Maroc

Réforme de l’école publique. Objectif : réduire d’un tiers la déperdition scolaire

Erigée en priorité nationale après l’intégrité territoriale, la réforme de l’école publique a été citée, depuis l’intronisation du Roi Mohammed VI, dans plusieurs discours royaux. C’est la raison pour laquelle le Souverain a appelé, à maintes reprises, les différents acteurs nationaux à assurer un enseignement de qualité aux générations futures. 

La réalisation de la vision stratégique de la Réforme de l’enseignement 2015-2030 repose en grande partie sur la feuille de route de la réforme du système éducatif national pour la période 2022-2026 afin d’offrir un enseignement de qualité à toutes les franges de la population marocaine. Ce plan s’inscrit dans le cadre de la continuité du processus de réforme du système éducatif national axé sur l’enseignant, l’élève et l’établissement scolaire.

Actuellement, le corps enseignant est dans l’attente de la promulgation du statut unifié des fonctionnaires du secteur de l’éducation nationale à l’issue des discussions entamées, depuis la signature, le 14 janvier 2023, entre le gouvernement et les syndicats de l’enseignement les plus représentatifs. Afin de disposer d’un regard neutre sur le secteur, le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique a été mis en place en septembre 2006 en tant qu’instance consultative indépendante. En vertu de l’article 168 de la Constitution, il est chargé d’émettre son avis sur toutes les politiques publiques et les questions d’intérêt national concernant l’éducation, la formation et la recherche scientifique.

Réforme de l’enseignement : 12 engagements
Actuellement, le conseil a déjà livré son avis par rapport au projet de loi 59.21 portant sur l’enseignement scolaire et ses recommandations à la demande du gouvernement concernant l’arsenal juridique afférent à la réforme actuelle du système éducatif.

En se référant aux grandes lignes de la feuille de route de la réforme de l’école publique 2022-2026, trois facteurs conditionnent la réussite de cette réforme, notamment la gouvernance basée sur l’obligation de résultat avec une garantie d’une école publique de qualité, en plus de la détermination des engagements et des obligations dans le cadre d’une charte de l’ensemble des intervenants tout en assurant le financement nécessaire pour soutenir la longévité de la réforme de l’enseignement.

Au total, les actions programmées dans le cadre de la feuille de route 2022-2026 pour une école publique de qualité pour tous s’organisent en 12 engagements, à commencer par un préscolaire de qualité et des programmes et des manuels scolaires favorisant l’acquisition des compétences fondamentales et la maîtrise des langues. Il s’agit aussi, entre autres, d’un suivi et d’un accompagnement personnalisés pour aider les élèves à surmonter les difficultés d’apprentissage et l’orientation des élèves vers de nouveaux parcours adaptés à leurs profils ainsi que l’appui social renforcé pour promouvoir l’égalité des chances entre les élèves. À cela s’ajoute une formation d’excellence tournée vers la pratique.

La réduction d’un tiers de la déperdition scolaire d’ici 5 ans
Pour concrétiser les objectifs énumérés dans la feuille de route, le ministère s’est basé sur des indicateurs de mesure pour la période 2022-2026, notamment la réduction d’un tiers de la déperdition scolaire d’ici 5 ans. Aujourd’hui, 300.000 enfants quittent les bancs de l’école sans parvenir à continuer leurs études. À cela s’ajoute la nécessité de permettre aux enfants d’acquérir les principales compétences, puisque les deux tiers des élèves n’arrivent pas à acquérir les principales compétences à la fin du cycle primaire.

Dans ce sens, le but est d’atteindre les deux tiers d’ici 2026. Le troisième objectif consiste à donner de l’importance aux activités périscolaires pour renforcer les soft skills des élèves. Articulée autour de trois axes, la réforme de l’école publique est basée sur un premier socle qui est l’élève ainsi que l’enseignant et l’établissement scolaire dans le cadre d’une mobilisation de l’ensemble des acteurs autour de ces axes.

Dans ce sens, quatre objectifs stratégiques couvrent le parcours d’apprentissage de l’élève. Il s’agit de la généralisation du préscolaire à l’horizon 2027-2028 et la préparation d’un cadre de référence afférent à chaque niveau et aux compétences nécessaires avec un système de suivi et de mesure, ce qui signifie un effort en matière de recrutement du corps enseignant et un effort en matière d’investissement. Il s’agit aussi de la diversification des parcours de l’enseignement secondaire et l’amélioration de la question de l’orientation pédagogique en plus de l’élargissement du spectre de l’appui social (transport scolaire, réfectoires et écoles communautaires).

l’initiative royale «Un million de cartables» 

Cette année, le nombre de bénéficiaires de l’Initiative royale «Un million de cartables» a connu, durant la saison scolaire, une hausse de 3 %, pour atteindre 4,7 millions d’élèves. Le coût total de l’opération s’est élevé à près de 550 MDH. Durant cette saison scolaire, le gouvernement a apporté un appui financier aux éditeurs, estimé à 94 MDH, pour garantir l’approvisionnement en manuels scolaires et ainsi éviter une hausse des prix.

S’agissant du programme «Tayssir» de transferts monétaires conditionnés, le programme a ciblé environ 2,3 millions d’élèves, pour un coût estimé à 2,6 MMDH, notant que la qualité des services de ce programme a été améliorée grâce à un accord avec la Caisse nationale de retraites et d’assurances (CNRA) pour le décaissement de l’aide «Tayssir».

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



Gouvernance des EEP : une réforme en profondeur se prépare


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page