Pêche maritime : la COMAIP adopte une charte d’éthique

La Confédération marocaine des armateurs industriels de la pêche pélagique (COMAIP) a tenu une assemblée générale extraordinaire à Rabat, la semaine dernière, marquant l’adoption d’une charte éthique portant sur la préservation des ressources.

À l’heure où le secteur de la pêche maritime est confronté à la question de la durabilité face à la problématique de la raréfaction des ressources, le conseil d’administration de la Confédération marocaine des armateurs industriels de la pêche pélagique (COMAIP) a adopté à l’unanimité une charte éthique portant sur la préservation des ressources, la durabilité des opérations, le respect de l’environnement et les meilleures pratiques sociales.

Pour rappel, les membres de la COMAIP se sont réunis en assemblée générale extraordinaire à Rabat, vendredi dernier, et ont adopté un certain nombre d’orientations stratégiques et de décisions opérationnelles. Ladite charte éthique vise ainsi à moderniser, professionnaliser et ancrer l’action des membres.

Le Conseil d’administration de la COMAIP a décidé à l’unanimité de ses membres de confier à une personnalité indépendante la rédaction d’un rapport de haut niveau relatif à l’impact socio-économique de leur secteur sur le plan régional, national et continental. Cette initiative vise à identifier les forces et les faiblesses du secteur, à fixer une nouvelle ambition et à définir un nouveau cap pour son développement durable.

Trois comités créés
En outre, le Conseil d’administration a décidé de la création de trois comités. Le premier comité d’éthique sera chargé du suivi et de la mise en œuvre de la charte éthique. S’agissant du second comité stratégique, il supervisera les volets scientifiques, techniques, socio-économiques et environnementaux.

Par ailleurs, le troisième comité des relations extérieures assurera la représentation de la COMAIP auprès des partenaires et institutions pertinents.

Le président de la COMAIP, Mohamed Lamine Hormatollah, a souligné l’importance de l’engagement royal dans la vision de l’Axe Afrique Atlantique : «Nous posons aujourd’hui les fondations d’une nouvelle ambition, qui s’appuie et s’inscrit dans la vision exemplaire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a souligné lors du discours historique du 6 Novembre 2023 l’importance de l’Axe Afrique Atlantique. Tous nos membres se tiennent prêts à accompagner cette vision royale sur les plans économiques, sociaux et environnementaux», a affirmé le président de la confédération d’armateurs de pêche pélagique qui représente 11 industriels de la filière halieutique basés à Dakhla, totalisant 25 chalutiers de type RSW et plus de 40 unités de transformation.

L’activité de ces entreprises génère 13.500 emplois directs et 38.600 emplois indirects au niveau national, pour un chiffre d’affaires cumulé de près de 4 MMDH.

Durabilité
Aujourd’hui, 96% des captures sont gérées par des plans d’aménagement alors que le chiffre était à peine de 5% lors du lancement de la stratégie Halieutis. De ce fait, les plans d’aménagement des plus importantes pêcheries ont été mis en place afin de préserver les ressources halieutiques nationales.

Actuellement, plus de 30 plans d’aménagement couvrent les pêcheries nationales les plus importantes en termes de capture allant de la pêcherie des petits pélagiques, qui constituent près de 80% des ressources, aux espèces de grande valeur économique comme le poulpe et les grands pélagiques (thon et espadon) et aussi les ressources littorales (algues et différents coquillages).

Cette couverture a été réalisée grâce au renforcement de la recherche scientifique, notamment l’INRH qui établit le diagnostic de l’état des stocks et réalise le suivi régulier de leur évolution face à la pression de la pêche et de la dynamique environnementale afin d’améliorer l’état des stocks aménagés.

Parallèlement, la priorité a été donnée à l’instauration des repos biologiques et au contrôle via l’installation du dispositif «VMS» (vessel monitoring system) qui a permis de lutter contre la pêche INN, outre l’utilisation des caisses en plastique normalisées, le contrôle de la traçabilité (certification des captures) et l’instauration d’un plan national de contrôle des activités de la pêche maritime particulièrement pour le stock C.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO