Maroc

Promotion du «Made in Morocco» : plusieurs pistes à explorer pour réussir le challenge

Au sortir de la crise sanitaire de Covid-19, il est vital de promouvoir les marques marocaines afin d’asseoir la souveraineté économique du pays. Comment s’y prendre ?

Plus qu’un simple label, renforcer les assises du «Made in Morocco» permet de renforcer intrinsèquement la résilience économique du pays, dans un contexte international de plus en plus incertain. En effet, comment pourrait évoluer une marque nationale dans un contexte international de plus en plus incertain sans son appropriation par les consommateurs locaux ? Au sortir de la pandémie de Covid-19, il est vital de promouvoir les marques marocaines afin d’asseoir la souveraineté économique du pays.

Par ailleurs, la crise sanitaire a accentué les besoins de technologie et de digitalisation dans l’industrie agroalimentaire et bien d’autres secteurs, lesquels sont en train de gagner en importance. À cela, s’ajoute le fait que le Maroc connaît, depuis plus d’une décennie, plusieurs réformes profondes. Ces dernières visent en premier lieu à répondre aux exigences de la mondialisation et aux défis de la compétitivité du secteur agroalimentaire.

Elles ambitionnent, par ailleurs, de mettre à niveau l’ensemble des secteurs générateurs d’emplois. D’où l’intérêt d’initiatives clés comme le plan génération green, les contrats-programmes… Pour rappel, l’agroalimentaire, secteur clé de l’économie nationale, génère une valeur ajoutée d’environ 39 MMDH, soit 26% du PIB industriel du Royaume. Il regroupe 2.100 entreprises, soit 22% des unités industrielles, et emploie quelque 161.000 personnes.

Défis du Made in Morocco
Très récemment encore, lors du Moroccan consumer days 2022 par exemple, plusieurs panélistes s’étaient exprimés sur les pistes à explorer pour tirer le plein potentiel du Made in Morocco. Adil Lamnini, président fondateur de l’Association professionnelle des marques marocaines (APMM), appelait ainsi à une meilleure canalisation du soutien dédié au Made in Morocco pour atteindre de meilleurs résultats.

Pour ce faire, il faudrait mettre l’accent sur le poids prépondérant des petites et moyennes entreprises dans le tissu économique national, notamment en instaurant des mécanismes à même d’aider cette catégorie d’entreprises à bénéficier des commandes des grands donneurs d’ordre. Pour Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC), la pandémie a dévoilé les futurs défis auxquels feront face les nations, et qui portent particulièrement sur la souveraineté dans les domaines énergétique, alimentaire, sanitaire et numérique.

Au-delà de ces points, il va falloir être au point en termes de savoir-faire et doter les jeunes et nouvelles générations des compétences requises pour renforcer la compétitivité à l’échelle sectorielle et nationale. Sur le volet de la digitalisation, le cloud souverain se veut un levier clé, d’autant plus que les entreprises, toutes catégories confondues, auront de plus en plus recours à cette technologie pour héberger leurs données en toute sécurité au Maroc. En effet, cette infrastructure répond parfaitement aux enjeux de la souveraineté, particulièrement exacerbés par la pandémie.

Rania Bikhazi
Directrice du Bureau de l’Organisation internationale du Travail (OIT) pour l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Tunisieet la Mauritanie

Le Nouveau modèle de développement insiste sur le capital humain dans le développement et sur la nécessité de doter les nouvelles générations des compétences nécessaires pour améliorer la compétitivité sectorielle et celle du Maroc. Dans cette perspective, l’OIT appuie les secteurs public et privé dans la mise en œuvre de ses programmes, qui visent à renforcer les capacités institutionnelles du Royaume pour anticiper les besoins en compétences.

À titre d’exemple, nous avons deux grands projets : STED, qui se concentre sur trois secteurs spécifiques, la biscuiterie, la chocolaterie et la confiserie, et le programme ProAgro, dédié aux produits maraîchers et laitiers. Le retour d’expérience que nous avons nous montre, premièrement, un véritable appétit national pour travailler sur l’anticipation des compétences. Ce qui est très important pour le futur.

Aussi, pour emboîter le pas au ministère de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, seule l’existence d’un système structuré qui facilite la coordination, la collaboration et le partage d’informations peut répondre aux besoins du pays, de manière à anticiper le besoin en compétences pour les cinq à dix années à venir. Une structure académique, qui englobe le privé et le public, pourra faire en sorte que le besoin en compétences soit mieux identifié afin de préparer les générations futures à affronter le marché du travail.

Ceci s’impose d’autant plus que les changements sont considérables, surtout après la pandémie et les besoins croissants en technologie et digitalisation.

Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO


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