Maroc

Protection sociale : 70 millions de dollars au service des plus vulnérables

Alors que le Maroc poursuit ses réformes ambitieuses en matière de protection sociale, la Banque mondiale vient de valider un financement de 70 millions de dollars pour renforcer les outils numériques dédiés aux populations vulnérables. Ce projet, qui s’appuie sur les succès du Registre social unifié et du Registre national de la population, permettra d’élargir l’accès aux prestations sociales, tout en modernisant les systèmes d’identification et de gestion. Une avancée qui vise aussi à anticiper les défis posés par le changement climatique et les crises socioéconomiques.

Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé un financement de 70 millions de dollars pour soutenir le deuxième projet d’identification et de ciblage destiné à renforcer les systèmes de protection sociale au Maroc. Ce projet s’inscrit dans la continuité des efforts initiés avec le développement du Registre national de la population (RNP) et du Registre social unifié (RSU), des outils numériques qui servent à identifier et à cibler efficacement les ménages vulnérables pour leur permettre un accès simplifié aux prestations sociales.

Une continuité dans la transformation sociale

Depuis l’appel en 2018 du Roi Mohammed VI à une réforme en profondeur de la protection sociale, le Maroc a franchi des étapes décisives. Le RSU, outil central de cette transformation, offre désormais un point d’entrée unique et numérique pour accéder aux programmes sociaux. Associé au RNP, il garantit un ciblage plus précis des bénéficiaires, rendant les prestations plus accessibles et équitables.

Les réformes récentes, comme le remplacement de l’assurance maladie RAMED par AMO-TADAMON ou encore le lancement en 2023 des prestations sociales directes, couvrent aujourd’hui plus de la moitié des citoyens. Ces efforts représentent 1,6% du PIB marocain, témoignant de l’engagement du Royaume à construire un filet de sécurité inclusif et durable.

Un projet à l’impact immédiat et durable
Pour accompagner ces efforts, le nouveau financement de la Banque mondiale cible trois axes stratégiques. D’abord, l’élargissement de la couverture du RNP pour inclure les zones les plus reculées, réduisant ainsi les barrières d’accès pour les populations vulnérables. Ensuite, le renforcement du RSU permettra d’optimiser le ciblage des bénéficiaires et d’améliorer l’efficacité des interventions sociales.

Enfin, le projet investira dans la gestion, le renforcement des capacités et l’évaluation pour garantir la durabilité des réformes. Ces avancées devraient avoir un impact concret sur au moins cinq programmes sociaux d’ici fin 2024, avec une extension prévue à huit d’ici 2028. Cette évolution est essentielle pour répondre aux défis posés par le changement climatique et les crises socioéconomiques, tout en assurant une meilleure inclusion des populations marginalisées.

Une transition numérique pour une meilleure inclusion
L’intégration des technologies modernes joue un rôle clé dans ce projet. Elle permettra de simplifier les démarches administratives, avec la possibilité pour les bénéficiaires de soumettre leurs demandes à distance, réduisant ainsi les obstacles à l’accès.

Cette transformation numérique, qui s’appuie sur l’analyse de données probantes, vise aussi à améliorer l’expérience utilisateur et à optimiser les processus existants.

Pour Ahmadou Moustapha Ndiaye, Directeur pays pour le Maghreb et Malte à la Banque mondiale, cette collaboration marque une avancée majeure. « La numérisation du système de prestation de protection sociale permettra d’améliorer le ciblage des programmes et de garantir aux populations les plus vulnérables un accès élargi à des services modernisés, grâce à une utilisation optimisée des données et des technologies numériques »

 

L’évaluation des progrès
Soulignons que l’Observatoire marocain de la protection sociale présente, le 6 décembre 2024, son premier rapport d’évaluation à Rabat. Ce document analyse les avancées réalisées depuis le lancement des réformes en 2022, en abordant les aspects de gouvernance, de financement durable et d’impact sur les groupes marginalisés, comme les migrants.

Cet événement sera également l’occasion de dévoiler une feuille de route pour 2025, axée sur le renforcement des acquis, la communication et la participation citoyenne, dans l’objectif d’une inclusion sociale et économique encore plus ambitieuse.

Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO



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