Programme de développement régional du Souss-Massa : l’hydrogène vert, un pari stratégique
Le Souss-Massa, qui vient de faire viser son Programme de développement régional (PDR), a d’ores et déjà entamé sa mue avec le lancement de projets de grande envergure. Outre la rénovation de l’aéroport d’Agadir, la mise à niveau du port et la deuxième unité de dessalement, les projets phares concernent l’ouverture de l’aérogare de Tata et la mise en avant des potentialités de la région en matière de production d’hydrogène vert.
Visé récemment par le ministère de l’Intérieur, le plan de développement régional 2022-2027 de la région Souss Massa, qui représente la deuxième génération du PDR, a la ferme ambition d’engager la région dans une nouvelle dynamique territoriale. Une nouvelle mouture qui se veut réaliste et réalisable, selon Karim Achengli, président du Conseil régional de Souss Massa qui a l’ultime conviction que la vision actuelle devrait s’inscrire dans la continuité, bien que la version précédente ait été trop ambitieuse, notamment sur le volet financier.
Toutefois, ce dernier a affirmé que plusieurs projets ont abouti dans le cadre de l’ancien mandat, lesquels ont été financés par l’actuel conseil. «Ce n’est pas l’esprit de défi qui prédomine, bien au contraire. Les projets financés par le Conseil sont axés sur l’offshoring, l’innovation, la recherche ainsi que l’environnement.
Aujourd’hui, le véritable défi qui se pose est celui de répondre à des exigences d’une plus grande ampleur telle que la décarbonation. Pour nous, il est important que d’ici la fin du mandat, notre région se conforme aux normes internationales pour accroître sa capacité d’exportation. Chose qui différencie cette mouture de ces précédentes», soulève Achengli. Ce dernier a également évoqué le défi relatif à la gestion de l’eau avec la station de dessalement de l’eau de mer qui, aujourd’hui, fonctionne à hauteur de 275.000 m3. Dans la même optique, le haut responsable a dévoilé que l’extension de cette unité est prévue pour bientôt.
Souss-Massa : «The place to be», pour l’hydrogène vert ?
Le volet relatif à l’entrepreneuriat n’est pas en reste. Le Conseil régional a concocté tout un programme pour stimuler les investisseurs et les investissements. Un intérêt particulier a également été accordé à la très petite entreprise, aux activités génératrices de revenus et aux coopératives, dans le cadre de l’économie sociale et solidaire.
Parmi les chantiers inscrits dans ce cadre et qui avancent bon train, figure l’autoroute de l’eau dont le point de départ sera la station de dessalement située vers le bassin de Ouled Teima. Dans le même sillage, les travaux pour la construction de la station de dessalement de Tiznit seront lancés incessamment.
Cette dernière desservira toute la zone sud de la région. L’autre chantier est relatif à la mise à niveau du port avec la mise en place d’une troisième porte qui sera dotée d’un élévateur à bateau pour la réparation navale ainsi que d’un quai pétrolier. L’extension de l’espace commerce extérieur est également au menu. Le lancement imminent d’une aérogare à Tata demeure aussi un projet de grande envergure.
«Cette aérogare permet de desservir cette région désenclavée qui constitue l’un des territoires les plus vastes. Ce qui reste en adéquation avec la production d’hydrogène surtout que la zone dispose de la meilleure radiation solaire. Je dirais que c’est The place to be pour l’hydrogène vert», confie Achengli qui affiche son optimiste sur ce créneau.
Toujours sur le volet transport, le Conseil de la région s’apprête à entamer la rénovation de l’aéroport d’Agadir. Au niveau du port, la construction d’un quai de croisières est prévue. Il s’agit d’un projet qui revêt une grande importance surtout qu’une forte demande est sondée.
De plus, le potentiel n’est pas des moindres vu la position d’Agadir. À noter que les mesures financières et administratives ont été prises pour 52% des projets composant le PDR, soit un montant de 19,8 milliards de dirhams (MMDH), auquel le Conseil régional contribue à hauteur de 6,6 MMDH sur 37,7 MMDH du budget total dédié au PDR.
Actuellement, cette quote-part mobilisée (6,6 MMDH) par la région représente 67% de l’avancement de son engagement contractuel et financier déjà établi en se référant à sa part totale dans le PDR qui est de 9,9 MMDH. En filigrane, sur 65 projets inscrits au PDR, 39 projets sont déjà engagés sur le plan contractuel. En se basant sur l’évaluation et le suivi de la mise en œuvre du PDR (2022-2027), il se dégage que les engagements, en termes de programmation budgétaire, ont abouti également à la mise en œuvre de 203 conventions de partenariat sous forme de projets déjà contractualisés, en fonction des dossiers d’action du PDR.
Maryem Ouazzani & Yassine Saber & Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO
