PLF 2024: Priorité absolue à la réduction du déficit public
Au-delà des quatre grandes priorités visées par la primature, dans le cadre de la nouvelle note d’orientation adressée par le Chef de Gouvernement, l’Exécutif veut prendre les devants dans la perspective de réduire progressivement à 4% le déficit budgétaire en 2024 contre 4,5% prévu à fin 2023, et ce, en vue de contenir la dette publique.
C’est dans la continuité des précédents engagements pris par le gouvernement que la loi de Finances 2024 a inscrit la programmation de ses orientations, dans le cadre de la note annuelle diffusée par le Chef de gouvernement, conformément à l’article 4 du décret n° 2-15-426 afférent à l’élaboration et à l’exécution des lois de Finances.
Au-delà des quatre grandes priorités tracées par la primature dans cette nouvelle note d’orientation, le gouvernement veut prendre les devants dans la perspective de réduire progressivement à 4% le déficit budgétaire en 2024 contre 4,5% prévu à fin 2023, et ce, en vue de réduire la dette publique. Pour rappel, celle-ci a continué de s’aggraver, passant de 69,5% du PIB en 2021 à 71,6% en 2022.
Ainsi, l’atténuation du déficit budgétaire à 5,9% du PIB, visée par la PLF 2022, n’a pas été atteinte revenant à 5,1% durant la même année 2022. De même, le gouvernement table, dans cette note d’orientation, sur un taux de croissance de 3,7% en 2024 au lieu de 3,4% en 2023, soit une variation de l’ordre de 0,3% alors que la prévision annoncée au titre de le PLF 2022 était de 3,2%.
Dans ces conditions, il entend ainsi, à l’instar des années précédentes, maintenir l’équilibre du budget général de l’État. Pour ce faire, il table essentiellement sur la quatrième orientation de cette note, portant sur la consolidation de la soutenabilité des finances publiques qui conditionneront la capacité de mobilisation des financements du gouvernement. L’objectif étant d’accompagner la longévité des réformes, notamment celle du système fiscal, marqué par son instabilité, à travers la mise en application de la loi cadre n°69-19 portant réforme dudit système.
Réduire le taux d’inflation à 3,4% en 2024 et 2% en 2025
Outre la consolidation de la pérennité du budget général de l’État, les trois autres grandes priorités reflètent les bases du programme gouvernemental. Il s’agit, notamment, de renforcer les mesures prises pour faire face aux répercussions conjoncturelles tout en poursuivant l’instauration des piliers de l’État social et la mise en œuvre des réformes structurelles.
Selon la note d’orientation, bien que les mesures prises par le gouvernement aient permis d’atténuer les pressions sur le budget de l’État dans ce contexte de tensions inflationnistes, la veille est de mise pour continuer à maintenir l’équilibre entre les politiques budgétaire et monétaire, afin de réduire le taux d’inflation à 3,4% en 2024 et 2% en 2025.
L’inflation a atteint 6,6% à fin 2022, avec une prévision de 5,6% environ, à fin 2023. Pour rappel, la charge de compensation a atteint 42,1 MMDH en 2022 contre 21,8 MMDH en 2021, en raison, notamment, du renchérissement des produits énergétiques et alimentaires sur le marché international. La subvention du gaz butane s’est élevée à 22,1 MMDH en 2022 contre 9,3 MMDH pour le blé importé et 4,7 MMDH pour le sucre.
De surcroît, pour limiter l’impact sur les prix du transport, le gouvernement a accordé un soutien de 4,4 MMDH aux professionnels du secteur. Ces dépenses supplémentaires se sont élevées à plus de 40 MMDH en 2022, et à quelque 10 MMDH durant l’année en cours. Pour le gouvernement, ces mesures ont permis de freiner la hausse de l’inflation pour la limiter à 6,6% à fin 2022.
Accélération du Programme national de l’eau
En plus de ces enjeux, la rareté de l’eau, dont la situation s’est aggravée – en raison de la succession de plusieurs années de sécheresse et de la raréfaction des précipitations- constitue un défi de taille pour le Maroc.
C’est dans ce sens que l’Exécutif a veillé, conformément aux orientations royales, à l’accélération du rythme de mise en œuvre du Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation 2020-2027.
Ce qui s’est traduit par l’augmentation des dotations financières dédiées au département de l’Eau (+5 MMDH) au titre de la loi de Finances 2023 et l’ouverture de crédits supplémentaires de 1,5 MMDH, durant la même année. Parallèlement, le gouvernement veille à faire face aux répercussions conjoncturelles sur le pouvoir d’achat des citoyens et à la poursuite des chantiers de réformes sociales.
Il s’agit, notamment, de la généralisation de la protection sociale, de la refonte des systèmes de santé et d’éducation, en plus de la mise en œuvre de la Charte de l’investissement et des stratégies relatives au tourisme et à l’énergie.
Dans ce sens, il s’est engagé à mobiliser les allocutions familiales avant fin 2023 et à œuvrer à la mise à niveau de l’offre sanitaire, tout en mobilisant 4 MMDH de dépenses supplémentaires en 2023, soit 23 MMDH de budget dédié au dialogue social en 2023.
À cela s’ajoute la réhabilitation, pour une enveloppe de 2 MMDH, de 800 unités hôtelières classées.
Yassine Sabri / Les Inspirations ÉCO