Maroc

Regain d’inquiétude sur le système bancaire européen

Les marchés boursiers internationaux connaissent une grande tension suite à la mauvaise santé de certaines grandes banques italiennes et aussi de la première banque allemande, deutsche bank.

Doit-on s’attendre à une crise bancaire en 2016 ? Après la crise des subprimes en 2008, puis celle des dettes souveraines en 2011, une nouvelle crise bancaire serait fort probable. Chute des bourses, dégringolade des prix du pétrole, atterrissage de l’économie chinoise, ralentissement dans les pays émergents, incertitudes sur la croissance aux USA et en Europe…l’inquiétude gagne le système bancaire européen. Durant la semaine du 8 janvier, les Bourses européennes connaissaient un stress suite à la mauvaise situation des banques italiennes et grecques qui affichent un risque de faillite. En effet, en Italie, la situation de plusieurs banques, dont les créances douteuses se situent à un niveau très élevé, excédant 200 milliards d’euros, inquiète face à un risque d’effet domino. Début février, Deutsche Bank, la première banque allemande laminée en Bourse ces dernières semaines, a été contrainte de publier un communiqué destiné à rassurer les investisseurs sur sa capacité à payer ses dettes dans les mois à venir, même si sa situation bilancielle n’est guère rassurante. Au-delà des questions liées à leur solvabilité, les banques souffrent aussi de l’impact de taux bas ou négatifs. Ces taux réduisent la capacité des banques à améliorer leur rentabilité au moment où la réglementation européenne leur impose de renforcer leurs fonds propres.

les responsables politiques tentent de rassurer

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker estime qu’il n’y avait pas de «risque d’une crise bancaire majeure» en Italie, alors que les créances douteuses de certains établissements inquiètent les marchés. «Je ne vois pas le risque d’une crise bancaire majeure», a déclaré Juncker lors d’une conférence de presse au Parlement européen à Strasbourg, rapporte la presse étrangère. Toutefois ces propos ne calment pas la tension que connaît le marché financier international et la haute dégringolade des Bourses suite à l’inquiétude des investisseurs quant au risque systémique émanant des banques. Déjà, la déroute de Deutsche Bank soulève une problématique essentielle, car le géant allemand fait partie de ces banques du monde qui sont «too big to fail», car elles sont, par leur taille ou la nature de leurs activités, susceptibles de déstabiliser le monde, et si l’une de ces banques est amenée à faire faillite, c’est tout le système financier qui va suivre. Parmi les banques représentant ce risque, on retrouve la Deutsche Bank, mais aussi par exemple la banque italienne Unicredit, qui a perdu pas moins de 45% de sa valeur depuis le début de l’année. Des banques «systémiques», il y en a près de 30 dans le monde de la finance, d’après un article du Figaro. Huit sont américaines, quatre sont britanniques, quatre françaises, quatre chinoises, trois japonaises, deux suisses, une allemande, une italienne, une suédoise, une espagnole et une néerlandaise.

crainte des investisseurs

Face à ces incertitudes qui planent sur les marchés financiers, les investisseurs ont de plus en plus tendance à se détourner des marchés des actions, aggravant la chute des Bourses, pour se reporter sur les actifs financiers censés être moins risqués, notamment les obligations des pays les plus solides car plusieurs gouvernements sont beaucoup plus endettés aujourd’hui qu’avant la dernière crise financière. Leur marge de manœuvre est donc plus réduite, comme les perspectives financières et budgétaires, ce qui signifie qu’ils sont plus fragiles pour résister à un éventuel renforcement de la crise. Notons un autre signe de la nervosité ambiante, le cours de l’or, une valeur refuge traditionnelle en période de déprime du moral des investisseurs, a retrouvé des couleurs pour progresser de 12% depuis le 1er janvier. Dans cet environnement économique mondial dégradé, il est aujourd’hui difficile de prédire si cette tempête boursière et bancaire va perdurer et combien de temps.

le fonds de garantie des dépôts

Cette procédure censée entrer en vigueur en 2016 n’est pourtant qu’hypothétique. Elle repose en effet sur l’intervention du Fonds garantie des dépôts censé garantir les comptes des clients. Hors, le montant actuel du Fonds de garantie des dépôts est aujourd’hui fixé à environ 2 milliards d’euros. Un montant très insuffisant en cas de crise financière généralisée. La garantie des dépôts à 100.000 euros n’est donc qu’une garantie théorique. En cas de faillite d’une banque, la protection de l’argent de ses clients ne pourra réellement être assurée que via une intervention de l’État. Cette pratique a déjà suscité un grand débat en Italie, quand le gouvernement italien s’était porté garant de rembourser les clients d’une banque qui avait déclaré faillite. Cet ensemble fait qu’une crise bancaire pourrait connaître effet en 2016 si la situation des banques européennes continue sur cette tendance. 


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