Pneu de secours. Un élément en voie de disparition

De plus en plus de véhicules neufs sortent des usines sans pneu de secours. Après la galette, le kit de crevaison a sonné le glas de la cinquième roue, condamnée à définitivement disparaître. Pourquoi et comment ? Explications…

Sans passer en revue les différentes évolutions technologiques dont a profité la roue et notamment celle du roulage à plat, force est de constater que les pneumatiques d’aujourd’hui sont devenus de plus en plus résistants aux objets contendants, mais également dotés d’une meilleure longévité. Est-ce pour autant la raison pour laquelle la roue de secours a tendance à disparaître de la liste de l’équipement standard ? «En partie, oui», répondent les experts en la matière, expliquant que de nos jours et statistiquement, un pneu crève en moyenne tous les 80.000 kilomètres. Sauf que cette faible probabilité découlant de l’amélioration du pneu n’est pas l’unique raison qui explique la disparition progressive des roues de secours.

Un gain d’espace, de poids et d’argent
Dans la course que se livrent les constructeurs automobile, segment par segment, le volume du coffre est souvent un registre crucial aussi bien sur les segments des petites voitures comme les micro-citadines et les citadines que ceux des plus grands véhicules comme les berlines, les monospaces et les SUV qui ciblent une clientèle familiale. Dans les deux cas, l’absence d’un pneu de secours ne peut que libérer de l’espace supplémentaire dans le coffre et partant, améliorer son volume. En même temps, l’élimination d’une (vraie) roue de secours et les outils qui vont avec (cric, clé de serrage) entraine un gain de poids d’une dizaine de kilogrammes, ce qui se répercute inévitablement et positivement sur l’appétit du véhicule à la pompe. Or, la diminution des seuils de consommation en carburant est une exigence de la part des institutions publiques, voire, le nerfs de la guerre pour les professionnels (loueurs, gestionnaires de flotte d’entreprise…), puisqu’elle a une incidence sur les rejets en CO2. Enfin, la disparition de la roue de secours pourrait s’expliquer par une volonté des constructeurs de faire de «petites économies», mais c’est là une raison qu’ils rejettent en bloc.

Le kit de gonflage, efficace ?
En lieu et place de ce cercle de gomme encombrant, les automobilistes ont droit à un kit de crevaison, qui se présente généralement comme un nécessaire de réparation incluant une bombe et parfois un compresseur. Comment l’utilise-t-on ? C’est simple : une fois que l’on a branché l’aérosol à la valve, de l’air et un liquide chimique seront diffusés dans le pneu pour, à la fois le regonfler, mais aussi boucher le trou. Le compresseur, lui, se branche à l’allume-cigare et apporte encore plus de pression. L’opération prend généralement une dizaine de minutes et une fois le pneu assez gonflé, il est possible de repartir (à vitesse modérée) pour atteindre le centre de réparation le plus proche. Au-delà de leur relative efficacité, ces kits n’apportent qu’une réparation temporaire et les molécules chimiques injectées dans le pneu altèrent ce dernier, le rendant difficile à réparer, voire irrécupérable. De plus, ces kits deviennent inutiles dans certaines situations et notamment face à une fissure supérieure à 4 mm sur la bande de roulement ou un trou sur les flancs. En cas de grande entaille ou de pneu éclaté, l’unique solution consiste à appeler un service de dépannage. Un recours payant, à moins de disposer d’une assistance gratuite, prestation de plus en plus offerte par les constructeurs et les assureurs. Enfin pour les automobilistes dont l’absence de roue de secours dans le coffre constituerait un frein psychologique, il existe des kits «roue de secours» (pochette incluant roue galette, cric et clé) qui se vendent dans les commerces spécialisés et qui, même s’ils grappillent quelques litres dans le volume du coffre, restent un moyen sûr de remédier à une crevaison.