Maroc

Promotion de l’emploi : Un dispositif régional s’impose

Il s’avère urgent d’élaborer des plans régionaux de promotion de l’emploi afin de lutter contre l’épineuse problématique du chômage. Les régions sont très attendues sur cette question dans le cadre des plans de développement régionaux en cours de finalisation.

La lutte contre le chômage ne passe pas uniquement par des mesures nationales de promotion de l’emploi mais aussi par une approche territoriale d’autant plus que chaque région a ses propres spécificités. En effet, l’épineuse question de l’emploi nécessite l’adhésion du gouvernement, des employeurs, des autorités locales et des élus. Des programmes locaux et régionaux prenant en considération les vocations économiques des régions ainsi que les besoins en emplois devront être mis en place. L’élaboration des plans régionaux de promotion de l’emploi se révèle une action urgente, selon le ministre de l’Emploi et des affaires sociales, Abdeslam Seddiki. Chaque plan de développement régional en cours de finalisation devra inclure un axe dédié à l’emploi.

L’idée est de décliner le schéma national au niveau régional en prenant en considération les spécificités de chaque région après avoir effectué le diagnostic territorial (population active de la région et ses caractéristiques, les secteurs porteurs et les opportunités d’investissements, les plans de développement sectoriels amorcés par les pouvoirs publics au niveau régional…). Pour atteindre les objectifs escomptés, la concertation est un élément clé. C’est d’ailleurs dans ce cadre que s’inscrivent les trois séminaires régionaux de l’emploi qui se sont déroulés à Souss-Massa, Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan. Dans les régions du sud, le programme de promotion de l’emploi régional se fait dans le cadre du plan de développement des provinces du sud.

Il reste encore six régions dans lesquelles la même dynamique devra être enclenchée. Outre les assises régionales, un autre mécanisme est lancé depuis 2014 : les initiatives territoriales de l’emploi ; une mesure complémentaire au dispositif national sur l’amélioration de l’employabilité, l’emploi salarié et l’auto-emploi. Jusque-là, quelque douze initiatives territoriales ont été menées dans les provinces de Guercif, Taza, Sidi Slimane, Errachidia, El Haouz, El Hoceïma, Khémisset, Safi, Taounate, Sidi Kacem, Kénitra et Casablanca. Des dizaines de conventions ont été signées pour le développement de la proximité à travers l’ouverture d’espaces emploi et d’agences en partenariat avec les collectivités locales, le renforcement de la synergie entre le programme d’auto-emploi et le dispositif des activités génératrices de revenus mis en place par l’Initiative nationale pour le développement humain et l’appui à l’emploi salarié. Globalement, le bilan est jugé satisfaisant par le département de tutelle. Jusqu’à juin 2016, quelque 2.280 personnes ont été intégrées dans le cadre de contrats ordinaires, 3.210 ont bénéficié d’une formation complémentaire pour l’intégration, 2.000 ont été sensibilisées pour la création d’entreprises et 193 porteurs de projets ont été accompagnés, ce qui a abouti à la création de 182 unités. En 2017, l’idée est de continuer sur la même lancée en tenant des assises régionales dans le reste des régions pour promouvoir l’approche territoriale de l’emploi.

Sur le plan financier, aucun budget n’est consacré aux actions régionales qui se font grâce à la coopération internationale. À titre d’exemple, les agences mobiles de l’emploi de l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) vont être lancées grâce à la coopération allemande pour booster l’emploi en milieu rural. 


Abdeslam Seddiki
Ministre de l’Emploi et des affaires sociales

Les Inspirations ÉCO : Quelles sont vos attentes vis-à-vis des actions de promotion de l’emploi au niveau régional ?
Abdeslam Seddiki : Il faut en premier lieu mettre en place les politiques régionales de l’emploi comme stipulé par la loi organique sur la régionalisation et arriver à créer des fonds régionaux dédiés à l’emploi avec la participation de toutes les parties dont la région, le secteur privé et le gouvernement. Le fonds devra être géré sous la responsabilité du président de la région comme ordonnateur ou le wali. C’est une question à discuter. Tout dépendra de l’accord que l’on dégagera. Le fonds régional de l’emploi permettra de donner une dynamique à l’emploi au niveau régional car les besoins sont connus au niveau local.

Ce travail de concertation a-t-il été entamé ?
Cette question devra être intégrée dans le plan de développement régional qui sera mis en place par les régions. Le PDR devra inclure un chapitre dédié à l’emploi. Chaque région a ses propres spécificités. Il faut un cadre global dans lequel se retrouvent toutes les régions, qui soit adaptable aux spécificités de chaque région. En effet, les vocations des régions ne sont pas les mêmes. Nous avons travaillé sur la vision globale qui va être complétée localement à travers les discussions au niveau régional.

Quel regard portez-vous sur l’impact des initiatives territoriales  de l’emploi ?
Ce n’est pas la voie unique pour résoudre le chômage mais c’est un créneau important qui s’ajoute à ce qui se fait au niveau national. Tous les acteurs sont mobilisés autour des questions de l’emploi. L’ensemble des élus, des parlementaires et des représentants de la société civile se réunissent pour discuter la question de l’emploi. Globalement, la réalisation des conventions est sur la bonne voie. Certes, il ne s’agit pas d’emplois par milliers mais l’impact sur la population n’est pas négligeable. 


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