexte politique, social et économique du pays à la lumière des orientations royales exprimées lors de ses récents discours. Le chef de gouvernement a mis l’accent sur la nécessité de proposer des profils compétents qui privilégient le travail de terrain et surtout qui peuvent prendre à bras-le-corps les dossiers prioritaires et à leur tête la question sociale. Ils doivent aussi être capables d’accélérer la cadence des grands chantiers dont certains se trouvent à l’arrêt dans des régions sensibles.
Ces futurs ministres doivent être choisis par leurs partis en fonction de leur capacité à travailler dans un esprit de convergence et de pouvoir affronter les obstacles sans considération politicienne. Ils doivent aussi jouer le rôle de locomotive afin d’insuffler un air d’émulation parmi les ministres restants. Les chefs de partis ont été attentifs aux explications d’El Otmani qui désormais attend leurs réponses. Il est clair que les formations politiques connaîtront dans les jours qui viennent d’âpres négociations en interne. Il va sans doute pleuvoir des CV dans les bureaux des secrétaires généraux qui n’auront d’autres choix que de faire appel aux plus méritants. Les partis de la majorité doivent saisir cette opportunité pour soigner leur image et montrer leur disposition à servir le pays sans s’asservir politiquement. Un exercice dont ils n’ont pas l’habitude mais qu’ils devront désormais apprendre à manier.
